Noël à la péruvienne

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Mon été à l’heure d’hiver
_ Fête de Noël _

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Hola mes p’tits chocolats ( de Noël, yuumm…!),

J’ai une amie de Sciences Po Lyon, Coline, qui fait son échange à Lima. Quand on a su qu’on partait toutes les deux en Amérique Latine, on a convenu tacitement qu’il faudrait qu’on puisse se voir pendant notre voyage. Et le tacite s’est concrétisé, quand j’ai pris un peu au dernier moment un billet pour le Pérou, Noël, ce sera toute les deux.

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Le 16 décembre 2014, à 3 heures du matin, je fais le pied de grue dans l’Aéroport de Santiago. Mon vol décolle deux heures plus tard, pour la première fois je quitte mon Chilito, avec un étrange pincement au cœur. La classe Business est là pour me réconforter, c’est beau d’être surclassée… :’)

Retrouvailles
La rencontre avec Coline est assez émouvante, ça fait sept mois qu’on ne s’est pas revu. Ça me fait bizarre d’avoir quitté le Chili, et de me retrouver propulsée dans sa réalité liménienne, je me rends compte que nous partageons deux facettes très distinctes de la même expérience, elle au Pérou, moi au Chili. Je vois défiler les quartiers de la ville, si différents. Je découvre son appartement, se colocataires. On cuisine, on boit des litres de thé, on n’arrive plus à s’arrêter de parler, on rattrape le temps. Le soir, je fais la connaissance des amis de Coline, nous sortons danser dans un club de salsa. Le lendemain, nous visitons Lima en vélo, avec Nestor, un ami de Coline.  C’est un aperçu bref de Lima, le 17 décembre à dix heures du soir, nous partons en bus en direction de Huaraz dans la Cordillère Blanche.

La Cordillère en manteau blanc
On arrive au point du jour à Huaraz. Il caille grave, mais… C’est tellement beau qu’on s’en fout! La ville est perchée en altitude sur les contreforts de la Cordillère. On ne perd pas notre temps, on ne compte pas finir gelées dans la rue, alors on trouve une auberge de jeunesse, et par le même coup un tour touristique pour le jour même. A peine plus tard, nous voilà en visite dans un temple de la culture Chavin, à quelques heures de Huaraz. Il est connu et reconnu pour ses « tête clou » qui sont des sortes de gargouilles qui ornaient les temples. Le lieu est splendide, le guide et bon et le voyage en mini-bus nous permet d’admirer le paysage.

Je me déteste, mais par erreur j’ai supprimé toutes mes photos jusqu’à ce jour… Terrible. Je nourris l’espoir qu’un jour Coline me repasse les siennes (que j’ai perdu aussi).

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Mal aux pieds tu auras
On n’est pas des athlètes, mais on a toujours fait un peu de sport, et pour nous, hors de question d’être dans un tel cadre et de se contenter de l’admirer de loin. A Huaraz, il faut partir en rando.
Le 19 décembre au matin, un petit bus nous fait traverser des paysages à couper le souffle, une gorge tout en granite noir, avec des cascades qui dégoulinent de tous les côtés. Nous partons à l’ascension de la laguna 69. Les derniers mètres sont un peu dur, on a du mal à encaisser les 4600m d’altitude après avoir quitté le niveau de la mer. Mais le paysage en vaut le détour. Bon, un peu trop frisquet pour se baigner, mais on se diverti en observant le show de japonais (coréens?) devant la lagune, qui prennent des milliers de selfies dans toutes les configurations possibles. Je crois que pour eux, la séance photo est au moins aussi sportive que la montée!

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Jorge : Selfie addict! 😉

Le lendemain, à 7:30, nous sommes de nouveau à l’attaque. Nous avons contracté un guide ( plutôt cher) pour nous emmener à la Laguna Churrup, un peu forcée par notre ignorance du coin. On aurait peut-être pas du… Le guide s’est révélé plutôt pas top ( doux euphémisme…). Mais, sur le chemin, nous avons rencontré Maria, une espagnole en étude de médecine et Jorge, un péruvien qui fait un doctorat en Belgique. De très belles rencontres malgré les quelques accrocs que nous avons eu avec le guide. Et cette fois-ci, nous avons même eu le courage de nous baigner, et l’eau n’était pas franchement chaude!
Ça a été une journée vraiment pleine en émotions, vraiment intense _ et pour couronner le tout, nous nous sommes retrouvées, Coline, Jorge et moi dans un bar à bière de Huaraz, pour nous remettre de nos efforts.

y'a quand même trois fifous qui ont décidés de se BAIGNER dans cette eau à -1000°C
y’a quand même trois fifous qui ont décidés de se BAIGNER dans cette eau à -1000°C

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Malade tu seras
Nous avons inventé le nouveau régime des fêtes, nous avons découvert comment perdre trois kilos la semaine de Noël. En étant MALADE! Ô joie! Oui!! Nous n’avons pas vraiment su pourquoi, ni vraiment compris comment, mais il se trouve qu’on a eu mal au ventre pendant bien une semaine. Ce qui fait que nous n’avions faim pour rien, jamais. C’est moi qui ai ouvert le bal, le jour de la laguna 69, chose qu’on avait simplement lié au mal de l’altitude. Puis on s’y est mise toutes les deux, mais bizarrement… Jamais en même temps.

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Les coups du sort tu subiras 
Le dimanche 21 décembre, nous décidons de poursuivre le voyage en direction de Tingo Maria, dans la jungle, en faisant une premièrement étape à la Unión, puis Huánuco. Pour le premier voyage en bus, Coline est déjà un peu nauséeuse et dort tranquillement, moi je profite du paysage. Arrivées à la Unión en fin d’après-midi, même si Coline est de plus en plus mal, nous n’avons absolument aucune envie de rester dormir là-bas, c’est vraiment pas accueillant du tout comme coin. Le bus nous dépose sur un place en terre battue. Un gars viens nous démarcher pour nous proposer de nous emmener à Huánuco directement, on accepte. La Unión, bonjour, au revoir. C’est à 150km, il nous faudra 4h.

Ça a été les quatre plus longues heures de ma vie, et je pense qu’elles ont du paraître encore plus longues à Coline. Nous avons roulé sur une route ( la seule) perchée au-dessus d’un précipice, souvent sans goudron, extrêmement sinueuse, serrées avec les autres passagers dans une petite voiture avec une mauvaise cumbia ( musique populaire) à fond dans les enceintes. Et comble du bonheur, Coline a été malade comme un chien.

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Rien à redire sur la vue entre Hauraz et la Unión

Nous arrivons en plein milieu de la nuit, mais malgré tout nous arrivons à trouver un petit hôtel, que notre chauffeur nous recommande.
Bienvenues à Huánuco.
Honnêtement, la ville n’a aucun intérêt. Pas loin, il y a un temple de la culture Kotosh, le « temple des mains croisés » qui est quand même intéressant.

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Le but maintenant, c’est d’aller à Tingo Maria, enfin. C’était sans compter sur le climat. Nous n’y avions pas vraiment pensé, mais c’est la saison des pluies et la route est ensevelie à plusieurs endroit sous des coulées de boue. Super. Avec nos grosses valises, on préfères ne pas tenter le coup, car si on n’est pas vraiment sur de pouvoir accéder jusqu’à Tingo Maria, on est encore moins sures de pouvoir en revenir. Lundi 22 décembre, à mi-chemin pour Tingo Maria, nous rendons les armes et nous faisons cap sur Lima.
De là on prendra un bus pour sortir de Lima et aller à la plage.

Ou pas… On aura vraiment manqué d’anticipation sur ce coup là… Mais le 23 décembre, tous les bus sont pleins, c’est peine perdue, on n’arrivera pas à aller passer Noël sur la plage…

Noël sous le ciel gris
On décide de mettre à profit notre assignation à résidence. C’est le grand ménage chez Coline. On lave tout bien. On fait des petites étoiles en origami sur les vitres bien propres. On se remet à cuisiner, des plats que nous mangerons à peine au final. C’est une attente de Noël un peu tendue pour ma part, je suis un peu abattue de ne pas être en France, c’est un peu dur d’être retournées à Lima, même si je sais bien que c’est le tarot qui en a voulu ainsi. Mais avec Coline on s’occupe, un peu fébrilement, on traînasse, on attend que la pendule égrenne les heures avant que naisse ce crétin de petit Jésus. Le 24 au soir, nous allons retrouver des connaissances, une communautés d’expatriés de Lima qui sont tous un peu comme nous, amputés familiaux. Assez vite, nous rentrons. Petite touche rock ‘n roll du Noël à Lima, à minuit les gens se rendent sur le toit de leur immeuble pour allumer des feu d’artifice, tout le ciel s’embrase. Bon, puis, voilà, il est né le divin enfant. L’accouchement a pas été facile, mais il a plutôt un jolie geule au final.
Le 25 décembre, nous partons au marché, pour cuisiner encore. Jorge, le péruvien ( belge d’adoption) est rentré à Lima dans sa famille. Nous l’invitons à dîner avec nous, et contre toute attente, il se joint au projet. On fait un trio étrange, on est un peu comme trois astéroïdes égarés qu’on aurait rassemblés dans le même bocal, on est tout les trois un peu perdu, un peu en marge de notre contexte habituel. Mais, la rencontre pourtant assez inattendue est heureuse. Nous avons passé une excellente soirée pour clôturer notre Noël, nous avons bien mangé (enfin… nous deux pas beaucoup ^^) et  beaucoup, beaucoup parlé.

Durant deux jours, nous avons encore profité de Lima, et j’ai eu l’occasion de rencontrer les amis de Coline, et de danser comme une fifolle avec elle! 🙂 We’re up all night to get lucky 

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Mon cher Chili, voilà que nous rentrons
Petit Chili, ce maudit sort a encore voulu nous jouer un  tour, le sournois ne voulais pas que nous rentrions vers toi. A l’aéroport, au contrôle migratoire, il s’avère que Coline a oublié un papier pour sortir du territoire, la « carte de tourisme ».  C’est pas bien… Bon, il suffit juste de payer une amende de 6US$ pour qu’ils te fassent un duplicata. Mais… On trouve où des dollars sinon? On laisse le passeport au gars de la douane, pour aller retirer des devises plus loin. quand Coline rentre, le passeport s’est volatilisé. Héhéhé, où est la caméra cachée. Ok, les gars, c’est un bon gag, mais maintenant vous nous RENDEZ CE FOUTU PASSEPORT PUTAIN! Après avoir tapé un scandale, menacé de joindre la police, au bord des larmes, et 30 minutes avant notre départ, le passeport de Coline a réapparut comme par magie dans le box de l’agent d’à côté. Heureusement, heureusement, heureusement qu’on était deux, qu’on se débrouille à l’aise en espagnol et qu’on a rien laché. ¡Joder de putamadre de madición!

Voilà querido Chilito, on reviens.


*Chilito : mon petit Chili
Chilito querido : mon petit chili d'amour
*¡Joder de... : C'est pas bien de parler comme ça.
crédit photo : Coline

2 réflexions au sujet de « Noël à la péruvienne »

    fillon a dit:
    15 Mai 2015 à 19 h 52 min

    coucou Marguerite !
    nous c’est Daniel et Gwen les parents de Coline !
    nous sommes trop contents de suivre tes aventures … et du coup celles de Coco !
    tu dois savoir que son ordi est en panne de clavier et du coup nous ne pouvons plus voir sa bobine sur skype ! nous profitons donc de tes derniers articles, où ton style inimitable, léger et joyeux à la fois nous rend tout pareil !
    nous auront plaisir à te revoir à ton retour en France !
    en attendant profite de l’instant présent car c’est un cadeau !

    nous t’embrassons tout 2 affectueusement !!
    Gwen et Daniel

    Ça rame sévère « Buenas ondas andinas a dit:
    14 juin 2015 à 18 h 30 min

    […] Lima _ Huarraz _ Huánuco […]

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