Isla grande de Chiloé
Mon été à l’heure d’hiver
_ fin février _
Cher lecteur,
voilà le dernier article de cette catégorie « mon été à l’heure d’hiver », Chiloé a été mon ultime étape avant de rentrer à Santiago pour reprendre les cours. Chiloé, c’est le nom plutôt curieux d’une grande île à 1200km au Sud de Santiago, qui s’arrache du continent, isolée par quelques kilomètres de mer.
Il est temps de partir du petit recoin sympa qu’est Puerto Varas afin de se rendre à Chiloé.
J’ai voyagé de jour, il faut compter une petite heure pour aller à Puerto Montt, j’ai fait une étape ultra rapide, et je n’ai vu presque que le terminal de bus, mais plusieurs personnes m’ont dit que Puerto Montt était une ville plutôt moche, alors j’ai préféré filer. Ensuite, il m’a fallu presque 3 heures pour aller à Ancud, qui est la première grande ville au nord de l’île, pour y accéder, le bus monte sur un bateau, j’ai émergé de ma sieste, la mer avait remplacé l’asphalte.
Une fois à Ancud, j’ ai trouvé une petite pension chez une mamie un peu gaga, qui avait visiblement plus de travail à s’occuper de sa petite fille tyrannique que des ses chambres. J’ai eu vite fait le tour d’Ancud. Mais j’y suis restée jusqu’au lendemain, pour aller visiter le Fort San Antonio, qui est le dernier fort où on lutté les espagnols avant de se faire définitivement virer par les chiliens en révolte.
Puis j’ai erré sur les hauteurs d’Ancud. Le ciel était menaçant, la mer grise et morne. Les maisons semblaient agglutinées les unes aux autres pour se protéger du froid, certaines sont recouvertes d’écailles de bois. L’air avait l’odeur de la mer, et l’odeur du bois qui crépite dans la cheminée.
Castro
Je suis allée chercher mes affaires chez la mamie, oubliant au passage mon thermos et des tupperware, et je suis partie en direction de Castro. C’est la plus grande ville de l’île, qui est connue pour ses « palafitos », ses maisons sur pilotis. Chiloé est appréciée pour ses églises, qui sont construites en bois, originellement sans un clou, et qui sont classées au Patrimoine mondial de l’humanité. À Castro, on peut voir la plus grandes des églises, toute peinte en jaune.
Le lendemain, dimanche, j’ai décidé de partir à l’Île Quinchao, par des bus inter-urbains, sans agence touristique. La première étape a été dans le petit village de Dalcahue dans lequel il y a un marché artisanal assez fourni, et une église malheureusement en rénovation. Puis j’ai traversé jusqu’à l’île, et j’ai fait étape dans le petit village de Curaco de Vélez plutôt désert en ce jour dominical, puis je file vers Achao, pas beaucoup plus animé. La messe doit se célébrer à un autre moment, mais toujours est il que l’église était fermée sur Achao. J’ai voulu faire du stopp pour atteindre l’église tout au bout de l’ile, à une dizaine de kilomètre plus loin. Quelques voitures sont passées, mais aucune ne s’est arrêtée. J’ai fini par juste me balader un peu, en me gavant au passage des mures qui abondent sur les bas-cotés. Je suis redescendue par le cimetière et j’ai repris le bus en direction de Castro.
Cucao
Cucao est le grand parque qui borde la partie centrale de l’île, sur la côte pacifique. Je m’apprêtais à partir le lundi 2 mars, aux premières heures du matin. Au terminal de bus, je me rends compte que je n’ai pas un centime de liquide. Au distributeur, je me rends compte que je n’ai plus ma carte de crédit. Mon sang se fige, mon cœur s’emballe. Mais où a-t-elle bien pu passer?! Après avoir alerté toutes les banques du centre ville, tous mes proches en France comme au Chili, je finis par retrouver ma carte bancaire gentiment rapportée au guichet de la pharmacie dans laquelle je l’ai oubliée la veille. Au moins, s’ils se mettent commercialiser des cerveaux, dorénavant, j’ai un moyen de payment pour m’en offrir un.
Après 4 heures de courses poursuite après ma carte bancaire, je pars enfin pour Cucao. Le bus met moins de 3h pour arriver, je loge dans une petite auberge de jeunesse sympa, un peu miteuse aussi, je suis quasi la seule : c’est la fin de la saison. Je visite le minuscule village. Je me baigne dans le bras du fleuve, qui se jette dans un grand lac, noir et immobile. Vers la fin d’après-midi je me lance dans une petite promenade sur l’immense plage qui se trouve à quelques pas.
À une quinzaine de kilomètres au sud, se trouve le ponton des âmes, qui est une petite rando d’à peine une heure qui se termine sur un super panorama sur la cote, avec le fameux « ponton des âmes ». Le gérant de l’auberge de jeunesse me véhicule jusqu’au au départ de la randonnée, avec deux autres chiliennes en voyage.
Je visite aussi la partie « visitable » du parc, avec ses petites randos de nains ( 1,5km… ouuuhhh je suis déjà fatiguée je crois) a la chilean way, c’est davantage des sentiers éducatifs que des randonnées, mais ça fait le sport hebdomadaire de la plupart des visiteurs. C’est arboré, c’est joli, c’est vite vu.
Je décide de repartir le soir même du parc de Cucao, c’est un joli coin, et je pourrais peut-être faire une grande randonnée le lendemain, mais je me décide à la dernière minute à rentrer à Castro.
Le soir, je réserve in extremis un tour pour le lendemain. Programme : aller visiter quelques églises, un cascade, se rendre sur l’île-cimetière « des âmes navigantes » et surtout manger un Curanto al Hoyo. Ça aura été mon seul jour de vrai beau temps sur Chiloé, et j’ai vraiment apprécié cette journée ensoleillée. Pour le déjeuné nous nous sommes arrêtés dans une petite propriété, avec une vue panoramique sur l’archipel, avec au loin, les sommets enneigés du continent, SUPERBE!! 🙂
Puis, comme nous sommes jeudi, et que je retourne en classe le lundi suivant, je décide de préparer mon retour vers Santiago. Ce sera mon dernier jour sur Chiloé. Je décide de visiter l’île de Puqueldon, qui comporte encore quelques églises. Je fais au passage une grande récolte de mures, que je veux rapporter à Santiago. Je referme la boite, et vers 13h je repars en direction de Castro. Je récupère mes affaires à l’auberge de jeunesse, et je prends la direction d’Ancud, pour aller récupérer mon thermos.
Il est presque 20h quand je suis de retour au terminal d’Ancud, et j’ai déjà du mal à trouver un bus pour Puerto Montt, tout est bondé. Je finis par y arriver, mais ce n’est que le début des ennuis. Une fois à Puerto Montt, tous les bus sont combles et j’ai n’ai aucune envie de passer la nuit sur place. Je veux juste rentrer chez moi. Un chauffeur de bus fini par me laisser monter sur le siège du devant, qui est censé être réservé à l’assistant de bord.
La nuit passe, je dors un peu, le matin, je suis à Santiago.
A la fin du week-end, les cours reprennent.
Ma villégiature à travers le Chili s’achève.
Joel, un ami de Lyon veut absolument se rendre à Chiloé. Voilà Joel, ne viens pas au Chili juste pour Chiloé, mais profite également de toutes les merveilles du sud du pays.