Ca reste entre nous

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J’aimerai vous dire que…

J’aimerai vous dire merci.

Quand je vous écris, c’est comme un bouteille à la mer. C’est mystérieux et excitant, parce que j’ignore qui se penchera pour la ramasser et la lire. J’ai aussi une petite boule au ventre… Et si ce que j’écrivais n’atteignait jamais personne…? Mais au contraire, très vite de l’autre côté de l’océan, je reçois des échos à cette correspondance ouverte, vous prenez part au dialogue. Et puis il y a aussi ce grand public tapi dans l’ombre, qui regarde attentivement, mais qui reste insondable, qui observe en silence.

Vous n’imaginez pas à quelle point je suis heureuse chaque fois que je sais que vous me lisez.

Je voudrais aussi toucher un mot à mon amie la correspondance. Je veux lui dire que je l’ai toujours aimée, et cette année encore d’avantage. J’aime recevoir tous vos courriels. Je vous remercie pour les lettres que vous m’avez envoyé, et je fronce les sourcils, énervée, pour toutes les lettres qui ne sont pas arrivées à destination, qui se sont perdues en chemin. Cette année, faire confiance à la poste ça a été pour moi comme jouer toutes mes économies à la loterie, c’est enivrant et risqué.

Il y a toi, qui va voyager au Chili bientôt, parce que tu DOIS aller dans ce pays petit! et j’espère que tu peux trouver quelques conseils et astuces dans mes pages. Je veux te vendre du rêve. Je veux que tes yeux brillent et que tes pieds te démangent d’aller au plus vite fouler les terres par lesquelles je suis passée.

Et puis… Il y a vous que je ne connais pas, qui êtes arrivés là par hasard et par erreur. Vous à qui je parle sur mon ton grivois, vous que je n’hésite pas à aborder avec une bonne grande tape dans le dos, comme des vieux potes. J’espère que ma familiarité ne vous froisse pas, Je sais, je sais, on n’a pas gardé les vaches ensemble, seulement, là, vous êtes dans mon champ… Libre à vous d’en sortir.

 

C’est toi, c’est moi, c’est vous, c’est nous. C’est une conversation à huit clos qui résonne à l’infini.10834989_10205961681059724_6200127534199165822_o

Carta para Chile

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Chile, extrañaré tus paísajes, tus miles de rostros encantadores. Mi vista se raspó en la arena del desierto, mis ojos se dañaron contra la roca de la Patagonia, me hizo llorar el viento desenredándose del bosque sureño. Chile, me dejaste ciega de tanta belleza.
Chile, extrañaré tu Santiago, que grita en revoltura, que inhala cada día el escupitajo de los tubos de escape, que come en sus miliones de vientros deambulando. Extrañaré a tu ciudad disfoncional, que gira, que gira, que gira, que vive febrilmente. En tu Santiago, tengo la planta de los pies que palpita por la acera, me ahogo en su soplo grís. Tu Santiago me dio asco, tu Santiago me encantó, creo que le odio, solo tan como lo amo.
Chile, extrañaré a tu gente, generosa, imperfecta, única. Planté semillas de amistad en el refugio de tu tierra, me las tienes que cuidar, para que siguan brotantdo. Un día florecerán, y trás el oceano, podré oler su perfume.
Chile, en tu ojo redundo y admirativo, aprendí a amar a mi propio país. Chile, me duele dejarte, pero allá me tengo que devolver. Chile, cada día que viví contigo imprimió una huella en mi alma, te dejo pero se quedará la mordidura de tu presencia; el tiempo pasando no podrá borrar la cicatriz de este año.
Chile, tu gente me solía preguntar porque te había elegido. La verdad, es que nunca yo te elegí, porque Chile, es tu que me elegiste.
Chile, Chile, mi Chilito, te voy a extrañar tanto.

Santiago mío #6

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Mes petits bouchons, 

Voici le certainement le dernier « Santiago mío » de ce blog. En effet, dans moins d’une semaine je décolle pour Buenos Aires, et je ne repasserai que 24h au Chili, pour récupérer mes valises et m’envoler en direction de Paris. J’ai vraiment du mal à me dire que je vis mes derniers instants en Amérique Latine.
J’ai décollé les photos sur les murs de ma chambre, j’ai fait du tri dans mes affaires, je m’apprête a déterrer ma valise de la cave je ne sais toujours pas vraiment comment je vais rapporter en France tout ce que j’aimerai rapporter. Ça y’est j’ai déjà un petit bout de moi qui est parti du Chili.

En vrac
Pour mettre à profit mon temps pendant la grève de l’université, j’ai beaucoup écrit pour ce blog, j’ai beaucoup nagé, et je suis allée visiter quelques recoins encore inconnus de Santiago.
– Je suis allée à la Bibliothèque nationale avec Hannah, dans laquelle on trouve surtout des gens qui travaillent et des pièces dans tous les coins, mais au final, pas beaucoup de livre ( ils sont cachés dans des fonds de réserve).
– Je suis allée visiter le palais présidentiel de la Moneda avec Hannah et Caroline, mais nous n’avons pas pu entrer dans tous les salons parce que la Présidente y faisait une réception ( elle fait la fête et elle ne nous invite même po! Ben voyons!). C’est assez petit comme bâtiment en définitive, mais sympa quand même. J’ai continué la visite culturelle avec Hannah, en allant à l’espace culturel en dessous de la Moneda, il y avait une expo sur l’artisanat d’Amérique Latine.

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Relève de la garde

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– Je suis allée visiter le cimetière général avec Hilda, un amie de la natation. J’y avais déjà été en Novembre, dans une visite de nuit pour Halloween, mais de jour ça a été une autre ambiance. Les gardiens nous ont encouragé à faire le tour en vélo, parce que c’est immense. Je suis allée voir un peu émue la tombe de Salvador Allende, dernier président du Chili avant Pinochet. Le mémorial ne comporte pas de croix, parce qu’Allende était agnostique, mais en s’éloignant, on voit surgir le Christ planté un peu plus loin dans le cimetière, et s’incruster dans le décor.

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Le monument, le Christ en plus…

– Je suis allée passer un week-end à San Fernando, à deux heures au Sud de Santiago, chez mon ami de classe Carlos, qui s’appelle aussi Carlitos, André ou Jérôme, selon les humeurs. Et… oui, les cactus, ça pique…!

Carlitos et moi à la fête de l'Université!
Carlitos et moi à la fête de l’Université!

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-Enfin, je suis allée à Mendoza, en Argentine pour le week-end, avec deux Français, Clément et Tiphaine, et une amine chilienne, Camila. La ville est pas très animée, mais elle a un superbe parque, que nous avons passé une journée entière à visiter ( bon… c’est en comptant le temps où on a doré tranquils au soleil, étalés sur la pelouse! ^^ ). Sinon, nous avons visité des caves, pare ce que c’est une des principales activité touristique de la région.

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Sinon, grande nouvelle, je suis de nouveau en cours, la fin de la grève a été votée mardi dernier. Du coup, mon emploi du temps explose entre tous les devoirs que je dois rendre, les choses que je me suis engagée à faire et les cours auxquels je dois assister.

Les perles
En arrivant au Chili, j’ai mis un peu de temps avant de me faire à la vie locale, à la langue et aux habitudes, voici quelques perles que me sont arrivées. Je vous assure, maintenant je suis initiée et ça ne m’arriverai plus.

¤ Une fille de mon campus m’a raconté que sa mère avait appris le Français. Dans ses études d’Astronomie, il y avait 4 mois de cours obligatoires de Français, parce que beaucoup de vocabulaire était d’origine française : la pâtisserie, la chiffonnade, la vinaigrette, le chef… J’avais jamais pensé qu’ils mangeaient aussi bien sur les bases astronomiques…
Plus tard, j’ai compris la méprise : sa mère avait fait des études de gastronomie, le G- s’était seulement perdu avant de venir ricocher sur mon tympan.

¤ En visitant un appart, je n’ai pas très bien compris pourquoi le propriétaire s’extasiait sur l’orientation de sa terrasse. Plein Nord, bon… on vas jamais voir le soleil, et alors, pourquoi ça a l’air de t’enchanter à ce point? Plus tard, j’ai compris la méprise : Je suis dans l’hémisphère Sud, la face la plus exposée au soleil est au Nord. Il a une « terrasse plein sud » qui en fait donne sur le nord.

¤ En me promenant à Santiago, j’ai trouvé ça bizarre qu’ils installent en pleine rue des nids pour les cigognes, si bas, et si nombreux.
Plus tard, j’ai compris la méprise : ce sont en fait des barquettes pour collecter les poubelles des résidents.

¤ Á peine arrivée au Chili, j’ai trouvé que les Chiliens aimaient décidément drôlement la France, parce qu’ils mettaient un peu partout des fanions et des rubans -Bleu-Blanc-Rouge-.
Plus tard, j’ai compris la méprise : j’ai un peu mieux regardé le drapeau chiliens et j’ai essayé de connecter deux neurones.S8 _ Caldera (11)

Isla grande de Chiloé

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Mon été à l’heure d’hiver
_ fin février _

Cher lecteur,

voilà le dernier article de cette catégorie « mon été à l’heure d’hiver », Chiloé a été mon ultime étape avant de rentrer à Santiago pour reprendre les cours. Chiloé, c’est le nom plutôt curieux d’une grande île à 1200km au Sud de Santiago, qui s’arrache du continent, isolée par quelques kilomètres de mer.

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Il est temps de partir du petit recoin sympa qu’est Puerto Varas afin de se rendre à Chiloé.
J’ai voyagé de jour, il faut compter une petite heure pour aller à Puerto Montt, j’ai fait une étape ultra rapide, et je n’ai vu presque que le terminal de bus, mais plusieurs personnes m’ont dit que Puerto Montt était une ville plutôt moche, alors j’ai préféré filer. Ensuite, il m’a fallu presque 3 heures pour aller à Ancud, qui est la première grande ville au nord de l’île, pour y accéder, le bus monte sur un bateau, j’ai émergé de ma sieste, la mer avait remplacé l’asphalte.Phhotos article BOA104

Une fois à Ancud, j’ ai trouvé une petite pension chez une mamie un peu gaga, qui avait visiblement plus de travail à s’occuper de sa petite fille tyrannique que des ses chambres. J’ai eu vite fait le tour d’Ancud. Mais j’y suis restée jusqu’au lendemain, pour aller visiter le Fort San Antonio, qui est le dernier fort où on lutté les espagnols avant de se faire définitivement virer par les chiliens en révolte.Phhotos article BOA110

Puis j’ai erré sur les hauteurs d’Ancud. Le ciel était menaçant, la mer grise et morne. Les maisons semblaient agglutinées les unes aux autres pour se protéger du froid, certaines sont recouvertes d’écailles de bois. L’air avait l’odeur de la mer, et l’odeur du bois qui crépite dans la cheminée.

Castro
Je suis allée chercher mes affaires chez la mamie, oubliant au passage mon thermos et des tupperware, et je suis partie en direction de Castro. C’est la plus grande ville de l’île, qui est connue pour ses « palafitos », ses maisons sur pilotis. Chiloé est appréciée pour ses églises, qui sont construites en bois, originellement sans un clou, et qui sont classées au Patrimoine mondial de l’humanité. À Castro, on peut voir la plus grandes des églises, toute peinte en jaune.

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Le lendemain, dimanche, j’ai décidé de partir à l’Île Quinchao, par des bus inter-urbains, sans agence touristique. La première étape a été dans le petit village de Dalcahue dans lequel il y a un marché artisanal assez fourni, et une église malheureusement en rénovation. Puis j’ai traversé jusqu’à l’île, et j’ai fait étape dans le petit village de Curaco de Vélez plutôt désert en ce jour dominical, puis je file vers Achao, pas beaucoup plus animé. La messe doit se célébrer à un autre moment, mais toujours est il que l’église était fermée sur Achao. J’ai voulu faire du stopp pour atteindre l’église tout au bout de l’ile, à une dizaine de kilomètre plus loin. Quelques voitures sont passées, mais aucune ne s’est arrêtée. J’ai fini par juste me balader un peu, en me gavant au passage des mures qui abondent sur les bas-cotés. Je suis redescendue par le cimetière et j’ai repris le bus en direction de Castro.Phhotos article BOA111 Phhotos article BOA112OLYMPUS DIGITAL CAMERA

Cucao
Cucao est le grand parque qui borde la partie centrale de l’île, sur la côte pacifique. Je m’apprêtais à partir le lundi 2 mars, aux premières heures du matin. Au terminal de bus, je me rends compte que je n’ai pas un centime de liquide. Au distributeur, je me rends compte que je n’ai plus ma carte de crédit. Mon sang se fige, mon cœur s’emballe. Mais où a-t-elle bien pu passer?! Après avoir alerté toutes les banques du centre ville, tous mes proches en France comme au Chili, je finis par retrouver ma carte bancaire gentiment rapportée au guichet de la pharmacie dans laquelle je l’ai oubliée la veille. Au moins, s’ils se mettent commercialiser des cerveaux, dorénavant, j’ai un moyen de payment pour m’en offrir un.

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Après 4 heures de courses poursuite après ma carte bancaire, je pars enfin pour Cucao. Le bus met moins de 3h pour arriver, je loge dans une petite auberge de jeunesse sympa, un peu miteuse aussi, je suis quasi la seule : c’est la fin de la saison. Je visite le minuscule village. Je me baigne dans le bras du fleuve, qui se jette dans un grand lac, noir et immobile. Vers la fin d’après-midi je me lance dans une petite promenade sur l’immense plage qui se trouve à quelques pas.

OLYMPUS DIGITAL CAMERAPhhotos article BOA121OLYMPUS DIGITAL CAMERAÀ une quinzaine de kilomètres au sud, se trouve le ponton des âmes, qui est une petite rando d’à peine une heure qui se termine sur un super panorama sur la cote, avec le fameux « ponton des âmes ». Le gérant de l’auberge de jeunesse me véhicule jusqu’au au départ de la randonnée, avec deux autres chiliennes en voyage.

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Je visite aussi la partie « visitable » du parc, avec ses petites randos de nains ( 1,5km… ouuuhhh je suis déjà fatiguée je crois) a la chilean way, c’est davantage des sentiers éducatifs que des randonnées, mais ça fait le sport hebdomadaire de la plupart des visiteurs. C’est arboré, c’est joli, c’est vite vu.
Je décide de repartir le soir même du parc de Cucao, c’est un joli coin, et je pourrais peut-être faire une grande randonnée le lendemain, mais je me décide à la dernière minute à rentrer à Castro.Phhotos article BOA117

Le soir, je réserve in extremis un tour pour le lendemain. Programme : aller visiter quelques églises, un cascade, se rendre sur l’île-cimetière « des âmes navigantes » et surtout manger un Curanto al Hoyo. Ça aura été mon seul jour de vrai beau temps sur Chiloé, et j’ai vraiment apprécié cette journée ensoleillée. Pour le déjeuné nous nous sommes arrêtés dans une petite propriété, avec une vue panoramique sur l’archipel, avec au loin, les sommets enneigés du continent, SUPERBE!! 🙂

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Puis, comme nous sommes jeudi, et que je retourne en classe le lundi suivant, je décide de préparer mon retour vers Santiago. Ce sera mon dernier jour sur Chiloé. Je décide de visiter l’île de Puqueldon, qui comporte encore quelques églises. Je fais au passage une grande récolte de mures, que je veux rapporter à Santiago. Je referme la boite, et vers 13h je repars en direction de Castro. Je récupère mes affaires à l’auberge de jeunesse, et je prends la direction d’Ancud, pour aller récupérer mon thermos.Phhotos article BOA103

Il est presque 20h quand je suis de retour au terminal d’Ancud, et j’ai déjà du mal à trouver un bus pour Puerto Montt, tout est bondé. Je finis par y arriver, mais ce n’est que le début des ennuis. Une fois à Puerto Montt, tous les bus sont combles et j’ai n’ai aucune envie de passer la nuit sur place. Je veux juste rentrer chez moi. Un chauffeur de bus fini par me laisser monter sur le siège du devant, qui est censé être réservé à l’assistant de bord.

La nuit passe, je dors un peu, le matin, je suis à Santiago.
A la fin du week-end, les cours reprennent.
Ma villégiature à travers le Chili s’achève.

Pour être honnête, je n’ai pas été très emballée par Chiloé… C’est peut être simplement le fait d’avoir été toute seule qui a biaisé mon jugement. Mais j’ai trouvé que le paysage ressemblait vaguement à un mix entre la Bretagne et l’Auvergne, avec un climat pas très acceuillant et rien de très exotique du coup…  Je n’ai pas trouvé les gens franchement aimables non plus, ce qui n’est vraiment pas monnaie courrant au Chili, mais je m’imagine qu’à la fin de la saison touristique, tout le monde a le droit d’être fatigué par les visiteurs.
Joel, un ami de Lyon veut absolument se rendre à Chiloé. Voilà Joel, ne viens pas au Chili juste pour Chiloé, mais profite également de toutes les merveilles du sud du pays.

Puerto Varas

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Mon été à l’heure d’hiver
_ fin février _

Après qu’Agathe soit repartie, je suis restée une dizaine de jours à Santiago, pour défaire mes bagages de ces mois de voyages dans tous les sens, pour voir un peu mes amis, sortir ( je suis allée trois fois au cinéma dans la semaine) et pour préparer la suite.
Faute d’avoir su plus tôt que mon père ne pourrais pas venir, je n’ai pas pu m’organiser pour aller en Colombie, rendre visite à Camila. Mais j’ai tout de même voulu profiter de mon temps avant la rentrée, en prévoyant un voyage dans le petit Sud du Chili, à Puerto Varas, puis à Chiloé.

Puerto Varas c’est Annecy au Chili, c’est petit, charmant, agréable, friqué, et au bord d’un grand lac. Avec en plus, au bout du lac, le volcan Osorno, avec sa coiffe enneigée. J’ai trouvé ça agréable et reposant.
C’est dans ce secteur que le volcan Calbuco est entré en éruption le mois mai.

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Le matin du 24 février, aux aurores, je suis partie en direction du parc Vincente Pérez Rosales ( rien que ça! ), juste en bas du volcan Osorno. WP_20150225_001
En attendant le bus, j’ai attiré l’attention de Claudio, un jeune chilien affable, qui est venu me demander ce que je pouvais bien faire de si bonne heure avec des bâtons de marche. On a un peu discuté, et vite sympathisé, le « je suis française » est un bon sésame pour que les gens soient sympa avec vous. OLYMPUS DIGITAL CAMERA
À 8 heures à peine, j’entrais dans le parc pour marcher. Personne. J’ai fais une plutôt grande boucle en montant sur les contreforts du volcans ( qu’on dit « falda » en espagnol, soit « la jupe » du volcan), puis je suis redescendue vers le lac. J’ai marché toute la journée, en ne croisant presque personne. Il faisait chaud, et le soleil de plomb alourdissait chacun de mes pas. En arrivant sur la berge, j’ai voulu me baigner pour me rafraîchir. Je n’avais ni maillot ni serviette. Je me suis frayée une chemin sur les rochers noirs, et je me suis plongée dans l’eau vêtue comme au premier jour.
Je me suis sentie libre.

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En rebroussant chemin vers l’entrée du parc, j’ai commencé à croiser quelques marcheurs, qui sortaient pour le petit tour de l’après-midi. Une famille m’a pris en stop et m’a ramenée à quelques 5km plus loin, aux sauts de Petrohué. C’étais joli, mais j’ai trouvé le lieu assez étouffant, congestionné par une mer de visiteurs, et leur marmaille aux joues poisseuses de glace fondue. C’était une petite escale agréable, mais pas autant que ce que j’ai vu en marchant dans le parc.

Salto de Petrohué
Salto de Petrohué

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Disfrutar en Frutillar
Dans mon auberge de jeunesse, j’ai fait la connaissance de Claire, une franco-britannique en voyage après un stage court au Chili. On a fait équipe le lendemain pour aller à Frutillar, un petit village sur les bords du lac. Sous un ciel radieu, nous avons visité le village et son  » parc à maisons allemandes », qui comporte plusieurs maisons d’architecture traditionnelle allemande.  Puis nous sommes allées à la maison du lavande du thé, un peu perdue sur les hauteurs, presque un petit coin de Provence. Et ils nous ont servi la tarte aux prunes la meilleure de toute l’histoire!! ❤

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Le soir, j’ai été invitée à faire la fête chez Claudio, et dans la matinée du lendemain, je partais pour l’Ile de ChiloéPhhotos article BOA98

Disfrutar en Frutillar : profiter/ s'amuser à Frutillar

Face à la mer

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Mon été à l’heure d’hiver
_ mois de janvier _

Il y a la Timkipu, Agathe et moi. Il y a la Patagonie. Il y a la route. Il y a le bus qui roule de longues heures jusqu’à Punta Arenas. Il y a la fatigue et la joie d’avoir fini le tour de Torres del Paine.
Puis, nous arrivons. Il fait un froid de canard, et la nuit rode. Tous les hostals sont bondés, et nous ne révons que d’une chose : trouver un lit pour nous y étaler _ et manger aussi. Après moultes efforts, nous dénichons une petite pension sommaire, mais très bien tenue. Dans la chambre, il n’y a qu’un lit. La télé est là pour remplacer la fenêtre.
On prend une bonne douche et se gourniffle un plat de pâtes, et au dodo!! Demain, pas de réveil, par de démontage de tente ( seulement lavage de tente), c’est grasse mâtiné.Phhotos article BOA90 Phhotos article BOA89

Le jour suivant, on s’affaire à faire du rien. Très rapidement, on a fait le tour de la ville, qui est sympa, mais sans plus. On se traîne du marché artisanal au bord de mer, du bord de mer au marché, du marché au café, du café à chez nous. On larve tranquillement, et même ça ça nous fatigue… On prend l’air (froid) de la jetée. Face à nous se trouve le détroit de Magellan, en face, très loin, la Terre de Feu _ ça semble plus sexy à lire qu’à voir, en fait, c’était une plage grise pas très excitante. On contracte une agence pour aller voir des manchots de Humbolt. Et le soir même, on a la flemme de se traîner jusqu’au ciné. Toute la journée, on mouline les heures. On parle, on parle, on parle.

Le détroit de Magellan
Le détroit de Magellan

Le lendemain, en fin d’après-midi, un mini-bus vient nous chercher pour nous emmener au site des manchots ( que j’ai très envie d’appeler pingouins; mais ma docte petite sœur m’a sermonnée en me disant que les pingouins ça vole, alors NON, c’est des manchots, OK!?). C’est un parcours aménagé sur une lande, avec des passerelles en bois, au bord de la plage, il y a un genre de kiosque pour regarder les manchots qui reviennent sur la lande à la tombée de la nuit. J’ai fait plus de photos en 2 heures de manchots qu’en 5 jours de marche. Forcément, on avait rien d’autre à faire. Mais par contre, au moment de partir, on voit un tatou filer sur la lande, avant de s’engouffrer dans son terrier, trop vite pour que je puisse l’immortaliser en photo… Nous avons payé l’entrée du parc, mais personne ne nous demande de payer le transport, nous faisons profil bas, et s’ils veulent avoir affaire à nous, ils ont tous nos contacts _ chose qu’ils n’ont jamais fait.Phhotos article BOA91 Phhotos article BOA92

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Dans ce retour à la civilisation, ce qui a été le plus important pour nous, ça a été de manger. On a jeté notre dévolu deux fois en deux jours sur un bon paquet de churros bien gras, on a mangé tout un fromage a deux en un seul repas, on a n’a pas hésité une seconde à commander une plâtré de frites au marché. On a reconstruit nos réserves, en héritant au passage d’une colonie de boutons gout fromage-churros sur la face… Ensuite, nous avons été plongées dans une langueur d’inaction, on a été étalées sur notre lit bonne partie de la journée, à regarder la TV jusqu’à l’overdose ( j’ai eu mon quota de télé chilienne pour l’année). Après avoir eu des journées très remplies à Torres del Paine, le rythme de cette vie urbaine nous a semblé d’une lenteur sans égales. L’émotion est restée derrière nous, à Punta Arenas, on comble le temps qui nous est imparti.P1080396
Le réquisitoire d’Agathe a eu raison de mes projets de dormir une fois de plus sur le carrelage de l’aéroport. Le 11 février, un taxi vient nous chercher à domicile, et à 5 heures du matin nous prenons l’avion pour Santiago. Tchao la « patate-agonie », enchantée d’avoir fait ta connaissance.

Retour face à la mer
Nous tuons la fin de journée à Santiago en continuant à manger, cette fois, profusion de fruits et de légumes de l’été, que nous avons trop peu en Patagonie.Phhotos article BOA82
Le lendemain, on prend le bus pour Valparaiso ( Valpo pour les intimes). On commence par aller voir les lions de mer, avachis sur leur banquette de béton. Puis on traverse la « bas » de la ville, au niveau du port et de la voie ferrée. C’est n’est pas le quartier le plus sympa de Valparaiso, mais patience Agathe, OUI, je t’assure, tu vas voir que c’est une très belle ville! C’est finalement l’après-midi, après avoir déjeuné à coté du musée d’histoire naturelle, que nous allons rejoindre une visite guidée (Tours 4 tips) sur la place Sottomayor. Et maintenant, place au Valparaiso pittoresque et poétique, qui ne manquera pas d’enchanter Agathe.

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A peine rentrées de Valparaiso, il faut déjà prévoir le retour d’Agathe, mis à l’agenda du  jour suivant. Trop vite. Déjà. Le projet de monter au San Cristóbal part en fumée, dans les heures qui flambent. On fait sa valise, que je gave au passage de choses à rammener chez moi ( je jure, c’est pas de ma faute si ladite valise s’est cassé…) On n’a même pas le temps de repasser par le quartier de Lastarrías pour qu’elle puisse acheter une sérigraphie à mettre dans son appart ( et manger une glace!^^). Je me propose de lui en faire une moi-même. Et généralement, je ne parle pas dans le vent!Phhotos article BOA83 Phhotos article BOA85

Il est 14:00, c’est l’heure de prendre la route vers l’aéroport, pour son vol à 17:00. Nous arrivons avec un peu d’avance à l’Aéroport, le temps de commander un cappuccino vanille qui on conquis Agathe plus tôt dans le voyage. Finalement, le café/restaurant Gatsby nous sert des cafés au lait imbuvables qu’ils nous facturent à prix d’or, et visiblement, l’amabilité et la rapidité n’est pas inclus dans le prix. Bref, je maudis leur maison pour les 10 générations à venir.Phhotos article BOA81

Je l’accompagne près de la porte d’embarquement. Juste le temps pour un dernier petit selfie.
Elle part.
Heureusement qu’elle m’a aidé à faire une liste, la liste de tous les trucs cool que je dois faire à Santiago avant de rentrer en France.

Crédit photo : Agathe

Notre défi en Patagonie

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Mon été à l’heure d’hiver
_ mois de février _

Messieurs-dames, la compagnie SKY airline a le plaisir de vous annoncer notre arrivée à Punta Arenas, elle souhaite un agréable voyage à la Timkipu.
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       Il est une heure du matin, on vient de récupérer nos valises dans le carrousel. Nous sommes en PATAGONIE!  Et, maintenant, ça va être du sérieux!
       Pour commencer, on passe la nuit sur le carrelage de l’aéroport, complètement à l’arrache, entre deux kiosques de souvenirs. J’ai des bouchons d’oreille, je dors comme une masse. Agathe par contre est un peu perturbée par le rire de crécerelle de l’hôtesse de Rent a car. A 7 heures du matin, j’émerge tranquillement alors qu’elle a cessé de dormir depuis longtemps. Le ciel est encore bleuté, le soleil lave doucement l’encre de la nuit. Nous prenons directement le premier bus qui part pour Puerto Natales, nous n’avons plus qu’un objectif : atteindre le parque naturel Torres del Paine. Sur la route, entre deux sommes, nous apprécions le paysage, si sauvage et extrême. Nous sommes dans une des terres habitée les plus australe. Les arbres poussent courbés sous le vent, l’herbe est à la fois jaune, verte et grise, et le ciel jette des lumières étranges sur tout le paysage. C’est une beauté brutale.

Quel cataclysme inconnu a ainsi pulvérisé cet immense promontoire jeté entre deux océans?  Jules Vernes

       Vers 10 heures nous arrivons à Puerto Natales, nous visitons la petite ville assez rapidement, nous déjeunons sur le port, avec un grand soleil pour nous réchauffer le dos.

P1080471OKKKK       Toutes petites sous nos immenses sacs à dos, nous reprenons le chemin du terminal de bus, nous décidons de ne pas perdre ni même un jour, et prenons un bus pour arriver à Torres del Paine. A 16 heures nous arrivons sur place, et 45 min plus tard, dotée de nos billets d’entrée (comptez 25€ pour les étrangers) et d’une carte du parc, nous commençons déjà à marcher. A peine débarquées en Patagonie, on se met déjà à l’oeuvre.

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Notre itinéraire, avec les nuits marquées en chiffres roses
Notre itinéraire, avec les nuits marquées en chiffres roses

Nous nous lançons dans la randonnée de « la O », qui fait tout le tour du massif, en commençant par l’Est.
Elle se réalise en 8 ou 9 jours, nous en avons 5.

C’est le début de notre terrible, merveilleuse et éprouvante aventure.

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Du nerf 
Nous avons décidé de partir directement à l’assaut de la randonnée, en commençant à marcher à 17h pour nous avancer. Le soleil est encore haut, il faut chaud, il fait bon. Nous sommes presque seules sur le chemin, au loin, nous voyons les  » Tour » du massif. Le chemin est plat, il suit un cours d’eau. Mais nous avons vu les choses en grand, nous partons en fin d’après-midi alors que nous avons 4 heures et demi de chemin à parcourir. La nuit tombe et la fatigue commence à se faire sentir. Agathe se bat avec elle-même pour parvenir à avancer. J’ai appris à connaitre mes capacité et mes limites au Choquequirao (XXX lien), je suis sure de moi, mais je ne sais pas si Agathe va passer le crash test…  C’est seulement le premier jour, je suis prise de doute  » Mais dans quoi on s’est lancées?! ».P1080494OKKKKK

       Enfin, à presque 22h, nous arrivons au campement Serón. On jette la tante vite fait bien fait et on se rassasie sur un repas de nouilles chinoises et soupe lyophilisée. On s’écroule, épuisées. Nous sommes près d’un cours d’eau et le nuit est humide et glacée. Je suis seulement en pyjama dans mon petit duvet.  » J’ai pas compris pourquoi tu t’es collé à moi toute la nuit » me fait remarquer Agathe le matin, qui émerge de son chaud duvet. Euh… peut être pour ne pas mourir de froid. 😉

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Lago Paine

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       Nous partons bien tard, après une grasse matinée récupératrice. La journée est censée être relax en comparaison de ce qui nous attendra par la suite. Seulement 6 heures de marche pour un peu plus de 25 kilomètres. Sur le chemin nous rattrapons petit à petit les gens partis plus tôt que nous. Nous avançons très lentement, mais nous sommes très régulière, nos pauses sont millimétrées, pour ne pas perdre le rythme et ne pas non plus crouler sous les sacs. Le paysage est superbe, nous ne montons toujours que très peu, à peine 400m de dénivelée dans la journée. Nous passons à côté du lac Paine, puis le longeons pendant de nombreux kilomètres.

       C’est une « petite journée », pourtant, ça ne semble toujours pas facile pour Agathe, l’arrivée au campement Dickson est une véritable délivrance. Nous n’en menons pas large, j’ai mal pour elle, et j’ai aussi mal pour moi. Je sais que le lendemain, nous devons mettre les bouchées doubles, et griller une étape sur l’itinéraire classique. Si la journée a été dure, ça n’est que le prologue. On étudie la carte ensemble, pour moi, c’est claire que si on veut rentrer dans nos objectifs de temps, il va falloir se faire violence. Je n’ose pas brusquer Agathe, j’ai peur de la déprimer, je préfère ne rien dire. Je pense déjà à revoir nos plans à la baisse, quitte à ne pas finir la randonnée.
« Bon, et bien demain, il faut se lever tôt, parce qu’il y a 10h de marche qui nous attendent. Me dit-elle. On n’a pas le choix de toutes façons ». Je suis bluffée. C’est impossible, mais nous allons le faire. Nous avions prévu de réaliser une folie, et même si la journée a été éprouvante, Agathe ne lâche rien à nos objectifs. Je lui suis infiniment reconnaissante. Ce n’était que la première manche. On est lancées sur le ring, unies dans la douleur.P1080551OKKK
Le campement de Dickson est placé dans un endroit sauvage et magnifique, dans le coude du fleuve. Il n’y a qu’une douche avec une porte, dans l’autre, défilent les hommes qui se douchent impunément en caleçon, l’air de rien. Excédée d’attendre la douche-à-porte, je décide que je m’en fous, et je me lave vite fait en culotte, au milieu du camping, dans la douche-sans-porte. Agathe un peu circonspecte fini par adopter la même technique que moi. Le gérants du campings on du avoir un peu pitié de nous, et nous ont proposé de venir prendre un thé et un dessert dans le refuge. En comparaison avec les autres randonneurs _ jeunes, seules et débraillées _ on sort immédiatement du lot.
Le lendemain nous partons à 8 heures. Tout le monde dort dans le camping. Les chiliens ne sont pas vraiment du matin.

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J’en ai plus que marre
       Alors que même la forêt dort encore, nous nous engageons sur notre chemin. Il fait frais, l’air est pur et vivifiant, les heures passent alors que nous montons tranquillement vers le campement « Perros ». D’entre les sapin, on aperçoit une grande vallée, des falaises vertigineuses qui enserrent un glacier, en dessous, le lac Dickson, turquoise et immense. Il n’y a personne, ça nous appartient entièrement. C’est à peine si on ose respirer, on contemple en silence.

Un peu après midi, nous arrivons au campement « los perros » qui est l’étape recommandé, mais nous nous arrêtons seulement pour manger, nous n’avons que faire des recommandations. Nous devons continuer et passer le col John Gardner dans la foulée. Il y a un peu moins de 1000m de dénivelé. Il va falloir les avaler.
La végétation se fait de plus en plus rare au fil de la montée, jusqu’à disparaître. Des rocailles et du vent. L’air s’engouffre en hurlant dans la gorge, nous montons courbées, cramponnées au bâtons de marche. Les bourrasques sifflent à nos oreilles. Aller, un dernier petit effort avant d’arriver au sommet.Phhotos article BOA71 Phhotos article BOA69 Phhotos article BOA68

       Nous nous accordons un ultime réconfort avant d’entamer la dernière partie de l’ascension, un thé et un biscuit pour nous donner de la force. Ça fait déjà plus de 6h que nous marchons. Nos visages sont rougis par le vent froid. Pas après pas, lentement, très lentement, mais surement. Quand j’arrive enfin au col, c’est un moment fort d’émotion. Je passe de l’autre côté et le paysage bascule. Devant moi, tout est gigantesque, mon regard est happé par l’immensité. Nous sommes au-dessus du glacier Grey, qui s’étale à perte de vue, c’est un colosse immobile, étalé sur plus de 25km dans toute la vallée. Nous sommes montées jusqu’en haut!P1080618OKKKKPhhotos article BOA70
Vite, vite, nous entamons la descente, il fait trop froid au col. Et le prochain campement n’est pas loin selon la carte. Pas loin à vol d’oiseau, c’est certain. Mais nous ne sommes pas des oiseaux, et le chemin pour descendre du col est un enfer, il est raide et droit, très mal dessiné… C’est encore plus dur de descendre du col que ça a été d’y monter. Il est presque 7h du soir, on est fatiguée, on commence à en avoir vraiment marre. Alors, pour nous calmer, nous nous lançons dans une petite séance de jérémiades. Il s’agit de critiquer le plus de choses possible, de répéter des centaines de fois qu’on en a marre, de vilipender tous les saint de la création. Ça soulage énormément, on se sent moins fatiguée à force de se plaindre si fort.
J’en ai marre. J’ai mal aux pieds. J’ai faim. Je suis fatiguée. Il est mal foutu ce chemin. Il sont nuls ces panneaux ( nan, mais sérieux, ils sont vraiment pourris!). J’ai envie qu’on arrive. J’en ai marre. J’en ai marre. J’en ai marre. J’en ai vraiment plus que marre!
Oui… Mais c’est beau quand même, non?
Ahah! oui, c’est sur…

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       Cette deuxième journée de marche se termine ENFIN, lorsque nous arrivons au campement « Paso ». C’est un campement de la CONAF (l’organisme qui gère le parc), il est gratuit, mais il est sommaire. Comme nous sommes les dernières à arriver, on doit planter la tente entre deux arbres, dans un terrain plutôt irrégulier. Et le glacier est juste en dessous de nous, les températures chutent très vite. Mon duvet est fait pour supporter les 15°C, et pas en deçà. Je met au point une technique de sioux : j’empile tous les vêtement que j’ai, mon manteau de ski également, je me glisse dans mon duvet et je m’emballe dans une couverture de survie ( bonus : se coller contre la larve chaude qui dort à coté de moi dans la tente).

On ne lâche rien
      Troisième journée de marche, nous allons faire notre entrée sur le circuit de « la W », qui est le circuit le plus touristique et le plus emprunté dans le parc.
Nous partons de bonheur avec un groupe de français que nous avons rencontré la veille ( facile de repérer à coup sur des français : ils cuisinent de la vrai nourriture aux campements, ils se lèvent tôt et ils marchent bien). Ils sont vraiment très sympa, et on discute pas mal en chemin. Mais ils sont un peu plus rapide que nous, et ils nous devancent au bout de quelques heures. Nous arrivons à la fin du Glacier Grey, qui s’émiette dans le Lac Grey, un des plus grand lacs du parc. Un panneau indique un point de vue, aux dires des Français ça en vaut vraiment la peine, mais c’est à une demi-heure. Nous marchons 400, puis abandonnons. Tant pis pour la vue, mais nous avons d’autres objectifs, et on n’a pas le courage de pousser jusqu’au mirador. Nous ne pouvons pas nous permettre de perdre ni même une heure.Phhotos article BOA75 Phhotos article BOA73

       Nous arrivons au refuge Grey, c’est le seuil de « la W » et désormais, nous ne serons plus seules sur un chemin, seules dans les bois, mais plutôt sur une autoroute à promeneurs. Nous nous arrêtons pour manger un pique-nique, rapidos. Nous embrayons sur une étape de 4 heures jusqu’au campement « Paine Grande ». Nous ne perdons pas un instant, et finalement, nous dépassons tout le groupe de français qui nous avait devancé le matin même. Sous nos sacs énormes, nous sommes de pauvres petites tortures, mais nous avançons inlassablement. L’étape pour arriver à Paine Grande semble infinie, et nous apprécions un peu moins le chemin à force de croiser des tas d’autres marcheurs. Tout le Chili s’est donné rendez-vous dans le parc on dirait. Comble, j’ai même rencontré Tiphaine et Damien sur le chemin, ce sont deux amis suisses que je connais de Santiago! Ça fait deux mois qu’on ne s’est pas vu, et on se retrouve nez à nez sur le sentier, sans même s’être concerté.

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       Après un vallon apparaît enfin le refuge de Paine Grande, superbe, à la lisière d’une immense plaine herbeuse, sur le rivage du lac Pehoé. C’est tout un complex hotelier, c’est gigantesque, beaucoup plus grand que tout ce qu’on a pu voir sur les premiers campements de la O. Selon les plans, notre journée est finie. Nous sommes fatiguées, frigorifiées, affamées, mais la camping ne nous tente que moyennement, parce qu’il est sur un plaine matraquée par le vent.
Même si c’est déjà 5h, nous décidons de continuer jusqu’au prochain campement, « Italiano », un campement CONAF. Une fois n’est pas coutume, nous arrivons parmi les derniers au campement, et nous plantons la tente là où on peut. Les gardiens du campement n’arrivent pas à croire que nous arrivions de si loin, selon l’itinéraire préconisé, il faut trois jours pour effectuer ce que nous avons fait depuis le matin.

Première ascension
Le campement Italiano est au pied des « cornes » (los cuernos) du massif, nous nous délestons de nos sacs en bas, et nous montons. Il nous faut 2 heures pour atteindre le point de vue, dans un cirque au milieu des falaises. La vue est superbe, et on s’autorise une petite pause au sommet, pour admirer le paysage. Nous redescendons, dans cette vallée  » du français », jusqu’à retrouver le campement. Prochaine étape, le campement  » los cuernos », c’est un campement privé, assez cher, mais la perspective de pouvoir enfin prendre une douche chaude ( avec une porte! ^^) nous enchante déjà. A peine une demi-heure de marche, et je me rend compte que j’ai oublié mon thermos à Italiano… On n’est encore pas si loin. Je me lance dans un sprint et je vais le récupérer en un temps record.

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Los Cuernos
Los Cuernos

OLYMPUS DIGITAL CAMERA       Nous avons marché 6h, et c’est une petite journée, nous arrivons tôt au campement de los cuernos. Pourtant, il n’y a déjà plus de place. Et nous plantons la tente sur ce qui pourrait s’appeler une pente de cailloux. Mais… Au moins on a la douche chaude!! 😀 Nous pouvons profiter de la fin d’après-midi pour nous reposer un peu, et pour penser à la suite…

Bouquet final
       Pour pouvoir terminer le circuit, il nous manque encore 11h de marche. On ne sais pas vraiment comment faire entrer ça dans une journée, sachant qu’il faut aussi pouvoir rentrer avant le dernier bus vers 7h du soir. Nous sommes au campement los Cuernos, avec déjà 4 jours de marche dans les mollets, et 4 mauvaises nuits dans le dos. On hésite à passer la nuit du lendemain dans un campement intermédiaire… Mais la perspective de se dire  » demain, on a fini, on rentre et on aura un vrai lit » finit de nous déterminer à réaliser une épreuve titanesque. Demain, on va monter jusqu’au Tours, et on ensuite on aura tout RÉUSSI!

       Nous sautons sur la première prise électrique que nous trouvons, pour recharger un peu un téléphone : il faut que nous mettions une alarme pour le lendemain.
Nous nous couchons tôt, et la fin de notre nuit est bercée par le bruit des grosses gouttes s’écrasant sur la toile de la tente. A 5 heures nous sommes debout. On  plie tant bien que mal la tente mouillée, on déjeune copieusement, abritées dans les sannitaires, pour se portéger de la pluie. Il fait encore nuit et déjà nous partons.
De nouveaux, nous éprouvons le bonheur d’être tous seules sur le chemin, l’heure matinale a eu raison de tous les autres randonneurs. Nous marchons bien trois heures avant de rencontrer ame qui vive. Nous assisstons au lever du soleil, il sort de sous sa couette de fine pluie et son oreiller de brume.

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       Nous avançons pendant quatre heures, à l’assaut des « tours » (las Torres), des grands pains de sucre symboliques du parc. La pluie reprend de plus belle. Agathe devient le petit chaperon rouge sous son énorme imperméable, et moi je m’abrite tant bien que mal sous mon poncho low cost, qui se rapproche a plus du sac poubelle… Le chemin devient raide, les autres marcheurs commencent à affluer par cageot, nous sommes dans la partie la plus fréquentée de tout le parc. La pluie aussi est de la partie. Au loin, derrière le rideau de pluie, nous distinguons le refuge Chileno, le point de vue sous les Tours n’est plus qu’à 2 heures et demi de marche.

       Mais… Il nous a fallu nous plier sous la force des éléments… Face à la pluie et le brouillard, nous décidons de faire demi-tour, à quelques pas du clou du spectacle. Notre bouquet final se solde en pétard mouillé. Mais c’est comme ça. Nous décidons de ne pas poursuivre l’ascension, pour nous épargner 3h de marche sous la pluie, pour au final, ne pas voir les Tours de derrière le brouillard. C’est une petite déception, mais tout d’abord, c’est le tarot qui l’a voulu ainsi, et ensuite, nous sommes exténuées, et pas si fâchées de redescendre. J’emprunte des photos a un autre blog, pour illustre ce que nous avons manqué.

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En bas, il y a un hôtel de standing, et nous mangeons notre semoule dans le hall d’entrée, en attendant la navette pour l’entrée du parc. Un bus arrive, et repart aussi sec, sans même nous laisser le temps de monter à bord. En émoi, nous demandons à obligeons un vieux couple de british de nous prendre en stop dans leur luxueux 4×4 jusqu’à l’entrée du parc _ of course darling _ et roule ma poule!

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       Enfin. Enfin. Enfin. Nous arrivons là d’où nous sommes parties 5 jours plus tôt. Nous l’avons fait. On y croit à peine.
Aller, se dit Agathe, c’est la bonne occas’ pour laisser mon appareil photo par terre, partir et voir ce qu’il se passe…
Bilan : un énorme moment de stress, des appels passés à tous les coins du parc à la recherche de l’appareil, et un petit brun rondouillard qui se pointe à l’accueil avec l’appareil qu’il a trouvé par terre. Il est reparti avec un gros câlin d’une Agathe au bout de sa vie, qui lui a sauté au coup en retrouvant son cher papareil…!

       Le bus nous ramène à Puerto natales en milieu d’après-midi. Sur la route nous faisons nos adieux à ce recoin extraordinaire de la Patagonie. Nous faisons à peine étape, et nous prenons directement un autre bus pour Punta Arenas.

Ce soir, on dort dans un vrai lit.

Dans les cailloux, on a la dalle
       Il se trouve que nous avons décidé de prendre de la nourriture seulement pour 4 jours et demi, alors que nous savions que nous en aurions au moins pour 5, si ce n’est 6 jours de marche… Nous avons limité la nourriture emportée, afin de ne pas nous surcharger, quitte à en racheter au fur et à mesure. Je ne pourrais pas dire si ça a été une décision judicieuse ou pas… En effet, il est possible d’acheter dans le parc, mais c’est plutôt cher et peu varié. Et je me suis rendue compte une fois dans le parc que j’étais partie sans argent, heureusement qu’Agathe était là pour faire  la banque. 😉Phhotos article BOA76

      En outre, je pense que les repas que nous avions prévu n’étaient pas assez copieux. Nous avons marché presque tout le temps en hypoglycémie, en rationnant drastiquement les gâteau et les barres d’ovomaltine. On a demandé beaucoup à nos corps sans leur fournir suffisamment de carburant. Quand agathe a acheté un saucisson et des gateau au refuge Perros, ça a été encore mieux que Noël… Du GRAS! Et le gras, c’est la vie, on s’en est bien rendu compte. C’est fou le bien-être que nous procurait chaque repas… Je me souviens de la sensation de chaud et de plénitude que je ressentais le matin, après avoir mangé l’avoine du petit déj’…

     A force, je me suis retrouvée complètement obsédée par la nourriture, quand mon esprit divaguait pendant la marche, je me retrouvais sans savoir pourquoi à examiner et re-examiner notre plan de rationnement, pour savoir ce que nous allions manger, et quand. Sur les derniers jours de la rando, on passait notre temps à décrire tout ce qu’on mangerai une fois rentrées, pour se faire du bien, ou se faire du mal peut être…

Des biscuits avec des noms bizarre...
Des biscuits avec des noms bizarre…

       Il y a eu un deuxième Noël dans la randonnée, quand nous avons trouvé de la nourriture « abandonnée ». Le refuge Grey est la dernière étape de « la W », et dans le camping, il arrive que les randonneurs laissent quelques aliments qui leur restent, avant de quitter le parc. En voyant ça, je n’ai pas cherché à comprendre plus, et n’ayant que faire de la bienséance, j’ai embarqué les restes qu’il y avait là. Quelques soupes en sachet, des biscottes, un peu d’avoine, et un paquet de semoule tout écrit en Français… merci les gars! 😉 Ou encore, en arrivant au refuge/hôtel de Paine Grande, nous nous sommes arrêtées pour reprendre des forces, et à coté de nous, un groupe de jeunes chiliens terminait leur repas servi par le refuge. Ils discutaient au-dessus de leur plateaux vides, à l’exception de deux muffins, qu’il n’avaient pas mangé. Je ne sais pas s’ils comptaient les manger, ou s’ils ont eu pitié de nous, mais toujours est-il que quand on leur à demander le sort qu’ils réservaient à ces pauvres petits gâteaux, ils nous les ont donné aussi sec! ( on a AUSSI volé le reste d’un muffin abandonné sur leur plateau après que le groupe ce soit retiré…) C’est surement ça qui nous a donné la force de continuer.

       Et si déjà nous n’avions pas beaucoup de nourriture, de surcroît, nous n’avions pas vraiment de quoi la préparer correctement. Avec seulement un petit réchaud artisanal, fait dans une canette de soda, ce n’est pas facile de faire chauffer la nourriture et l’eau du thé à chaque repas, en gardant suffisamment d’alcool à brûler pour les derniers jours… La solution a été de faire la manche d’eau chaude dans les refuges, pour pouvoir se revigorer avec un petit thé…

Un défi
       Je crois que cette randonnée n’a rien eu d’une randonnée ordinaire… Ça a été un véritable défi, qui nous a marqué profondément. Nous sommes toutes les deux sportives, mais pas spécialement marcheuses. Dès le départ, c’était une folie. Je l’ai proposé à Agathe, en lui disant que « c’était dur, mais je pensais qu’on pourrait y arriver », elle n’a surtout pas voulu en savoir plus et à accepté tête baissée.Phhotos article BOA66

     Avant cet été, je n’avais jamais randonné avec la tente, pour Agathe c’était un baptême. Faire une journée de 10h de marche c’est dans mes cordes, finger in the nose. Mais faire une journée de 10h de marche avec un sac de 12kg, en sous alimentation et après 3 autres jours comme celui-ci, c’est simplement dans la tête. Dans la détermination, dans la hargne de mettre un pied devant l’autre et de montrer qui sont les plus fortes. Nous avons été deux à marcher, et nous nous sommes soutenues à chaque instant. À force d’acharnement, nous avons fini par dépasser tous les randonneurs que nous avons croisé. Notre objectif a pris la place de tous nos principes de bonne conduite, on ne s’est pas soucié des regards circonspects devant nos mines fatiguées, notre allure débraillée. Les autres peuvent bien penser ce qu’ils veulent, il n’y a que nous, les kilomètres et la montagne…

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       En marchant, nous avons été envoûtées par la beauté des paysages, nous nous sommes délectées des moments à part où nous nous sommes retrouvées seules face à l’immensité, face au monde qui s’éveil, et en tête à tête avec nous même. Tic, tac, tic, tac _ TIC _ L’horloge s’arrête pour un battement de cœur, le temps d’abreuver notre regard dans l’épaisseur du paysage.
Nous avons détesté le chemin. Et nous l’avons aimé en même temps. Quelle sensation grisante de savoir que l’on est capable de réaliser quelque chose au-delà de ses limites, d’apprécier chaque moment de douleur parce qu’il nous prouve la force dont on peut faire preuve.
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       J’écris certainement les dernière lignes de l’article le plus long de ce blog, et pourtant, je pourrais continuer indéfiniment, il y aura toujours quelque chose que je ne parviendrais pas à mettre en mots. Pendant de longues semaines nous avons continué à parler entre nous quotidiennement de ce parcours. Nous avons aussi rabattu les oreilles de notre entourage, avec le sentiment étrange que personne ne pouvait comprendre, qu’il y avait quelque chose qu’il nous était impossible de raconter.  Nous avons vécu quelque chose qui ne se raconte pas, mais qui s’éprouve et se partage.

Agathe, je te présente mes excuses, je crois que j’ai vraiment cassé là gueule à toutes tes limites.Phhotos article BOA60
Crédit photo : Agathe et Hilton Peña de Apuesta por la ruta

Tribouillon à tribord

Publié le Mis à jour le

Mon été à l’heure d’hiver
_ mois de février _

Bonjour, ici Carrillon votre commandante de bord. Je tiens à indiquer à l’équipage que nous avons un Tribouillon directement en ligne de mire.

P1080319Tribouillon, c’est ainsi que j’appelle Agathe dans les jours ou j’ai l’humeur un peu espiègle.
Et Agathe a décidé de débarquer au Chili. Elle bosse en alternance et elle est bien occupée tout l’année à mettre des petits roseaux dans les anciennes carrières de Vicat. Mais quand elle a une idée en tête, elle ne l’a pas ailleurs ( et elle a le sens Suspence!). Elle s’est démenée pour poser deux semaines de congé au mois de février pour pouvoir faire un saut par le Chili! Youhouuuuu!!!P1080439

Le 30 janvier je redescends de Cuzco pour aller à Arequipa, la « ville blanche ». Je n’y passe qu’une seule journée, je laisse mon sac au terminal de bus et pars en exploration urbaine. C’est une jolie ville, mais la solitude si brusque me pèse. Je m’arrête à l’alliance Française, je pleure en lisant le journal. La France tremble.OLYMPUS DIGITAL CAMERA
Le soir même je prends un bus pour Tacna, la dernière ville du Pérou, qui n’a pas franchement d’intérêt. J’arrive aux aurores au terminal de bus, et flemmarde comme je suis, j’en profite pour terminer ma nuit sur un siège, ce qui est aussi l’occasion de perdre mon bonnet, tout juste acheté à Cuzco. En moins de deux heures j’ai fais le tour de Tacna, et je prend un bus pour Arica, de l’autre côté de la frontière, au Chili. Enfin.

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Mais le retour au Chili n’est pas aussi heureux qu’escompté. Même si j’y retrouve plus ou moins mes marques, je ne parviens pas à me réjouir d’être à Arica. Je trouve la ville affreusement moche et tout me semble hors de prix en comparaison avec le Pérou. Au lieu d’aller visiter l’altiplano à proximité, je préfère  bêtement me morfondre deux jours dans la ville. Je me sens terriblement, terriblement seule, plus que jamais auparavant dans tout mon séjour au Chili. Je n’ai plus qu’un seule hâte : rejoindre Santiago pour retrouver Agathe.

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Arica1 Arica

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Bonjour, je voudrais deux baguettes de pain s’il vous plait. Une bien cuite et l’autre..e Oh, donnez-moi juste la pâte en fait!

Mon vol part dans la nuit et arrive au petit matin. Sans repasser par chez moi, je finis la nuit sur le carrelage d’un couloir de l’aéroport, en attendant le vol d’Agathe. Vers 10h je suis déjà dans tous mes états, je me tords le cou pour essayer de déchiffrer le nom sur les étiquette de bagages, attendant avec impatience que surgissent les étiquettes CDG de Paris. Vers 11h les gens du vol d’Agathe commencent à arriver. Je suis crispée sur la barrière, je dévisage chaque voyageur, à la recherche d’Agathe. On me tape sur l’épaule. Elle est là, j’y crois à peine. A croire que je n’ai pas du regarder assez attentivement, elle est passée sans que je m’en aperçoive. On se saute dans les bras et on se met dans tous nos états. Le double moulin à parole est lancé à toute allure, il y a beaucoup de grain à moudre. Ça va faire mal! P1080413 P1080357 P1080355 P1080351

Le lendemain, nous faisons une visite guidée de Santiago, qui nous mènera de l’espace culturel Gabriela Mistral au palais de la Moneda. Il fait beau, il fait chaud, c’est l’été à Santiago… On se gave de tous les fruits et légumes de saison dont Agathe est privée de l’autre côté du globe, on se ballade pas mal dans la ville. Et le 2 février, c’est déjà l’heure de faire nos bagages. Notre avion pour l’extrême sud du Chili décolle le soir même… C’est du sérieux là! Les préparatifs on déjà été pensé à l’avance, et il s’agit de mettre toutes les affaires dans les sacs. Il faut préparer les rations de nourriture, les habits de rechange, les produits de toilette, nous sommes à la poursuite du moindre gramme superflu.
Ma mère a eu la gentillesse de m’offrir des bâtons de marche, qui sont absolument indispensables pour marcher avec un gros sac, surtout quand il y a du vent! Agathe a récupéré chez sa mère ( au fait, bisous bisous) une tente deux places, qui visiblement a servi à la campagne, gagnant au passage une légère odeur de bouse de vache. Dorénavant, appelez nous la Team qui p… euh… La TIMKIPU (c’est une divinité Mapuche, voui, voui, voui…)!
L’adrénaline monte, tout est dans nos sacs…

Ready, steady, GO! Phhotos article BOA56P1080571OKKK

Crédit photo : Agathe

Machu Picchu

Publié le Mis à jour le

Mon été à l’heure d’hiver
_ mois de janvier _

Venez avec nous pour découvrir l’ultime joyau de toutes les merveilles du Pérou…

Le 24 janvier, nous rentrons dans l’après-midi du Choquequirao. Nous repassons à notre hostal le temps de prendre une DOUCHE chaude, et vite, vite, vite, nous allons en ville pour rendre la tente que nous avons loué et trouver une agence pour nous amener au Machu Picchu. Le gars qui nous a loué la tente est tellement surpris et tellement réjouis de nous voir rentrer en vie dans le temps imparti qu’il nous propose de nous faire un prix pour le tour au Machu Picchu. Il ne le répète pas deux fois.Adeline (33)OKKK

Sur la route
Sur la route

 

Le lendemain, à l’aube nous attendons un mini-bus sur la place principale de Cuzco. Il nous faudra bien 6h de route pour parcourir les 110km pour arriver à proximité du Machu Picchu, 7h pendant lesquelles j’ai cru à maintes reprises qu’on allait tous mourir, en dégringolant dans le précipice. Mais c’est entier que nous arrivons à la « gare » qui précède le Machu Picchu. Les jambes ankylosées par le voyage, il nous faut descendre et marcher deux heures le long des rails, jusqu’à Aguas Calientes, la petite ville juste en dessous du site archéologique. Nous arrivons sur place alors que le ciel commence à rosir, notre guide nous demande de nous accompagner prendre les billets d’entrée au site, pour le lendemain. Par chance, ma carte d’étudiant chilienne fait l’affaire, à défaut d’avoir la carte d’étudiant internationale, l’entrée me coûtera quand même 40$ de moins. Puis direction l’hôtel, ou un repas nous est servi. Ce soir, il n’y aura pas de veillée jusqu’au cœur de la nuit : demain, nous devons être debout à 4h, pour arriver aux portes du site à 6h. Il est possible de monter en bus, au tarif de 20$ ( 17€ aprox.) l’aller-retour. Mais comme nous faisons plus confiance à nos gambettes qu’à notre porte-monnaie, nous préférons monter à pieds. Il ne faut pas plus d’une heure en théorie.

Pluie, de bon matin!
Pluie, de bon matin!

Montée au site
Cocoricooooooo… L’alarme fait mal de si bonne heure, mais l’excitation dissipe vite les brumes du sommeil. Adeline et moi sommes prises d’un élan de rébellion, et décidons de ne pas emporter les K-way, contre les recommandations insistantes du guide. Au pire, c’est juste un peu de pluie, et puis, on n’est pas en sucre, après ce qu’on a enduré au Choquequirao, on ne va pas avoir peur de ça…
Nous partons pour le chemin qui monte au site, il est à peine 5h, et déjà, les touristes font la queue pour pouvoir monter. La pluie tambourine sur les feuilles et coules sur nos visages. J’ai une petite veste pas étanche et Adeline est en pull. Nous mettons les bouchées doubles pour avaler la montée en moins de 45 minutes, nous dépassons presque tout le monde, pour arriver en haut aussi trempée à l’intérieur qu’à l’extérieur de la veste. Le site ouvre à 6h, et nous sommes parmi les première à pouvoir y entrer, un rayon de soleil perce la brume et éclaire les vestiges. L’air est humide, mais la pluie a cessé. Un thé et un biscuit, et nous voilà revigorée.Phhotos article BOA70 Adeline (30)
Peu de temps après, notre guide rejoins notre groupe, et nous présente le site pendant presque deux heures. Ses explications sont vraiment très intéressantes, et le site est absolument magnifique. Mais la pluie reprend de plus belle, c’est la saison des pluies, et nous sommes dans la jungle, il fallait s’y attendre… Dans tout le site, il y a deux gogoles trempées comme des soupes, qui grelottent en essayant de s’abriter comme elles peuvent, pendant que tout le reste des touristes se ballade ingénument, abrité dans leur K-way-sac-poubelle… On s’en fou, nous on a des vrais chaussures de marches, pas de petites converse de ville comme toi, et au moins on a les pieds au sec!Phhotos article BOA72Adeline (28)

Après la visite guidée, nous avons quartier libre. Après être resté 35m sous un abri pour tenter de se réchauffer, nous décidons de prendre un chemin qui monte légèrement au-dessus du site, pour la vue. Le soleil sort, enfin, c’est le nirvana! Assez vite nous sommes séchées par les rayons, et nous profitons pleinement de notre journée matinée. En effet, avant midi nous devons être de retour en bas, pour prendre le train qui nous ramènera à la gare de départ, vers le mini-bus. En redescendant, nous essayons de faire une deuxième session corégraphie mais un guide nous somme de cesser, par respect pour la sanctité du lieu. On est un peu déçues, on pensait que les Incas écoutaient déjà Pharrel Williams, mais par contre je suis sure qu’ils bougeaient déjà leur corps sur Lamasticot...

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Pour être honnête, j’allais au Machu Picchu presque à reculon. Je n’avais pas envie de me faire écraser par une machine à touristes gigantesque, après l’expérience du Choquequirao. Je n’avais nulle envie de me retrouver avec une horde de visiteurs, à prendre exactement la même photo qu’eux, en 1000 exemplaire. Mais vraiment, je n’ai pas été déçue du voyage! J’ai trouvé le site à couper le souffle, et il est tellement grand qu’on ne s’empile pas trop avec les autres touristes. En définitive, je crois que c’est la plus belle chose que j’ai vu pendant ce voyage, la cité Inca est reconnue comme une des plus belles merveille du monde, et je confirme qu’elle mérite bel et bien le titre… Le site est merveilleux, tant au niveau architectural que naturel, et il est très bien entretenu par les autorités péruviennes.
Je ne sais pas si j’aurais un jour l’occasion de revenir, mais ce serait avec grand plaisir.

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Bye bye
Mais il est temps de faire ses adieux au Machu Picchu, et de redescende à Aguas Calientes. Par chance, nous avons un billet de train inclus dans le tour, et nous n’avons pas à marcher 2h le long des rails. Mais plus de train pour rentrer à Cuzco, et nous devons reprendre le mini-bus sur la route de la mort.

Petit selfie un peu raté ;)
Petit selfie un peu raté 😉

Nous arrivons tout de même à Cuzco en un seul morceau, pour notre dernière nuit sur place.
Merde… Il ne nous reste plus qu’un jour, tout est déjà passé si vite… Il nous reste un jour pour accomplir ce que nous n’avons pas fait jusqu’à présent. Le midi, c’est Cuy au menu, c’est un plat de cochon d’Inde. Nous redescendons en ville pour que je me rase les cheveux sur un coté. Nous passons au marché attenant pour les dernières courses : souvenirs, pâte de cacao, fèves de cacao… Et enfin, nous repassons à notre hostal pour récupérer une énième fois nos sacs (ils nous ont plus vu pour déposer et récupérer des affaires que pour véritablement passer la nuit…). La nuit est déjà de sortie, et la dernière chose à faire, c’est d’aller dans un cyber café pour nous échanger nos photos, et surtout que je passe à Adeline les vidéos de danse qui sont sur mon appareil. Mais l’ordinateur rame tellement que nous avortons l’opération en cours de route.
Direction : le terminal de bus.
La nuit a noyé Cuzco, l’air s’est rafraîchit. Mon bus pour Arequipa m’attend. Adeline m’accompagne sur le quais, elle me dit rapidement au revoir, je monte, elle tourne les talons.
C’est brusque et si rapide, mais voilà, c’est fini.

Crédit photo : Adeline

Choquequirao

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Mon été à l’heure d’hiver
_ mois de janvier _

 

       Nous sommes arrivées à Cuzco il y à peine deux jours, et c’est le moment de tourner une immense et lourde page sur notre voyage à trois. Coline doit reprendre la route de Lima, et nous continurons à deux, Adeline et moi, pour quelques jours.
Pour retrouver l’album du voyage d’Adeline, abondamment fourni, cliquez ici ( vous pourrez voir une jolie collection de photos où je dors comme une marmotte).

       A Sucre, nous avons rencontré un Français en voyage depuis pas mal de temps qui nous a vanté les charmes de la randonnée jusqu’au Choquequirao, un temple Inca de la même ampleur que le Machu Picchu, mais encore à moitié enseveli, et surtout, extrêmement difficile d’accès. Il faut marcher deux jours pour y accéder, et marcher deux jours pour revenir sur ses pas, il n’y a pas de route. Adeline et moi tendons l’oreille, ça a l’air cool cette folie… Nous n’avons jamais fait ça, nous n’avons pas le matériel pour, mais on décide de tenter l’expérience. Nous louons une tente et des matelas à Cuzco, je bricole un réchaud dans une canette en aluminium, nous achetons des vivres, et tout est bon…OLYMPUS DIGITAL CAMERAAdeline (37)

        Le mercredi 21 janvier, au petit matin, alors que Coline dors encore, nous quittons l’hostal. C’est étrange de la laisser là. On se retire doucement et sans bruit, dans le voile de la nuit. C’est comme si on allait rentrer le soir même. Mais pourtant, on ne se reverra pas. Au terme de nos quatre jour de marche, Coline sera déjà rentrée à Lima. On laisse un mot sur son carnet de route, puis on s’évapore, « comme la pluie de la veille sur son chapeau en feutre ». C’est un adieu informel, et nos chemins se séparent.

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       Un pied devant l’autre. 
Après trois heures de bus, nous arrivons au village de départ. Un panneau indique le chemin, nous emboîtons le pas. Le premier jour, il faut descendre jusqu’au fleuve, on voit en face le chemin escarpé qui nous attend le lendemain. On pousse sur les dernières forces pour entamer la première partie de la montée, la nuit tombe, le lieu de campement n’apparaît toujours pas, on commence à s’inquiéter. Le chemin n’est que rocailles et pente, il n’y a pas un endroit qui soit plat, sur lequel nous pourrions planter la tente en cas d’urgence. Il n’y a qu’une pente vertigineuse, qui grimpe tant et plus. Juste avant de rendre les armes apparaît notre salut, c’est un petit espace terrassé d’à peine 50m², à côté d’une maison très modeste, la femme qui vit là nous accueille, visiblement contente de voir du monde, elle nous indique où planter la tante. Premier jour in the pocket. Le deuxième jour se compose uniquement de 1600m de montée, dans une pente archi-raide, sans une once de replat. Les sacs sont lourds, mais on tien bon jusqu’à arriver en haut. Nous arrivons jusqu’à un petit village, une douzaine de maison à peine, c’est la fin de la montée. Nous campons à 30 minutes en dessous du Choquequirao. Nous montrons le jour suivant.

Notre fameux "réchaud"...
Notre fameux « réchaud »…
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Notre lieu de camping, juste sous le temple.

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       Un peu de magie 
Cette randonnée de quatre jours a été comme un pèlerinage mystique. Le deuxième jour déjà, on était fourbues de courbatures, et c’est étonnant de voir à quel point le corps se plie et accepte la douleur, si la tête l’ordonne. Toute notre attention se focalisait sur le chemin, sur cette montée infinie; dans nos têtes, il n’y avait plus que ça, le chemin qui semblait ne jamais vouloir en finir. Et hallucinées par notre détermination, on finissait par en oublier les muscles douloureux à chaque pas. Pendant la saison des pluies, la région est envahie par des grands nuages discontinus.  En plus des ondées quotidiennes, parfois, on se retrouvait complètement enveloppées au cœur d’un nuage. J’ai eu l’impression de perdre tous mes repères, je n’avais jamais marché sur un chemin aussi pentu, c’était presque comme se frayer un chemin sur une falaise arborée. La montagne se détache d’un bloc net, et dégringole en pente raide depuis son sommet jusqu’à la base. Il y avait des nuages au-dessus, des nuages en dessous, j’ai eu l’impression de marcher sur un éclat de foret flottant, avec autour, plus rien que des nuages. J’ai eu l’impression que j’allais tomber vers le haut, qui peut être était en bas.
Souvent, notre vue était obstruée par ces gros nuages blancs. Mais en revanche, tout un éventail d’odeur s’est ouvert sous nos pas. J’ai senti l’odeur de la forêt qui s’imbibe de la pluie, épaisse et mystérieuse, j’ai senti l’odeur des pierres rouges et humides sur le chemin, que le soleil faisait luire en tirant sa révérence. J’ai senti l’odeur de notre transpiration et l’odeur de notre fatigue, et l’odeur réconfortante du repas qui arrive enfin. J’ai senti l’odeur des nuages, froide et énigmatique, qui passe sur nous comme un flot d’amnésie.
Le temple du Choquequirao est un lieu magnifique, mais surtout, extrêmement reculé, et encore presque intouché. En quatre jours de marche, nous n’avons rencontré que 6 marcheurs. Le temple est un joyau brut, dans un écrin de brume, derrière un coffre-fort de forêt. Et il faut croire qu’une bonne étoile a veillé sur nous, nous avons rencontré sur le chemin un serpent, des condors, et surtout des pumas, selon la trinité divine des Incas.

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Mais si on me demandait de le refaire, je ne sais pas si je dirai oui.

Pour voir plus de photos de notre randonnée, cliquez ici

Crédit photo : Adeline

Le nombril du monde

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Mon été à l’heure d’hiver
_ mois de janvier _

Je pensais jusqu’alors que j’étais le nombril du monde. Mais j’ignorais alors que les Incas avaient déjà attribué cette qualité à un autre lieu : Cuzco. Pour eux cette ville est le centre de tous les échanges et le nombril du monde.
De nos jours, la ville a gardé grande partie de ses constructions Incas en pierre ocre claire, sur lesquelles ont été construites de nombreux édifices d’architecture coloniale espagnole. Pour moi, ça a vraiment été un coup de cœur, j’ai trouvé la ville grandiose…
Nous avons profité des quelques activités touristiques de la ville, tel que le musée du Cacao, qui nous a particulièrement plu, surtout son coin dégustation! 🙂

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Ça restera, noir sur blanc.
Ca doit faire bien trois ans que j’ai envie de me faire tatouer. Quand Adeline est partie au Brésil, j’ai été un peu émoustillée, et je pensais à me faire tatouer, et trouver un moyen pour qu’elle accepte de se faire tatouer avec moi, pour qu’elle ne m’échappe jamais vraiment. A ce moment là, ça ne s’est jamais fait, parce qu’on ne s’y est jamais mises à l’oeuvre… Mais l’idée a trotté dans nos têtes, dans la mienne tout du moins. Et puis il y a eu ce départ pour moi au Chili, et ce voyage. Il fallait marquer le coup.

C’est parti au début du voyage, par une petite phrase innocente : « ça ne te dirait pas de te faire tatouer? »… Et on s’est dit, pourquoi pas! Et petit à petit on a essayé de mettre au point un dessin. Pour moi, il fallait partir sur des motifs simples, des formes géométriques, et surtout des triangles, un peu dans la veine de tout ce que j’ai dessiné depuis que je suis arrivée au Chili. Pendant les trajet de bus je me suis mise à noircir des pages entières de petits dessins, sous l’œil attentif d’Adeline et avec le conseils avisés de Coline. Après avoir dessiné maintes fois à l’encre sur notre poignet, nous sommes tombées d’accord sur le motif.

En fait, ça a été un coup de cœur, on s’est dit  » celui-là, c’est le bon! ».Phhotos article BOA35 Phhotos article BOA36
Et, dans notre folie, nous avons aussi entraîné Coline! 😀 Elle aussi a eu envie de marquer le coup avec un tatouage, mais sur un autre motif. Elle a opté pour les phases de la lune, tatouées sur la  cheville.
On a fait le tour de tous les tatoueurs de Cuzco, pas tout à fait certaines de savoir ce qu’on était en train de faire; mais à la fois bien décidées, malgré la précipitation. Nous avons fini dans un studio du cousin d’un ami d’une amie de Coline, à la tombée de la nuit _ en circonstance c’est la Lune qu’on a tatoué en premier, aussi pour s’assurer que Coline ne se défile pas devant l’aiguille à la dernière minute.
Puis vint mon tour, puis celui d’Adeline (qui était dans tous ses états!).

Elle fait la maligne, mais elle en mène pas large!
Elle fait la maligne, mais elle en mène pas large!

Je ne m’en suis pas rendue compte, mais on s’est fait tatouer le 19 janvier, soit 6 mois, jour pour jour, après que j’ai foulé pour la première fois le sol chilien. La mitan parfaite de mon année à l’étranger.
Quand l’encre s’est glissé sous ma peau, je me suis rendue compte que c’était pour toujours. Une signature noire sur blanc, que le temps n’effacera pas. Une cicatrice de plus. Mais dans la vie, on est tous marqués par d’innombrables cicatrices. On porte en nous les stigmates des événements, heureux ou douloureux que nous ne choisissons pas. Dans nos pensée, dans nos corps et dans nos cœurs s’inscrit déjà le fil de notre vie, sans que nous n’y puissions rien. Alors j’ai été contente de savoir que cette marque là, cette cicatrice de plus, c’était moi qui décidais de la mettre ici, comme l’insigne de ce moment fortuné. On a marqué sur notre peau ces quelques traits, comme on aurait esquissé dans l’argile les contours d’un paysage heureux, pour qu’il reste toujours du côté de notre coeur et à portée de nos yeux.

En outre, on a fait le tatouage quelques jours avant de partir en randonnée, à l’arrache complet, au Choquequirao, pour nous ce tatouage est donc aussi un symbole de force et de détermination : pour faire de choses dans la vie, il faut croire en soi et se donner jusqu’au bout.

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Crédit photo : Adeline

Ça rame sévère

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Mon été à l’heure d’hiver

_ mois de janvier _

 

       Le lac Titicaca est frontalier entre la Bolivie et le Pérou. Nous connaissons Copacabana du côté bolivien, il nous reste encore à visiter Puno, du coté péruvien. Le passage à la frontière est plutôt compliqué, il nous faut attendre de longues heures pour pouvoir passer au contrôle migratoire. Mais au moins, on ne nous subtilise pas nos passeports.

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Petit autocollant qui fait bien rire pendant l’attente à la douane!

Il ne faut pas sous-estimer la petite Adeline, sous ses airs candides de laitière, elle a plus d’un tour dans son sac. Il se trouve qu’Adeline, par contact interposé, connait Ronald Bustamante un guide francophone à Puno qui cherche à lancer une activité de kayack _ et nous sommes les heureuses cobayes! 🙂 Nous rencontrons Ronald dans un café et nous mettons au point notre sortie du lendemain. Puno est moins touristique est un peu moins sympa que Copacabana, nous profitons de l’après-midi pour monter au mirador du condor, et pour buller une fois en haut. Un agent de police commence à discuter avec nous, et nous propose de nous redescendre en ville. Deuxième fois que nous sommes escortées par les forces de l’ordre, après le San Cristóbal à Santiago! on accepte presque uniquement pour la blague.
En redescendant nous sommes prises de cours par une répétition du carnaval de Puno, qui est après celui de Rio, le plus grand d’Amérique Latine.

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Nous partons le 17 janvier, en chargeant les kayaks sur la voiture. Nous allons réaliser une petite traversée de 3h sur le lac Titicaca pour rejoindre l’île Amantani. Il faut quand même le vouloir, mais à la force de nos biceps, nous arrivons sur l’île. Là, nous logeons chez l’habitant. L’île est un sanctuaire de calme, la famille est tellement agréable, la cuisine délicieuse. L’île comporte aussi quelques ruines, que nous allons visiter, après que la famille d’accueil nous ai vesti dans les habits traditionnels de l’île. C’est une parenthèse de tranquillité dans l’empressement de notre voyage. Pendant deux jours le temps s’est égrené au ralenti, au rythme tranquille des vagues qui ondulent à la surface du Titicaca.

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Et là, une « île pantoufle ». Ou une « île gâteau » si vous voulez…

Prochaine étape, dernière étape : Cuzco. Le trio de l’aventure prend la route une dernière fois pour rejoindre le nombril du monde, à une nuit de bus plus loin.
Un grand merci à Ronald qui nous a permis de découvrir un petit coin de paradis! 🙂

Crédit photo : Adeline

De La Paz au Titicaca

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Mon été à l’heure d’hiver
_ mois de janvier _

 

       En revenant de la randonnée avec Condor Trekkers, nous avons directement pris la route pour la Paz. Nous avons voyagé de nuit, dans un bus étroit, humide… et gelé. Mais malgré notre mauvaise nuit, nous arrivons tout de même à bon port! 🙂 ( ok, avec des geules de m****, mais bon…)

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La Paz sous la pluie
Décidément, nous n’avons vraiment pas de chance avec la météo, la saison des pluies se fait ressentir. La Paz, c’est un gigantesque bassin dans lequel s’amoncellent des petites maison au toit gris, ça fait comme une peau écaillée qui s’étale dans toute la cuvette. Pour les aventureux, il y a le marché aux sorcière, sur lequel vous pouvez acheter toutes sortes d’onguents et de remèdes, voir même des fétus d’animaux morts pour en faire offrande à la terre. Ne perdez pas votre chemin dans les volutes de bois de senteurs et la kyrielle de statuettes… Sinon, vous pourrez aussi faire un tour au musée de la coca, qui a divisé les avis parmi nous, Coline et moi nous demandons toujours si ce sont les lacunes en Espagnol d’Adeline qui lui ont fait apprécier le musée. Ou encore, vous pourrez aller sur la place Murillo, sur laquelle pullulent des milliers de saleté de pigeons, que nous avons un peu chahuté au passage. Pour prendre de la hauteur, montez à bord du téléphérique de la Paz ( mis en place récemment, sous Evo Morales), qui vous amènera en un rien de temps sur les hauteurs, en passant en rase-motte au-dessus des maisons. Les hauteurs sont aussi des quartiers beaucoup moins touristiques, donc potentiellement un peu plus dangereux. Effectivement, nous sommes tombées nez à nez avec un berger allemand pas très commode qui a déchiré un  bout du jean d’Adeline avant que nous puissions filer.

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Elle fait grise mine la « maison de la démocratie »…

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Ce matin, Coline souffle 20 bougies. C’est aussi son tour d’être malade. Bon, pas facile de concocter un bon gâteau sans cuisine et sans ingrédients ( surtout quand l’intéressée n’est pas en mesure de manger). En dépit de mieux,  on plante les chandelles dans les petits pains du petit déj’. On est mignonnes quand même! ^^

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Copacabana 

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Le nom est prometteur, mais il faut oublier de suite les cocotiers brésiliens. Copacabana est une petite ville très touristique, à 4h de bus de la Paz, sur le bord du lac Titicaca. Ce sera notre dernière étape avant le Pérou. De la ville, on ne compte même plus les nombreuses agences touristiques qui proposent des sorties quotidiennes à l’île du Soleil, sur le lac. Am-stram-gram… On en choisi une pour nous faire découvrir l’Île du soleil, qui abrite des vestiges Incas et pré-incas. Au dessus de la ville il y a un « pain de sucre » local,  nous montons. Pas de Corcovado au sommet, mais une vue superbe sur la baie s’ouvrant sur l’immensité du lac. Le soleil s’éclipse et nous laisse plantées là, la ville à nos pieds. Sur la descente, en évitant de se rompre le cou dans l’obscurité, nous sympathisons avec un groupe d’Argentins. Coline ne pioche pas de carte chance, reste toujours aussi malade, saute son tour, et se rend directement à la case maison-dodo. Adeline et moi passons une partie de la soirée dans le rues de Copacabana, avec les quatre Argentins, qui s’avèrent être un groupe de musique en vadrouille sur les routes _ c’était une rencontre insolite et plaisante. Nous partons avec un de leur CD (et leur bonne idée de faire un réchaud dans une canette de coca), ils restent avec mon écharpe, et chacun avec des bons souvenirs.
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Coup de soleil
Embarquement immédiat pour l’Île du soleil. Elle n’est pas très loin de Copacabana, mais comme notre bateau se traîne, nous mettons plus d’une heure pour arriver à destination. Le temps de profiter du ciel bleu, du lac et du soleil qui s’annonce fort en dépit de la température fraîche (mais… où est la crème solaire au fait?!). Une fois arrivées sur place, on se défait assez vite de notre guide, qui en plus d’être timide, nous raconte un peu des énormités sur les vestiges que nous voyons. On s’approche d’un autre guide qui lui a l’air plus assuré, et qui commence à nous raconter que l’île du soleil était le siège des chefs Incas, et qu’ils avaient fait construire des tunnel allant jusqu’à Cuzco… à quelques 700km plus loin. Balaise ces Incas! Un peu soûlées par les élucubrations des guides ( qui au passage nous on demandé un pourboire volontaire obligatoire), on continue notre chemin sur l’île, et tant pis pour les ruines! Nous marchons jusqu’à l’autre bout de l’île, à laquelle il faut payer pour accéder, et sur laquelle il faut aussi payer pour prendre des photos du paysage ou des moutons qui paissent… Après avoir marché une heure, nous  arrivons à un petit village,  et  nous descendons au port. Adeline reste sur le rivage et deux courageuses s’aventurent dans les eaux glacées du lac Titicaca. Ça fait du bien de nager, et peu importe si je suis enrhumée pendant deux jours ensuite!

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En définitive, nous pouvons dire que l’île du soleil est un endroit sympa, qui offre une jolie vue sur le lac. Mais c’est aussi une grande usine à touristes qui les avale et les broie pour en extraire du jus de porte-monnaie. Nous n’avons rien appris sur les vestiges au final. J’en ai gardé un bon souvenir, la peau rougie par le soleil et en prime une légère crève.

 

Crédit photo : Adeline

Condor Trekkers

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Mon été à l’heure d’hiver
_ mois de janvier _

 

       Depuis Sucre, nous avons contracté une agence de tourisme solidaire, Condor Trekkers, pour faire une expédition de deux jours, en direction d’un petit village proche de la ville de Tarabuco, avec un guide. Deux jours de randonnée en perspective, mais au final nous n’avons que très peu marché, à peine 4h, dont bien la moitié sous la pluie. Personnellement, je n’ai pas trouvé le paysage exceptionnel, sans vraiment de végétation. Mais au final, le but principal de l’expédition n’est pas vraiment de randonner dans un lieu d’exception, mais plutôt de visiter un village.Adeline (4)OK

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Le premier jour nous arrivons donc au tout petit village de Pisili, en milieu d’après midi. La pluie vient de cesser, et nous plantons la tente! Puis assez vite, les enfants du village pointent leur nez, un peu timide, du coin des maisons. Quand nous les convions à faire une grande partie de foot sur le terrain d’à coté, leur timidité se dissipe aussitôt.
Le soir, nous mangeons dans une famille, dans la cour de leur maison, une soupe de quinoa.

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        Le lendemain, nous sommes levées au point du jour, un peu surprises d’avoir survécut à la congélation de la nuit… Nous retrouvons notre famille d’hote de la veille, et après un bref petit déjeuner, ils nous proposent de nous vestir dans les habits traditionnels, en un rien de temps nous voilà aptes à faire un bon défilé de mode avec l’aide de toute une tripoté d’enfants! Et tout podium mérite son shooting photo, ils sont disproportionnément demandeurs d’être pris en photos,  sous tous les angles, ou de manier eux-même l’appareil. Nous apprenons aussi de quel manière est tissé tous les habits desquels ils nous parent.

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Un travail minutieux et infini…

C’est dimanche, jour de marché
       Les parents de notre famille se mettent sur leur 31 pour descendre à la ville (village?) de Tarabuco, c’est l’occasion d’aller acheter ou vendre quelques tissus, mais surtout de rencontrer les autres habitants des villages voisins. Après avoir rangé la tente, avec l’aide des enfants, nous faisons nos adieux et nous aussi prenons la direction du village de Tarabuco.

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OLYMPUS DIGITAL CAMERAOLYMPUS DIGITAL CAMERA       Nous avons appris quelques mots de Quechua, beaucoup ri avec les enfants, partagé de bon moments avec eux, l’expérience a été vraiment réussie! Je crois pouvoir recommander de bon cœur Condor Trekkers, parce qu’ils proposent des sorties de tourisme solidaire ( à un tarif tout à fait correct d’ailleurs) sans tomber dans le travers de faire de la Bolivie un « zoo humain » dans lequel se promène quelques gringos pour faire de belles photos avec « des vrais gens locaux ». Au contraire, Condor trekker reste dans l’authenticité et l’humilité, en faisant de expédition sur mesure et dans le respect des autochtones.

Pour retrouver plus de photos, cliquez ici

 

Crédit photo : Adeline

Dormir tout là-haut

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Mon été à l’heure d’hiver
_ mois de janvier _

 

       Après avoir quitté Uyuni, nous avons pris le bus pour arriver jusqu’à Potosí, qui est une ville minière à 4h de route plus loin. La route est assez impressionnante, nous montons tant et plus dans les montagnes, mais il y a encore de l’herbe, et beaucoup de lamas!

La plaine au Lamas!!
La plaine aux Lamas!!

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       Quand nous arrivons à Potosí, le ciel s’obscurcit déjà. Nous n’avons pas spécialement de projet de passer la nuit sur place, mais comme il n’y a plus de bus, nous ne pouvons pas tirer directement sur Sucre. Nous l’apprenons après avoir fait le chemin sous la pluie jusqu’au terminal de bus. Mais Adeline nous fait remarquer que si nous passons la nuit ici, nous dormirons dans la plus haute ville du monde, à plus de 5000m d’altitude, dixit le routard.

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       La pluie commence à tomber _ par tonneaux, et elle semble ne jamais vouloir s’arrêter. Après avoir été refusées dans plusieurs hostals bondés,  nous arrivons trempées comme des souches dans une petite pension miteuse. Le lit se résume à une planche de bois et des draps sales sur deux centimètres de matelas; mais au moins il ne pleut pas à l’intérieur, il fait seulement un froid de canard. Comble, il n’y a pas de cuisine, et nous nous rabattons sur un petit restaurant de la rue, qui empeste la friture et le poulet aux hormones.

       Nous faisons rapidement le tour de Potosí le lendemain, qui est une ville plutôt charmante, nous passons au marché pour acheter des feuilles de coca, interdite au Chili, mais monnaie courante en Bolivie. A Potosí, il y a des mines en activité dans lesquelles on peut faire des visites touristiques, mais nous préférons faire cap directement sur Sucre.

       Sucre [Sou-cré] est constitutionnellement la capitale de la Bolivie. Donc, juste sur le papier, dans la pratique, le centre décisionnaire et économique de la Bolivie est bel et bien à la Paz. J’ai enfin le temps de me faire couper les cheveux, depuis Santiago leur piteux état l’exigeait, je me met à la mode chilienne en me faisant un sidecut,  une coupe courte sur un coté de la tête, que je ferai carrément raser une fois arrivée à Cuzco.

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Nan mais sérieux, vous notez pas l'urgence capillaire là!??
Nan mais sérieux, vous notez pas l’urgence capillaire là!?? ( et comment ça se fait que je suis en chaussette ici moi?)
Et voilà le résultat!
Et voilà le résultat!

La ville est vraiment agréable, petite est jolie, avec des très belles construction de style colonial. Nous l’apprécions, malgré notre abattement. Et il y a SURTOUT, un parc à dinosaures!! Non loin de la ville il y a des vestiges préhistoriques de dinosaures,  (que nous n’avons pas pris le temps d’aller voir), et la municipalité a construit un parc de jeu ouvert et gratuit avec des dinosaures en guise de jeu. C’est certainement le plus beau parc que je n’ai jamais vu! et si nous ne sommes pas parvenu à visiter le cimetière qui est parait-il immanquable, au moins nous avons vu le parc à dino! Je suis immédiatement retombée en enfance, en criant et sautant dans tous les coins, sous le regard de mes deux mamans mi incrédules, mi excédées. Je ne croise pas tous les jours des ptérodactyles, comprenez.

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Recommandé par le guide touristique, nous allons faire un tour à Condor trekkers, qui en plus d’être un restaurant végétarien, est une agence de tourisme solidaire. Ils proposent des randonnées pour aller rencontrer des personnes vivant dans la campagne environnant Sucre. Nous nous sentons en confiance et nous décidons de partir pour une excursion de deux jours.

 

Crédit photo : Adeline

Nous sommes Charlie

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       Je vous présente ci dessous un article que j’ai griffoné directement pendant le voyage sur un carnet. C’est une réaction à chaud suite aux attentats de Paris, c’est une tribune-témoignage très certainement maladroite et partiale, mais je préfère la publier à l’état but, directement comme je l’ai écrit à ce moment là.

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       Le 7 janvier, un attentat a tristement marqué le cours de l’histoire. Même si l’épicentre était en France, j’en ai été ébranlée, jusqu’en Bolivie.
A l’heure de faits, j’étais dans le Salar d’Uyuni, un immense désert de sel en Bolivie. Loin de tout, sans connexion internet, sans accès à l’actualité. On profitait pleinement des vacances, avec juste l’immensité immaculée comme horizon. Ce n’est que plus tard que j’ai appris, par les réseaux sociaux. Il y aurait eu un attentat meurtrier à Paris, je ne sais rien de plus. C’est tellement lointain, tellement confus, je ne réalise pas. Un ami brésilien d’Adeline lui envoyait un message pour lui témoigner de sa solidarité, le vague de compassion internationale avait déjà saisi la toile.
Le lendemain, nous avons plus de détails, enfin nous savons. C’est le choc, le big bang dans nos têtes qui résonne dans toute notre chair. A Sucre, en Bolivie, la tuerie fait la une de tous les journaux, l’encre coule, coule, coule sur les pavés de ville _ comme le sang à Paris. Tout dégringole d’un coup, nous sommes projetés au cœur de l’actualité de la métropole. On se sent impuissantes, pour moi il n’y a ni colère, ni peur, seulement de l’incompréhension et une profonde tristesse. On vient de m’asséner un grand coup de massue. J’ai mal partout.

Toute la journée, nous nous agglutinons devant chaque poste de télévision ou de radio qui nous délivrent en temps réel des bulletins d’informations sur la situation à Paris. Les images sont très dures à encaisser. Dans notre auberge de jeunesse, dès que nous rencontrons d’autres ressortissants français, nous nous réunissons instinctivement. Nous n’avons plus qu’un seul sujet de discussion. J’ai la boule au ventre, même en profitant des merveilles touristique de la Bolivie, je dois refréner à plusieurs reprise mon envie de pleurer. Jusqu’à ce que les larmes débordent. J’ai l’impression d’avoir perdu un proche. On vient de tuer ma petite sœur, elle s’appelait Liberté. Pan, pan, pan… Ils ont aussi abattu Laïcité. Dieu est grand, mais moi, mes croyances viennent de mourir. Le deuil se déploie sur nos cœurs. La minute de silence s’impose d’elle même. Si loin, nous restons françaises. Au fond, c’est inutile, ça ne change rien à la donne, mais ça nous a permis de nous recueillir, nous en avons eu besoin.

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Le symbole est fort, nous restons incrédules face à ce qui vient de se passer. C’est sans précédent, ça cabosse l’histoire. On ne s’attaque pas seulement à des personnes, on s’attaque d’avantage à des principes fondamentaux de liberté d’expression. C’est un tremblement dans nos valeurs, c’est une atteinte à notre corps en tant que citoyen. Oui, j’ai l’impression qu’on a tué une petite partie de moi, une partie candide qui ne pensait pas vivre dans un tel monde. Ça fait deux ans que j’étudie le journalisme, mais à quoi bon?

Mais je refuse d’avoir peur.
images       Je refuse d’écouter les prêcheurs de l’extrême qui font leur choux gras de cet événement, qui distillent la peur en Europe en surfant sur la vague de l’islamophobie. Je ne veux pas de la peur. Je ne veux pas de la paranoïa. Je ne veux pas de cette paranoïa maligne qui suggère dans chaque arabe ou dans chaque musulman un terroriste en puissance. La paranoïa qui voudrait rétablir la peine de mort pour la sacro-sainte sécurité du peuple Français « de souche ». Moi je vis pas dans une souche, je vis dans une France qui a peut être des racines quelque part, mais qui doit se réjouir d’avoir des fruits de toutes les couleurs. Non, cet attentat ne doit pas exemplifier la théorie du choc des civilisations qui voudrait voir s’opposer une blanche occident à un orient rétrograde et théocratique. Plus de croisades, s’il vous plait. Je ne sais pas quel est la réponse qu’il convient de présenter, mais en tous cas, pas la réponse de la peur.
Je veux que la France reste un pays de liberté civile, jaune, blanc, black, beurre, autant catho que musulmane. Je veux croire en la laïcité de la France, coûte que coûte. Je veux croire que peuvent s’accorder les mots France et immigration. Je veux croire que la culture Française soit capable de s’ouvrir et de s’enrichir au contact d’autres cultures. Je veux que l’égalité ne soit pas synonyme d’exclusion, que la laïcité ne s’oppose pas à l’islam.
Charlie-OK

       Je ne veux pas de la France de la peur. Jamais, jamais, jamais, je ne veux laisser le privilège au terrorisme d’installer le terreau de la méfiance entre nous. Le terrorisme n’a pas de patrie, le terrorisme n’a pas de religion.

Je ne sais pas ce qu’il faut vouloir.
Je ne sais plus vraiment.
J’aimerai qu’on recolle les morceaux, et que tout le monde participe également au puzzle.

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Crédit photo : google image

Grain de sel

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Mon été à l’heure d’hiver
_ mois de janvier _

Déjà en Semptembre dernier, j’ai pu apprécier les merveilles du désert d’Atacama. Et après le sable du désert, il nous fallait découvrir le sel de la Bolivie.

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Nous sommes parties dans un tour de trois jours, depuis San Pedro de Atacama. L’agence de tourisme nous a « attribué » un Hollandais, pour compléter la Jeep, avec en plus notre guide/chauffeur. Nous avons parcouru presque 500km en trois jours pour pouvoir apprécier les merveilles de l’altiplano bolivien : arbre de pierre, lagunes colorées et lacs aux flamants roses… Et surement, encore plus de belles choses que je n’ai pas vu, parce que le roulis de la voiture m’avait endormi.
bloggif_5568a16a4f6e8       Le premier jour, nous sommes parties très tôt, depuis le Chili en mini bus, pour rejoindre la frontière bolivienne. Là, à plus de 4500m, tous les touristes passent au poste de douane et embarquent par petit groupe dans les jeeps. La première étape se fait dans des sources d’eau chaude, mélangé à de la boue bouillante. Mais il fait si froid qu’on ne s’aventure que très peu de temps dehors, on a aussi un peu le mal de l’altitude, on vient maintenant flirter avec les 5000m. Nous continuons vers le désert des pierre de « Dalí », ainsi appelé parce qu’il parrait que les pierres erodées par le vent ont des formes similaires à celles dans les délires de Salvador Dalí. Et en milieu d’après-midi, la journée de route s’achève, nous arrivons à la Laguna colorada, le lac rouge, où nous passerons la nuit. Le lieu est assez incroyable, il y a une grande « banquise » blanche sur le bord du lac, qui est en fait composée d’argile. De retour à l’hotel, on entend mugir Coline! Incroyable, elle vient de se retrouver nez à nez avec des copains de classe ( de géographie) de Lima! Comme quoi, le monde est petit…

Heureusement qu'il y en a une qui suit!
Heureusement qu’il y en a une qui suit!

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Désert de Dalí

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J'aurais peut être pas du m'approcher si près du bord...
J’aurais peut être pas du m’approcher si près du bord…

Phhotos article BOA16La Bolivie a une heure de moins que le Chili, il fallait le savoir… On a mis le réveil une heure trop tôt, on en profite pour admirer la vue sur la Laguna colorada. Aujourd’hui, direction l’arbre de pierre, on voit défiler du sable de plus en plus rouge, pour arriver après quelques heures de route au lieu de l’Arbre de pierre. C’est une petite zone où le vent a érodé des pierres ocres de façon particulière, sculptant petit àà petit des statues naturelle, dont une en forme d’arbre ( ou de champignon si vous voulez…).
Les autres étapes se font à plusieurs lacs successifs, dont un est surpeuplé de flamands roses.

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James Bond girls are in the place

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Le petit selfie qui fait plaisir
Le petit selfie qui fait plaisir
Notre hôtel de sel
Notre hôtel de sel

10947448_10205961684819818_4479927809249613564_oNous avons passé la deuxième et dernière nuit dans un hôtel de sel, à quelques kilomètres du Salar. Et pour terminer en apotéose, le dernier jour, nous avons visité le Salar d’Uyuni. C’est une immense surface qui est composée essentiellement de sel, et absolument plate, ce qui permet de jouer avec la perspective des photos. Avant l’aube nous sommes partis en direction du Salar, pour pouvoir apprécier le lever de soleil directement sur place. Après une petite pause chorégraphie et photos, nous allons vers l’ile Incahuasi pour prendre le petit déjeuner… Déjeuner sur le Salar d’Uyuni, elle est pas belle la vie!

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Je crois savoir pourquoi Adeline a été malade…

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Une petite Adeline un peu malade...
Une petite Adeline un peu malade…

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Enfin, le tour se termine alors que nous prenons la direction de la ville d’Uyuni, où nous visitons « le cimetière des trains ». Comme la ville n’a aucun intérêt, nous parvenons à monter in extremis dans un bus en direction de Potosí.

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Crédit photo : Adeline et Coline

Far North calling

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Mon été à l’heure d’hiver
_ mois de janvier _

Nouvelle parenthèse dans « mon été à l’heure d’hiver », pour vous raconter le voyage que j’ai fait avec Coline et Adeline, entre le Chili, la Bolivie et le Pérou.

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Pendant que Coline est allée rendre visite à Claire (une autre camarade de Science po qui vit à Santiago) je suis allée cherché Adeline à l’aéroport. En retard… aïe, à peine arrivée, je la mets directement à l’horaire chilien. Qu’on se le dise, je suis surtout aller la chercher parce qu’elle m’apportait mes cadeaux de Noël hein! Bon, peut être pas que pour les cadeaux au final. J’étais vraiment contente de la retrouver évidemment, et désolée d’arriver si tard pour la retirer des griffes des taxi-men de l’aéroport.

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Adeline (292)
Nouveau défi : faire connaissance toutes les trois. Je connais Coline de Science Po, je connais Adeline depuis le collège. Mais entre elles, elles ne se connaissent pas avant de se retrouver chez moi à Santiago.
Nous visitons rapidement la ville, nous testons les spécialités locales, je jubile : elles aiment bien a ville. ( Mais BIEN SUR que c’est une ville sympa Santiago!). Les présentation sont faites, l’équipe de choc est prête pour ses premières déambulations.

Año nuevo en Valpo
Pour le Nouvel An, dans le Chili central, il y a un must absolu, c’est de faire le Nouvel An à Valparaiso. J’ai l’impression que tout Santiago se rend dans la ville portuaire pour fêter l’avènement de la nouvelle année. Nous n’avons pas échappé au flot.
Nous sommes parties le 31 au matin, à 8:00, pour pouvoir profiter de la ville toute la journée avant les festivités. Soleil de plomb, ciel d’azur, embruns et une glace pour nous rafraîchir sur la baie de Viña del mar.

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Nos pauvres pieds ont donc battu le pavé toute la journée dans les collines de Valparaiso, puis ils ont dansé une bonne partie de la nuit, sur la place Sottomayor oblitérée par un ciel rose, splendide, comme je n’en ai jamais vu ailleurs qu’au Chili. Les rues débordent de monde, le monde déborde de gaieté et d’alcool dans le sang. A minuit, un feu d’artifice est tiré sur tout la baie de Valparaiso, prétendument le plus grand d’Amérique Latine. Nous sommes donc montées sur les hauteurs de la villes pour profiter de la vue… On a trinqué à la nouvelle année au pisco chilien, assises sur le bord d’un mur d’enceinte, les pieds au-dessus du vide et les yeux pleins des lumières du feu d’artifice. ¡Salud!

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Nous n’avons pas dormi sur place, nous sommes rentrées par le premier bus du matin, vers 6h. Autant vous dire que la journée du lendemain n’a pas été très productive. Dans la soirée, nous avons tout de même réussi à monter jusqu’au San Cristóbal ( la colline au-dessus de Santiago) pour le coucher du soleil _ pour finalement arriver en haut alors que le marchand de sable était déjà passé. Trois pauvres petites étrangères de nuit dans un parc obscure, OMG c’est dangereux tout ça! on a fait pitié au garde parque, qui nous a escorté dans son 4×4 pour nous ramener en ville.

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notre lit à roue pour rentrer à Santiago

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Le lendemain pour boucler les derniers préparatifs, nous sommes allés dans le magasin Doite (marque chilienne de sports d’extérieur) pour que je puisse m’acheter un grand sac de rando, pour pouvoir partir sur les routes. Il ne nous restait que quelques préparatifs à boucler avant de pouvoir mettre le cap au Nord, pour partir pour de bon, pour un bon petit moment. Un peu de linge, les chaussures de marche, beaucoup de bouffe ( j’ai vidé mon garde-manger dans nos sacs…!), nos papiers et nos billets de bus… Et HOP!
Ça a l’air plutôt bon. Je crois qu’on peut partir.

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Atacama
Le 3 janvier 2015 (exit 2014!! muahahaha) au matin nous prenons le bus depuis la gare central de Santiago. Il faudra compter 24 heures de transport pour arriver jusqu’à San Pedro de Atacama, en en ayant plein le c**! Coline était un peu angoissée par le durée du voyage, mais on a pas eu de souci au final. Si on n’y pense pas trop ça passe pas trop mal, c’est moins difficile que ce qu’on pourrait penser. Nous passons qu’un seul jour à Atacama, pour visiter la valle de la Luna et la valle de la muerte, oui, seulement, désolée Coline. Comme j’ai déjà bien fait le tour du désert en septembre, je suis moyennement chaude pour tout revisiter de nouveau, ce qui nous prendrait pas mal de temps, et qui n’est pas non plus gratuit.
Nous logeons dans l’hoster Towanda, qui a été une bonne solution petit budget. Nous avons bien apprécié sa salle à manger ouverte sur une vue magnifique, et partagée gaiement avec une tripotée de jeunes voyageurs vaguement hippies.

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Les bagages sont vites refaits, nous nous apprêtons à partir vers la Bolivie, pour un tour de trois jours dans le plateau andin qui aboutit au Salar d’Uyuni. Nous avons contracté la compagnie « Estrella del Sur » pour le tour _ même si elle est un peu chère on a vraiment pas eu à se plaindre. (Je déconseille vraiment de faire le tour via des compagnies boliviennes depuis Uyuni, parce qu’elles facturent au même tarif qu’à Atacama, mais elles n’offrent pas le même service.)

Hop!! On quitte le Chili!! Direction la Bolivie! 🙂
Far North calling!

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Le titre de l’article est une pensée directement adressée à Rebecca, qui vient tout juste de rentrer de son échange à Montréal. Plein de pensées positives pour elle…! ❤

*Far north calling : la pelle du grand Nord
* OMG = oh my god : oh mon dieu
*Salud : à votre santé
crédit photo : Adeline

¿Cachaste la wea? le petit précis du parler Chilien

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Les chiliens, ex-aequo avec les argentins, remportent la palme du plus mauvais espagnol. L’espagnol au Chili est plein de bleus et de bosses, et il boite bien loin derrière de l’espagnol parlé en Castille.
Pour pouvoir parler au Chili, il faut connaitre quelques mots typiques qu’on ne vous apprendra dans aucune salle de classe.

Voilà, si De Gaulle avait été Chilien, il serait arrivé le 4 juin 1958 en disant :

« ¡Yapo weón, chatché toda la wea! »

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( Mais s’il avait été chilien, il serait aussi probablement arrivé deux jours en retard.)

La WEA, Saint-Graal du vocabulaire
Si tu arrives au chili avec un espagnol pauvre, la WEA [oué-a] est ta nouvelle amie (aussi orthographié huea). Elle te servira à désigner indistinctement tout objet dont tu ignore le nom. La wea, ça peut être ce que tu veux. C’est un bidule, un truc, un machin, un bordel.
« Saca la wea arriba de la wea » = sors le truc en dessus du machin
« ¡Que wea! »= Quel bordel!

Et ce n’est pas tout, la wea a un petit cousin, c’est le WEÓN [oué-onne], et lui aussi c’est un peu tout à la fois… Le wéon, c’est généralement un con. Mais… ça peut être un gentil con ( un teubé ) ou un méchant con (un connard). Vous pouvez donc dire weón à vos amis proches sans qu’il y ait offense, mais vous pouvez aussi traiter votre pire ennemi de sale weón. Et sa soeur, c’est la weona, c’est la même wea, mais au féminin…
Voilà, seulement, weón, c’est aussi un adverbe… C’est en gros notre « putain ».
« Weón, no sé lo que me está pasando » = putain, je sais pas ce qui m’arrive…

Et… décliné en verbe, weón donne wevear [oué-vé-ar] , soit « faire des conneries », ou bien plus largement s’amuser… Le weveo, c’est un peu toute activité d’amusement pas trop intellectuelle. Donc, en gros ce soir, je sors avec des potes pour aller wevear, et du coup on va bien s’amuser.

D’autre part, celui qui est aweonado [a-oué-o-na-do] c’est celui qui est un peu bête.

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Le kit de survie

– CACHAR [catchar] : de l’anglais catch… Et non pas pécho, hein! mais plutôt saisir, comprendre. Du coup, « cachay » ( ou cachai) fleurit dans toutes les conversations, c’est un peu un équivalent de  » tu vois? »
-En espagnol, à la deuxième personne du singulier, on conjugue avec un S comme terminaison. Au Chili, on peut facilement remplacer ce S par un Y. Ce qui nous donne « ¿Cómo estay? » [est-aïe] « ¿ A dónde vay? »
– PO. Popopopodooooo! Po, et bien, Po, ça ne veut RIEN dire! C’est un petit mot dérivé de « pues » (alors), qui se met dans toutes les phrases pour décorer. C’est un cousin lointain de notre « hein » ou « bon ».
– EL CARRETE : c’est la fête, c’est là où va a wevear. Et si on est dans un bar on commande une petite « chela » ( une bière) pour « chelear » (boire sa bière); et si on vas chez des amis, on tâche d’apporter du « copete » [co-pé-té] (boisson alcoolisée)
– AL TIRO : tout de suite, immédiatement, littéralement « au coup de feu ».
– POLOL@ : (Le @ sert à indiquer une terminaison qui s’accorde en genre, entre O et A.) Ton pololo, c’est ton chéri. Et quand tu vas pololear, tu es en couple.
– LUKA (luca/lk) : c’est le billet vert de 1000 pésos.
– LA MICRO : le bus
– LOS PACOS : Les flics
– PIOLA : pas mal, facilement. Une personne piola, est une personne de confiance. Un peu comme « filete » = nickel, mais ça c’est un peu passé de mode
– EL TUTO : le someil, hacer tuto : dormir
– EL TACO : les bouchons, de voitures, pas de bouteilles.
– FOME [fo-mé] : ennuyeux
-CALETA : en grande quantité, beaucoup
– UNA MINA : une fille
-¿Qué onda? : ça va? ça roule? Qu-est-ce qu’il se passe?
-UN@ CUIC@ : un(e) bourg(e)
– LA GUATA : le ventre; LA GUAGUA : le bébé

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Les noms d’oiseaux
Evidemment, vous pourrez ressortir le weón à toutes les sauces, il suffit que vous lui mettiez un ton agressif, et il devient insulte.
La PAJA : littéralement la masturbation ( aussi la paille/foin) , mais « tener paja », c’est avoir la flemme
La LATA : littéralement la canette ou boite de conserve, mais « tener lata », c’est aussi avoir la flemme, ou être énervé. Una lata, c’est une mauvaise situation. « ¡Que lata! » = rhoooo quelle merde.
Chucha [tchu-tcha]: putain ( dans le sens de l’exclamation/ponctuation à la française). Mandar a la chucha, c’est envoyer quelqu’un se faire voir.
La cresta : putain
La wea : putain
Conchesumadre : putain,  ou NTM
Pal pico : putain
Nicagando : dans tes rêves, jamais
Un roto : une personne vulgaire ( c’est une insulte sociale, c’est un peu comme un « beauf » ou un « sale plébéien »)
Flaite : racaille
Estar en pelota : être énervé
Chorearse : être énervé, déprimé.
Estar chato : en avoir marre, en avoir raz-le-bol
Penca : nul
Un@ chuec@ : un(e) lâche, traître(esse)
El poto : les fesses ( qui n’est pas une insulte, qui s’utilise bien au quotidien)
El pico : la bite
Pelar : casser du sucre sur le dos de quelqu’un
Una copucha : un ragot


Jour de fête 

Après une longue journée de pega (travail), si tu pars carretear ( faire la fête) pour bien wevear ( s’amuser… s’enjailler), rejoins d’abord tes amis pour aller chelear ( boire un coup). Si tu es un peu barsa (sans-gène), tu peux colarte ( t’incruster) dans une fête sans même apporter de copete ( truc à boire), mais là… c’est carrément fresco ( sans gène). Comme vous arrivez à cours d’alcool, vous faites una vaca ( une collecte) pour vous approvisionner en Pisco ( un alcool originaire du Chili), là tu commence déjà à être plutôt arriba de la pelota ( bien éméché) . En train de chiller dans le patio, ton voisin te dit « ¡sácate uno! »( sors en un… joint), tu t’exécute et sors un pito ( un joint) et l’invite à une piteada ( une taffe), suite à quoi vous finissez tous un peu volados ( stone), et vous vous mettez à hechar la talla ( raconter des blagues) sauf ce cabro ( petit gars) qui est bajoneado ( la mélancolie et/ou la faim après avoir fumé). D’un coup vous vous motiver pour sortir bacilar ( danser ), mais comme vous êtes un peu tous con diente ( avec la dalle) vous achetez un completo ( sorte de hot dog) en passant. Même si vous êtes como un zapato et bien curados (bourré et bourré), y’a bien ton pote qui arrive à enchufar una mina (brancher une fille), mais c’est sans succès, il ne parviendra pas à hechar catcha ( niquer).

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Tu réussis à prendre la dernière micro (bus) sur la Alameda ( boulevard central de Santiago), fileeeeeeeete po! ( nickeeeeel). C’était une bonne petite session de weveo. Et tant pis si demain tu te tapes la caña (geule de bois) du siècle.

Le parler chilien peut se maîtriser assez facilement juste avec le kit de survie, mais il y a ensuite une multitude d’autres mots et expressions qui ne sont pas utilisées aussi souvent. Si vous n’avez qu’un espagnol scolaire et qu’on ne vous initie pas aux bases du vocabulaire chilien, vous ne pourrez juste PAS COMPRENDRE certaines personnes. Ensuite, chaque mot à son registre de langue particulier, et ce n’est pas toujours facile de savoir quand c’est un peu déplacé, par exemple guagua ou pololo est communément utilisé sans que ça paraisse familier, mais… on ne traite pas tout le monde de weón impunément.

¿Cachaste toda la wea?

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[Merci aux exposants de la Véga qui se sont aimablement laissés tirer le portrait… Petit jeu : retrouver la vignette qui s’est glissé deux fois dans les 4 montages. On va dire que c’est fait exprès hein! 😉 ]

Le trio de l’aventure…

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Mon été à l’heure d’hiver
_ mois de janvier _

 

Plus on est de founes plus on rit! ( jaune? ahah, excusez mon langage)

Si les comptes sont exactes, nous voilà maintenant Coline et moi toutes les deux arrivées au Chili, en provenance du Pérou… Et 1 plus 1 plus 1, ça fait trois! Oui, mais… C’est qui sinon le troisième là!?
Pas un troisième, non, c’est UNE troisième, une très adorée troisième : Adeline. Elle est arrivée d’Europe, en faisant une escale courte par San Paulo, là ou elle a passé un an, en 2013-2014.
Le but désormais : partir toutes les trois vers le Nord, pour rejoindre la Bolivie puis le Pérou.
Je vais tacher de retracer notre périple par une série de petits articles courts. Rectification, je ne vais pas tacher, parce que c’est sale. En attendant, pour vous mettre en appétit, voici la vidéo de notre voyage, réalisée petit à petit dans les divers endroits que nous avons visité.

Noël à la péruvienne

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Mon été à l’heure d’hiver
_ Fête de Noël _

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Hola mes p’tits chocolats ( de Noël, yuumm…!),

J’ai une amie de Sciences Po Lyon, Coline, qui fait son échange à Lima. Quand on a su qu’on partait toutes les deux en Amérique Latine, on a convenu tacitement qu’il faudrait qu’on puisse se voir pendant notre voyage. Et le tacite s’est concrétisé, quand j’ai pris un peu au dernier moment un billet pour le Pérou, Noël, ce sera toute les deux.

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Le 16 décembre 2014, à 3 heures du matin, je fais le pied de grue dans l’Aéroport de Santiago. Mon vol décolle deux heures plus tard, pour la première fois je quitte mon Chilito, avec un étrange pincement au cœur. La classe Business est là pour me réconforter, c’est beau d’être surclassée… :’)

Retrouvailles
La rencontre avec Coline est assez émouvante, ça fait sept mois qu’on ne s’est pas revu. Ça me fait bizarre d’avoir quitté le Chili, et de me retrouver propulsée dans sa réalité liménienne, je me rends compte que nous partageons deux facettes très distinctes de la même expérience, elle au Pérou, moi au Chili. Je vois défiler les quartiers de la ville, si différents. Je découvre son appartement, se colocataires. On cuisine, on boit des litres de thé, on n’arrive plus à s’arrêter de parler, on rattrape le temps. Le soir, je fais la connaissance des amis de Coline, nous sortons danser dans un club de salsa. Le lendemain, nous visitons Lima en vélo, avec Nestor, un ami de Coline.  C’est un aperçu bref de Lima, le 17 décembre à dix heures du soir, nous partons en bus en direction de Huaraz dans la Cordillère Blanche.

La Cordillère en manteau blanc
On arrive au point du jour à Huaraz. Il caille grave, mais… C’est tellement beau qu’on s’en fout! La ville est perchée en altitude sur les contreforts de la Cordillère. On ne perd pas notre temps, on ne compte pas finir gelées dans la rue, alors on trouve une auberge de jeunesse, et par le même coup un tour touristique pour le jour même. A peine plus tard, nous voilà en visite dans un temple de la culture Chavin, à quelques heures de Huaraz. Il est connu et reconnu pour ses « tête clou » qui sont des sortes de gargouilles qui ornaient les temples. Le lieu est splendide, le guide et bon et le voyage en mini-bus nous permet d’admirer le paysage.

Je me déteste, mais par erreur j’ai supprimé toutes mes photos jusqu’à ce jour… Terrible. Je nourris l’espoir qu’un jour Coline me repasse les siennes (que j’ai perdu aussi).

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Mal aux pieds tu auras
On n’est pas des athlètes, mais on a toujours fait un peu de sport, et pour nous, hors de question d’être dans un tel cadre et de se contenter de l’admirer de loin. A Huaraz, il faut partir en rando.
Le 19 décembre au matin, un petit bus nous fait traverser des paysages à couper le souffle, une gorge tout en granite noir, avec des cascades qui dégoulinent de tous les côtés. Nous partons à l’ascension de la laguna 69. Les derniers mètres sont un peu dur, on a du mal à encaisser les 4600m d’altitude après avoir quitté le niveau de la mer. Mais le paysage en vaut le détour. Bon, un peu trop frisquet pour se baigner, mais on se diverti en observant le show de japonais (coréens?) devant la lagune, qui prennent des milliers de selfies dans toutes les configurations possibles. Je crois que pour eux, la séance photo est au moins aussi sportive que la montée!

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Jorge : Selfie addict! 😉

Le lendemain, à 7:30, nous sommes de nouveau à l’attaque. Nous avons contracté un guide ( plutôt cher) pour nous emmener à la Laguna Churrup, un peu forcée par notre ignorance du coin. On aurait peut-être pas du… Le guide s’est révélé plutôt pas top ( doux euphémisme…). Mais, sur le chemin, nous avons rencontré Maria, une espagnole en étude de médecine et Jorge, un péruvien qui fait un doctorat en Belgique. De très belles rencontres malgré les quelques accrocs que nous avons eu avec le guide. Et cette fois-ci, nous avons même eu le courage de nous baigner, et l’eau n’était pas franchement chaude!
Ça a été une journée vraiment pleine en émotions, vraiment intense _ et pour couronner le tout, nous nous sommes retrouvées, Coline, Jorge et moi dans un bar à bière de Huaraz, pour nous remettre de nos efforts.

y'a quand même trois fifous qui ont décidés de se BAIGNER dans cette eau à -1000°C
y’a quand même trois fifous qui ont décidés de se BAIGNER dans cette eau à -1000°C

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Malade tu seras
Nous avons inventé le nouveau régime des fêtes, nous avons découvert comment perdre trois kilos la semaine de Noël. En étant MALADE! Ô joie! Oui!! Nous n’avons pas vraiment su pourquoi, ni vraiment compris comment, mais il se trouve qu’on a eu mal au ventre pendant bien une semaine. Ce qui fait que nous n’avions faim pour rien, jamais. C’est moi qui ai ouvert le bal, le jour de la laguna 69, chose qu’on avait simplement lié au mal de l’altitude. Puis on s’y est mise toutes les deux, mais bizarrement… Jamais en même temps.

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Les coups du sort tu subiras 
Le dimanche 21 décembre, nous décidons de poursuivre le voyage en direction de Tingo Maria, dans la jungle, en faisant une premièrement étape à la Unión, puis Huánuco. Pour le premier voyage en bus, Coline est déjà un peu nauséeuse et dort tranquillement, moi je profite du paysage. Arrivées à la Unión en fin d’après-midi, même si Coline est de plus en plus mal, nous n’avons absolument aucune envie de rester dormir là-bas, c’est vraiment pas accueillant du tout comme coin. Le bus nous dépose sur un place en terre battue. Un gars viens nous démarcher pour nous proposer de nous emmener à Huánuco directement, on accepte. La Unión, bonjour, au revoir. C’est à 150km, il nous faudra 4h.

Ça a été les quatre plus longues heures de ma vie, et je pense qu’elles ont du paraître encore plus longues à Coline. Nous avons roulé sur une route ( la seule) perchée au-dessus d’un précipice, souvent sans goudron, extrêmement sinueuse, serrées avec les autres passagers dans une petite voiture avec une mauvaise cumbia ( musique populaire) à fond dans les enceintes. Et comble du bonheur, Coline a été malade comme un chien.

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Rien à redire sur la vue entre Hauraz et la Unión

Nous arrivons en plein milieu de la nuit, mais malgré tout nous arrivons à trouver un petit hôtel, que notre chauffeur nous recommande.
Bienvenues à Huánuco.
Honnêtement, la ville n’a aucun intérêt. Pas loin, il y a un temple de la culture Kotosh, le « temple des mains croisés » qui est quand même intéressant.

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Le but maintenant, c’est d’aller à Tingo Maria, enfin. C’était sans compter sur le climat. Nous n’y avions pas vraiment pensé, mais c’est la saison des pluies et la route est ensevelie à plusieurs endroit sous des coulées de boue. Super. Avec nos grosses valises, on préfères ne pas tenter le coup, car si on n’est pas vraiment sur de pouvoir accéder jusqu’à Tingo Maria, on est encore moins sures de pouvoir en revenir. Lundi 22 décembre, à mi-chemin pour Tingo Maria, nous rendons les armes et nous faisons cap sur Lima.
De là on prendra un bus pour sortir de Lima et aller à la plage.

Ou pas… On aura vraiment manqué d’anticipation sur ce coup là… Mais le 23 décembre, tous les bus sont pleins, c’est peine perdue, on n’arrivera pas à aller passer Noël sur la plage…

Noël sous le ciel gris
On décide de mettre à profit notre assignation à résidence. C’est le grand ménage chez Coline. On lave tout bien. On fait des petites étoiles en origami sur les vitres bien propres. On se remet à cuisiner, des plats que nous mangerons à peine au final. C’est une attente de Noël un peu tendue pour ma part, je suis un peu abattue de ne pas être en France, c’est un peu dur d’être retournées à Lima, même si je sais bien que c’est le tarot qui en a voulu ainsi. Mais avec Coline on s’occupe, un peu fébrilement, on traînasse, on attend que la pendule égrenne les heures avant que naisse ce crétin de petit Jésus. Le 24 au soir, nous allons retrouver des connaissances, une communautés d’expatriés de Lima qui sont tous un peu comme nous, amputés familiaux. Assez vite, nous rentrons. Petite touche rock ‘n roll du Noël à Lima, à minuit les gens se rendent sur le toit de leur immeuble pour allumer des feu d’artifice, tout le ciel s’embrase. Bon, puis, voilà, il est né le divin enfant. L’accouchement a pas été facile, mais il a plutôt un jolie geule au final.
Le 25 décembre, nous partons au marché, pour cuisiner encore. Jorge, le péruvien ( belge d’adoption) est rentré à Lima dans sa famille. Nous l’invitons à dîner avec nous, et contre toute attente, il se joint au projet. On fait un trio étrange, on est un peu comme trois astéroïdes égarés qu’on aurait rassemblés dans le même bocal, on est tout les trois un peu perdu, un peu en marge de notre contexte habituel. Mais, la rencontre pourtant assez inattendue est heureuse. Nous avons passé une excellente soirée pour clôturer notre Noël, nous avons bien mangé (enfin… nous deux pas beaucoup ^^) et  beaucoup, beaucoup parlé.

Durant deux jours, nous avons encore profité de Lima, et j’ai eu l’occasion de rencontrer les amis de Coline, et de danser comme une fifolle avec elle! 🙂 We’re up all night to get lucky 

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Mon cher Chili, voilà que nous rentrons
Petit Chili, ce maudit sort a encore voulu nous jouer un  tour, le sournois ne voulais pas que nous rentrions vers toi. A l’aéroport, au contrôle migratoire, il s’avère que Coline a oublié un papier pour sortir du territoire, la « carte de tourisme ».  C’est pas bien… Bon, il suffit juste de payer une amende de 6US$ pour qu’ils te fassent un duplicata. Mais… On trouve où des dollars sinon? On laisse le passeport au gars de la douane, pour aller retirer des devises plus loin. quand Coline rentre, le passeport s’est volatilisé. Héhéhé, où est la caméra cachée. Ok, les gars, c’est un bon gag, mais maintenant vous nous RENDEZ CE FOUTU PASSEPORT PUTAIN! Après avoir tapé un scandale, menacé de joindre la police, au bord des larmes, et 30 minutes avant notre départ, le passeport de Coline a réapparut comme par magie dans le box de l’agent d’à côté. Heureusement, heureusement, heureusement qu’on était deux, qu’on se débrouille à l’aise en espagnol et qu’on a rien laché. ¡Joder de putamadre de madición!

Voilà querido Chilito, on reviens.


*Chilito : mon petit Chili
Chilito querido : mon petit chili d'amour
*¡Joder de... : C'est pas bien de parler comme ça.
crédit photo : Coline

Santiago mío #5

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Bonjour, bonjour,

Je reviens pour des nouvelles fraîches. Je pars un peu dans tous les sens, j’ai déjà une rétrospective de l’été en cours, mais j’ai aussi envie de parler un peu de mon actualité plus nouvelle.
J’écris juste quelques lignes pour vous raconter ce qui se passe dans mon automne.

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L’automne est maintenant bien installé à Santiago, mais le soleil n’a pas encore plié bagages, il ne réchauffe plus vraiment, mais au moins il réjouit. ( bon, depuis ce week-end, ça meule grave en fait… ) Comme je ne fais plus d’escalade et que je ne cours plus (genou de m*****,  tu me le payera), je suis à la piscine tout le temps… Et je sais même nager le papillon… Qui en fait, ressemble plus à une mouette engluée dans le mazout qu’à un délicat papillon. Je ne perds pas espoir, c’est en papillonnant qu’on devient papillon.

L’autre jour, j’ai quand même fait un constat un peu affligeant. Je faisait une session d’une demi-heure de 11024737_977815538925111_7051233749086067913_onage à vitesse moyenne haute ( oui, 30 minutes de sprint j’ai encore du mal…). Et… Je n’ai pas pu nagé plus de 1200 mètres…! Ce qui veut dire qu’il me faudrait deux heures et demi pour pouvoir nager jusqu’à
la fac le matin, et qu’il me faudrait un peu plus de 6 mois pour pouvoir rentrer à la nage jusque chez moi en France. Bon… Bah, je pars tout de suite les gars hein!
J’ai aussi gagné un bonnet funky avec un escargot dessus, grâce à un tirage au sort organisé dans la piscine de l’Université.

Apprend la vie petite
J’ai repris les cours à la fac. Pour être plus précise, je suis déjà à plus de la moitié du semestre. J’ai seulement quatre cours, comme le semestre passé. Dans l’ensemble je trouve les cours vraiment bien. J’assiste à un cours sur la théorie de la communication en Amérique Latine, le prof est génialement érudit, je m’étonne toujours d’être la première élève arrivée en classe quand je débarque avec 20 minutes de retard le mardi matin. En plus d’un cours sur le cinéma moderne, j’ai un cours de radio, ou on fait surtout de la pratique, du coup, mon accent français pourtant vraiment bien camouflé au quotidien ressort sur tous mes enregistrements… 😥 Et enfin, j’ai un cours de 5e année, de journalisme international, un sujet qui m’intéresse vraiment aussi, pour la fin du semestre, on doit rendre un reportage international, et au lieu de choisir la France, j’ai choisi l’Iran! Et oui, parce que je trouvais que c’était beaucoup plus cool! 😀

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Mais là… J’ai PAS COURS cette semaine, à cause de la grève. Ici ce ne sont pas les profs qui décident de faire grève, ce sont les élèves qui votent la grève, et les classes sont suspendues. Bachelet, présidente en fonction, a promis de mettre en place une réforme de l’éducation, pour la rendre gratuite. En ce moment il y a plusieurs mouvements étudiants pour que cette promesse soit tenue. J’ai pris pars à une marche sur la Amaleda (les champs Elysée de Santiago) il y a un petit mois. C’était assez marrant, c’est un peu différent des manif comme on connait en France, c’est un peu plus désorganisé, et… on trouve plein de gens pour vendre toutes sortes de choses ( nourriture, bière, banderoles, drapeaux…).

Sinon… hihihihih… Petite grande nouvelle, je vais commencer la conduite bientôt! Je commence le code ce soir. Et un jour proche, puisque ce sera la première semaine de juin, je commence la conduite. Ici donc, à Santiago!!! muahahaha!!

Promenons-nous dans les bois… 
Sinon, je suis allée en week-end à Pichilemu, la « capitale mondiale du surf » (Californiens, australiens, vous n’avez qu’à bien vous tenir), à 3h au sud de Santiago. Avec deux amies californiennes Rachel et Iyla. Le froid nous a obligé à ne pas beaucoup nous découvrir.Phhotos article BOA6

J’ai fait une sortie au Parque Bicentenario (dans Santiago) avec quelques amis, pour un petit gouté sur la pelouse. Nous avons pu profiter de voir une expo en plein air des ours berlinois, décorés chacun selon un pays différent. Voici Eli ( Eleanor) et Hannah et l’ours Allemand, et Letizia et son chat Pipito dans le parc.

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Et ce week-end je suis allée à Valdivia, avec Eli et Hannah ( amies allemandes) et deux autres amis, avant que le temps ne soit pourri. On m’avait dit que c’était la plus belle ville du monde, bon… ok, le gars qui m’a dit ça était originaire de Valdivia, son avis était peut être un peu biaisé. Verdict, la ville en soi n’a rien d’extraordinaire, mais le coin est vraiment beau, c’est un peu comme la Franche Comté, mais avec des fleuves de partout et le littoral en toile de fond.

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On a voulu cueillir des champis, mais les uns avaient pas l’air très comestibles et les autres étaient vraiment trop petits…
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Valdivia, pays de la bière Kutsmann!

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C’est pas bientôt fini!?
Voilà… Mon billet d’Air France est enfin fixé ( merci maman!!), je devrai donc repartir dans deux mois. 😥 Que la vie est dure. Mais franchement, j’ai hâte de retrouver la tartiflette! (bon… Ok, de revoir vos gueules aussi…). Et… en théorie, je vais aller travailler avec Amélie Pollet à Édimbourg tout le mois d’Août. Welcome back!

J’ai une grosse pensée pour mes voisins préférés qui sont les heureux grands-parents d’un tout petit Giacomo, issu de la savoureuse recette transnationale tiramitsu-mondeuse-tobloronne. Je vous embrasse très fort.

*welcome back : bienvenue chez toi

crédit photo : rama de natación Universidad de Chile

Confessions d’une expat’

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Et… ça ne te manque pas la France?
Nan… Enfin, Si… Arrête de poser des question bêtes. Voilà.

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Bien sur que ça me manque la France. Parfois, un court instant, j’ai le cœur qui se sert, je me projette une fraction de seconde dans les limites de l’hexagone. Et si j’étais là-bas. Puis, le malaise passager se dissipe.
Et parfois, quand vient le soir, soudain, tout le monde me manque. La magie de l’instantanéité d’internet ne peut vous rendre à moi, vous qui êtes de l’autre côté du soleil. Quand les heures de ma soirée s’enfoncent dans les profondeurs de la nuit, parfois, j’aimerai vous atteindre, mais tout le monde de l’autre côté est profondément endormi. La solitude de ma nuit ne franchit pas le sanctuaire de votre sommeil. Si je frappe à la porte, c’est en vain, personne ne viendra coller son œil au Judas.

Mais, ça, c’est seulement parfois. Rarement.

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Parfois au hasard, j’aperçois un visage familier, un inconnu arbore une physionomie que je crois reconnaître. Devant mes yeux, s’imposent des traits que j’ai laissé de l’autre coté de l’Atlantique. Par ici une fossette, une ride, parfois un infime tremblement au fond de la voix, là un regard, une inflexion des sourcils, une posture, que j’ai déjà vu quelque part, qui appartiennent à des visages métropolitains. Des souvenirs s’infusent dans mon quotidien. Des fragments de profils, qui se sont  égarés. Je me suis retrouvée nez à nez avec François, j’ai pas trop compris comment le jeune lyonnais gringalet que je connais, dans le panache de la vingtaine, a pu se matérialiser devant moi, la bonne quarantaine, attendant sa fille adolescente en bas de son immeuble.

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Voyez. Cette petite marmotte siffleuse, le souvenir kitchissime. Je suis pas trop fan de ce genre d’attrape-touriste. Normalement elle est destinée à être achetée par le Hollandais lambda _ la marque du OLYMPUS DIGITAL CAMERAbronzage des lunettes sur le visage _ venu faire du tourisme dans les belles montagnes de France avec toute sa tripotée de minots. Puis, de toutes façons, ça n’existe pas une marmotte avec un bonnet et une écharpe rose! Pourtant, pourtant… cette marmotte, je lui suis infiniment reconnaissante de m’avoir accompagnée, elle reste ambassadrice de ma région et du merchandising à l’ère du capitalisme. Une réconfortante compatriote en quelque sorte…  Même si elle est la lauréate du mauvais gout, avec moi à l’autre bout du monde elle me parait vraiment mignonette en fait. En plus, elle sait siffler, alors que moi pas, c’est qu’elle a plus d’un tour dans son bonnet rose.

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Souvent, on se raccroche à des choses simples, qui nous rappellent la maison, le pays. Toujours un petit regard un peu nostalgique vers l’horizon, et à la fois, une terrible envie d’être là où je suis, d’être au Chili, et nulle part ailleurs.
Il y a aussi la fierté immense d’être française, d’être là d’où je viens. Je n’aurais jamais cru ça possible de moi… Mais quand je passe devant un concessionnaire Peugeot, quand mange de la confiture Bonne Maman, ou que je lis les infos venant de l’Agence France Presse, j’ai la fibre patriotique qui se dandine. C’est la lueur d’admiration dans le regard des gens qui apprennent que tu est française qui te fait te sentir fier, qui fait que ton cœur s’emballe et tambourine la mesure de la Marseillaise entre tes côtes. Fichtre, j’ai attrapé le patriotisme, il faut que je pense à me faire soigner.

Chers tous,
inutile de vous ruer sur vos clavier pour m’envoyer maints mails ou commentaire affolés, pour vous assurer que je ne sois pas souffrante. J’ai écrit cet article deux mois après être arrivée au Chili ( soit il y a fort fort longtemps), et je pense que cet étape est toujours un peu délicate pour tous les étudiants en mobilité. J’ai hésité longtemps avant de publier cet article, mais je me suis dit que ça faisait aussi parti du voyage, donc je me devais de vous le servir au menu.
Mais enfin… chucha, ahora soy más chilena que la cresta!
Aucun souci donc. Il y a encore tellement de chemin à parcourir, de joyeuses conneries à faire, de choses à voir.

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*Chucha, ahora soy más chilena que la cresta : Put***, maintenant je suis plus chilienne que la crête ( plus française que la baguette et le vin rouge).

Trois jours à la Serena.

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Mon été à l’heure d’hiver
_ mi décembre 2014 _

Comme promis il y a fort peu, j’entame une grande rétrospective de tout mon été, j’ai créé une catégorie « mon été à l’heure d’hiver » qui regroupera les articles que je n’ai jamais pris le temps d’écrire cet été. Retrouvez les articles phares de cette catégorie dans le menu « Chili con carnet ».

Enfin je m’y mets, avec seulement 5 mois de retard…

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Vers le Nord

Une fois que j’ai eu fini les cours,et avant mon départ au Pérou, j’ai eu tout juste le temps de faire un petit tour à la Serena, avec Camila, une amie colombienne. La Serena est une ville côtière de taille moyenne, qui se trouve à 500km au Nord de Santiago, c’est la porte d’entrée de la vallée de l’Elki. Une courte nuit de bus, et hop! on y est! 6h de trajet, à peine le temps de dormir, mais j’ai eu le temps de me bloquer le dos sur les maudits fauteuils du bus.

Nous sommes arrivées tôt le matin, et dans la ville il n’y avait pas un chat. Cinq minutes de marches nous ont mené à notre charmante auberge de jeunesse, où nous avons laissé nos bagages.
Nous avons visité tranquillement la ville, qui n’a rien d’exceptionnel, mais qui offre une certaine douceur de vivre, les gens y sont ouverts et aimable _ ça nous change de Santiago. Pour le couché du soleil, nous sommes descendus à la plage, sous le phare de la Serena.

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Deux teubés sur la place du marché! 🙂
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Je suis un boulet plutôt canon.
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El faro de la Serena

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Valée de l’Elki.
Tôt le lendemain matin, nous sommes partis à la valle del Elki, via un tour organisé. C’est une vallée agricole ( raisin, papaye…) au beau milieu d’une zone semi-aride, qui survit grâce au petit fleuve Elki qui descend des Andes. Nous avons visité une plantation de papaye, une distillerie de Pisco ( alcool très courant au Chili ), le barrage de la vallée, quelques villages, et le musée Gabriela Mistral, la prix Nobel de Littérature qui est originaire du coin. Nous sommes descendues du bus à l’ultime étape du tour, dans le petit village de Pisco Elki, un petit patelin minuscule et tout à fait charmant, perché sur les hauteurs de la vallée.

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Et là, au milieu, un faux sapin de Noël. Bien sur.

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Le lendemain, nous sommes allées en stop à 12km plus haut dans la vallée, pour rejoindre un petit village d’artisans, grâce à deux gentils papys qui ont bien voulu nous amené. Pour rentrer, ce sont un couple de Santiaguenois qui nous ont récupérer, et au fil de la discussion, nous les avons accompagné pour visiter une distillerie de pisco, et un vignoble, c’est peut-être pas plus mal que nous n’ayons pas été au volant.OLYMPUS DIGITAL CAMERAOLYMPUS DIGITAL CAMERA

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Retour à la Serena

Avant de prendre notre bus, tard dans la nuit, nous voulions aller à Coquimbo, la ville juste à coté, pour visiter. Nous sommes retournées à notre hostal pour récupérer des affaires oubliées. Par hasard, nous avons rencontré deux frères mexicains, Carlos et Rodrigo, qui voyageaient au Chili avant les fêtes, et nous sommes tous partis en direction de Coquimbo.

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altAsrUG6EPzUwRMHbUuL59vR2AdlsCyZRzdpBv-SXmrS2n Rodrigo – ouam – Carlos – Camila

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Pour plus de photos, c’est par ici!

Allô la Terre…

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 Buenas noches les princes et princesses,

       Milles excuses, j’ai été un peu absente ces temps dernier. Un peu, juste un peu hein…
J’ai décidé de reprendre tant bien que mal la rédaction de ce carnet de voyage, parce que je sais que c’est un des liens forts qui me relie à vous, et je ne dois pas le laisser se rompre.
J’ai d’abord été un peu débordée dans mon été ( décembre à début mars), qui a été bien occupé par des voyages et des expériences diverses. Et ensuite, depuis que je suis rentrée à une vie plus normale à Santiago, j’ai eu la flemme, se me hecho la yegua, je dois le reconnaître, de sortir et de trier toutes les archives des mon été, qui s’amoncellent dans les rétroviseur. Mais, seulement, je crois qu’il est quand même grand temps de remettre le nez dans tout ces moments passés, pour vous les faire partager.

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       Le temps, parlons-en!
Nous sommes le 19 avril (techniquement pendant en core 20 minutes dans mon fuseau horaire). Cela fait donc neuf mois jours pour jours que je serai arrivée au Chili. Et au plus tard dans trois mois je retournerai en France. Trois quarts, un quart. Ça donne le tournis. Tout est passé en un éclaire, vraiment. J’ai encore plein de choses à faire pour compléter ma liste de « trucs cools à faire au Chili ».

       Je reviens toute en pagaille sur ce blog, j’ai tellement de choses à vous raconter que je ne sais pas par où commencer…
Je crois que je vais égrener petit à petit les moments de mon été, en faisant une catégorie spéciale. Tout en essayant de ne pas laisser moisir les nouvelles fraîches.

Abrazo


*Buenas noches : Bonsoir
*Se me hecho ma yegua : Littéralement " je suis tombée sur la jument", soit, "j'ai eu la flemme"
* Abrazo : uhm... euh... Calin? Ce serait plus justement traduit par "accolade", mais sans le côté formel.

Pas de nouvelles

En passant Publié le Mis à jour le

Bonsoir mes petits chats,

       Pas de nouvelles, bonne nouvelle comme le veut l’adage. Pas entendu parler de moi depuis mon télégraphe. Les deux mois passés sans que je ne donne la moindre nouvelle ont pourtant bien été remplis. J’ai été pas mal ballotée par le flot de la vie, je suis partie voir du pays dans l’air des vacances. Je me suis contentée d’user mes semelles en taillant la route plutôt que d’user mes yeux en écrivant dans ce blog un contenu détaillé de tout ce que j’ai fait.

       Mais depuis deux jours, me voilà rentrée à Santiago, il est donc temps de vous mettre au jus de tout ce qui a animé mes grandes vacances d’été ( qui ne sont pas encore finies d’ailleurs…).OLYMPUS DIGITAL CAMERA

       Après les cours j’ai d’abord flâné mollement pendant deux (trois?) bonnes semaines à Santiago, en attendant que les profs me rappellent pour les rattrapages. Bonnes notes partout : point de rattrapages. Avant que Camila mon amie colombienne ne retourne à Bogota, nous sommesparties trois jours à La Serena, et dans la vallée de l’Elki, à 700km au nord de Santiago. Aussitôt revenue, j’ai pris un avion pour retrouver Coline, qui m’avait convié à Lima. Petit tour au Pérou, visite à la Coridillère blanche. Coline est rentrée avec moi à Santiago, où Adeline nous a rejoint, juste à temps pour fêter le nouvel An à Valparaiso. Toutes les trois embarquée dans un bus, nous partons vers le désert d’Atacama, que nous visitons rapidement avant de rejoindre le Salar d’Uyuni, en Bolivie. Nous avons traversé la Bolivie en passant par Sucre, et Copacabana, au bord du lac titicaca. De l’autre côté du lac, le Pérou s’offre à nous, bientôt nous arrivons à Cuzco, où nos chemins se sépareront.

P1080481       Je suis redescendue seule vers le Chili, en passant par Arequipa. De l’autre côté de la frontière, c’est Arica, petite ville chilienne où m’attends un avion pour Santiago. Je finis ma nuit sur le carrelage de l’aéroport, et au matin, c’est Agathe que je récupère, en descendant de son vol Paris-Santiago. Toutes les deux nous visitons Santiago, mais surtout nous peaufinons nos sacs pour la grande expédition en Patagonie. En perspective, une grande randonnée de 5 jours dans le parc Torres del Paine. A peine rentrées du bout du monde, nous faisons une visite expresse à Valparaiso, vite vite vite, avant qu’Agathe à peine arrivée doive repartir.
C’était avant-hier. Demain matin, elle travaille.

Voilà un résumé un peu indigeste ( mea culpa ) de ces deux mois passés, mais ce n’est qu’une table des matière de ce que je vous raconterai plus en détails, dans plusieurs articles.

Restez près d’ici.

Marguerite

Santiago mío #4

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Chères petites têtes bien faites,

       J’ai terminé les cours il y a plus de dix jours. Déjà ! Et comme j’ai eu des notes satisfaisantes aux contrôles continus, je ne suis pas obligée d’aller aux examens finaux qui s’étalent jusqu’à la mi-décembre. VIVE LES VACANCES !!

       Le Chili, c’est pas seulement les vacances. Le Chili, c’est avant tout là où je dois réaliser ma troisième année universitaire. Héhéhé… Il m’a fallu faire ma rentrée des classes trèèèèèèèèèèès tôt dans l’été, le 21 juillet 2014 , l’université me réclamait déjà (ouch!).

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       Je suis dans un échange spécifique avec l’Istitut de la Communication Et de l’Image (ICEI) de l’Université du Chili, dans un cursus de journalisme. L’U de Chile est une des universités les plus anciennes et les plus réputée du pays, et assez reconnue parmi les universités d’Amérique latine. C’est une université publique. N’allez pas croire qu’elle soit gratuite pour autant, elle est même chère, très chère… Il faut compter entre 3000€ et 10 000€ par an selon les cursus. Les critères des bourses sont drastiques, il faut que vos parents soient sur la paille. De la mauvaise paille. La grande rivale, c’est l’Université catholique, qui affiche des tarifs encore plus exorbitants, et qui par conséquent accueille un public un peu plus avantagé.

Parfois, je suis contente d’être née en France… :’)

Campus

       Il y a bien longtemps, j’ai entré « Université du Chili » dans le moteur de recherche de Google Maps. Le curseur rouge s’est placé en plein centre de Santiago, juste à côté du palais de la Monnaie ( l’Elysée OLYMPUS DIGITAL CAMERAchilien). Choueeeeeetttte !! Je vais être en plein centre ville. Rêve.

       Il se trouve que l’ICEI est relativement excentré, dans la commune de Ñuñoa [gnû-gnô-a]. Un peu comme Bron pour les lyonnais. Avec également son lot de bâtiments labirynthesques, d’une inspiration vaguement communiste. Dans le campus il y a quelques arbres et de l’herbe pelée. On a l’impression que chaque bâtiment est comme un carton posé sur le trottoir, un jour de déménagement. Il a été posé là un peu par hasard, et il attend à côté des autres qu’on le déplace vers un lieu plus propice. Dans le campus, c’est un peu la jungle. Moi, j’aime bien…

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OLYMPUS DIGITAL CAMERACurriculum toi même !

     Avant de partir, l’IEP nous demande de faire un contrat pédagogique pour renseigner les cours que l’on souhaite suivre l’année suivante. Grosse blague ! Une fois arrivée je crois que j’ai changé tous mes cours. La première semaine de classe, je me suis rendue un peu à l’aveuglette à tous les cours qui avaient un intitulé alléchant, et j’ai fait le tri ensuite. J’ai choisi 4 cours, pour un total d’un peu plus de 20h de cours hebdomadaire. Chaque cours peut avoir le même intitulé, mais il est dispensé par des enseignants différents, qui ne travaillent pas en concertation pour harmoniser le contenu du cours. Vous pouvez être dans le « même cours » que les élèves de la salle d’à côté, en étant à la fois dans un cours diamétralement opposé.

       En cours de photo, j’ai appris à manier plus ou moins les paramètres techniques de la photo. Le cours était assez orienté vers la pratique. Grâce au matériel de l’école j’ai pu apprendre à me servir du mode manuel d’un appareil réflexe. Nous avons eu à rendre des séries de photos, et c’est en pratiquant que l’on apprend un peu à réussir, au moins techniquement ( exposition, cadrage, profondeur de champ) une photo. Du côté théorique, j’ai vaguement appris quelques repères sur l’histoire de la photographie et quelques photographes illustres. Le prof n’était pas trop violent il faut dire, le cours pas vraiment difficile non plus. Au début de l’année nous avons réalisé un appareil sténopeica. Qui est le prototype de l’appareil photo. C’est une boite de carton noire dans laquelle on perce un petit trou. On colle un papier photosensible au fond, on la laisse poser quelques minutes ouverte devant une scène. Et paf, ça fait une photo !Phhotos article BOA

       En cours de journalisme d’investigation j’ai appris à mener un projet d’investigation en journalisme, ce qui consiste à travailler en profondeur sur un sujet occulte, de faire sa petite enquête et de révéler le tout au public. Laura, une camarade désormais amie, s’est portée volontaire pour travailler avec moi. Tout le semestre nous avons mené un projet d’enquête sur un parc naturel dans les alentours de Santiago, dans lequel une mine s’est installée illégalement.

       En cours d’analyse de l’image audiovisuelle, il s’agissait de voir chaque semaine un film ou plus, et d’en présenter une analyse à partir des outils vus en classe. On a aussi du réaliser en petit groupe un court métrage de fiction sur la vie étudiante. Comme j’ai fait pas mal de théâtre, je me suis proposée pour faire un personnage du film. On a pas été vraiment inspiré sur le scénario : fiesta _ fiesta _ fiesta… Heureusement qu’un des élèves touchait sa bille en prise d’image et en montage, pour sauver un peu le tout. Pour réaliser le film, j’ai du boire de l’eau, beaucoup d’eau, j’ai même mangé du papier, et je me me suis baladée dans tout le campus en jupette.

       En cours de philosophie politique, sur l’espace publique et la communication politique, je me suis retrouvée avec un prof pltôt calé dans son domaine. Il nous a fait une généalogie de l’espace politique en remontant jusqu’à la philosophie grecque. Toujours agréable de faire un peu de philo. J’ai juste  trouvé le ton à peine défaitiste, en apprenant que notre époque était corrompue, que nous vivions tous des vies aliénées, et tout ça à cause du grand méchant Capitalisme.
Je me suis assignée moi-même mon sujet de recherche pour le travail final à rendre. J’ai cherché à savoir dans quelle mesure la politique était un domaine ou pouvait s’appliquer l’exigence de la vérité. Tout ça en espagnol, j’ai pas mal planché à vrai dire…

Chère Walburga,

       Déjà un semestre de passé… C’est assez incroyable. Effrayant. Épouvantable.
Je remplis mon temps à rien faire. Je légumine ( du verbe léguminer, oui, oui…) dans ma chambre, je me fatigue les yeux à matter des séries. Bon, je cuisine et je fait du sport aussi! J’ai même été sur le podium d’une compétition de la U, dans un triathlon sans vélo. Je profite de la ville et des environs. Je sors. Je profite de mes amis avant que certains ne me fasse leurs adieux.

       Le 8 décembre, la fête des Lumière c’est limité à une bougie sur le bord de ma fenêtre. Les illumination et la déambulation dans la ville, je l’ai inventé. Le froid de la nuit de décembre, j’ai du aller le chercher dans le frigo. Noël se prépare, et je le passerai au Pérou en compagnie de Coline.

       J’ai une petite pensée émue pour les élèves de 2e année de l’IEP, qui galèrent comme Hercules chez Augias pour mettre à jour leur dossier de mobilité. Bientôt la réponse. Bientôt vous serez à ma place.

Hasta luego mes p’tits agneaux.

Puis vint le temps de mes vingt ans

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 Me petits cœurs au beurre,

       Ce qui devait arriver arriva. Je me suis pris 20 ans dans les dents. En définitive, je le vis plutôt bien, puisque presque tous mes amis sont déjà plus agés que moi. Ils se chargent de baliser avant moi le chemin qui mène à la vieillesse à la maturité.

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      Avant de partir, en juillet dernier, j’avais déjà un peu triché, j’avais fêté mon anniversaire en plein été. Histoire de pouvoir le célébrer avec mes amis que je laissais en France, histoire de bien faire la fête juste avant de se séparer…

       Ton sur ton, j’ai récidivé. Me voilà repartie pour une nouvelle fête d’anniversaire, dans les prémices de la douceur printanière, en plein novembre. Oui, oui. Le 8 novembre au soir, j’ai convié mes amis proches pour le dîner. Au menu : CRÊPES, que tout le monde appelle des pancakes ici. Mais on est d’accord, les pancakes ça n’a rien à voir… Je voulais faire une charlotte au fraises. Mais pour composer avec les allergies de chacun j’ai fait une charlotte au fraises, mais sans fraises, avec des poires à la place, et avec de la crème sans lactose ( je préfère pas savoir comment ils la font).

Phhotos article BOA

       Parmi les convives il y a 1 suisse, 1 allemande, 1 espagnole, 1 colombienne, 6 chiliens. Par un français, joli score… 😉 Ils m’ont offert plein de cadeaux trop chouettes, pour boire du thé et cuisiner, se faire belle et se cultiver…

       Minuit passé, on sort pour aller danser. J’habite dans le quartier del carrete , il fallait en profiter. On rentre à 4h du matin. Jusque là, tout va bien.

Deux décennies en pleine nature

       7:00, mon réveil sonne. Je dois me me tirer du lit. Par chance, je ne m’appelle pas Amélie, et bien que l’étreinte avec Morphée ait été bien trop passagère, je m’active rapidement. J’ai rendez-vous avec un petit groupe d’étudiant de l’université pour aller faire une petite rando dans le parque de Rio Clarillo. Je ne suis pas bien reposée, mais j’ai pas la gueule de bois, alors … en avant !! La journée se passe tranquillement, le temps est super.

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       Pour la pause midi, que l’on fait à 16:00, j’ouvre une petit boite surprise qu’Agathe m’a préparé, avant même que je parte de France. Je la gardais bien précieusement depuis mon arrivée au Chili, mais je n’ai pas voulu désobéir à l’inscription «  à ouvrir le 9 novembre 2014 ».

Merci Agathe pour ce petit trésor.

J’étais bien fatiguée, mais vraiment contente.

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*del carrete ( chilien) : de la fiesta

Santiago mío #3

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Air Marguegue vous informe que nous venons de quitter la zone de turbulence. La commandante de bord et le personnel naviguant vous souhaite un agréable voyage.
 

Bulletin météo

       Il y a quelques mois, j’ai traversé un épisode un peu nuageux dans mon séjour au Chili. Crise du deuxième mois sans doute. Mais je n’ai pas été aidé par les circonstances non plus.

       Après avoir quitté la maison de Caroline et Galo, je me suis installée chez un chilien, que je ne trouvais pas très bavard au premier abord. Puis au second non plus. Pas plus au troisième. Et, au 15000e abord, j’ai fini par baisser les bras. L’idée de vivre avec un natif, c’était de pouvoir parler espagnol, pas de ne pas parler du tout… 😥

      J’étais dans un super appart, j’étais près du campus, j’avais tout. Mais je commençais à sérieusement déprimer, cloîtrée dans ma chambre.
Fin septembre j’ai décidé de déménager.

Pas de printemps pour les jasmins

J’ai visité quelques appartements, puis j’ai finalement opté pour le village olympique, juste à coté du stade, et juste à côté du campus. Le nom de la rue est assez aguicheur, los jazmines, les jasmins, mais un quartier assez déprimant, un peu craignos et sans aucune activité. Dans l’appart, une déco un peu bohème, un peu arty, et assez hétéroclite. Mais qui me plaisait. Pas de frigo, mais bon, le temps que je déménage, il sera revenu de l’atelier de réparation.

Un loyer modéré, une chambre minuscule, deux colocs étudiants. Bingo!
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J’ai enfourné le plus de trucs possible dans mes valises, qu’un taxi m’a permis d’emmener à destination, et j’ai déménagé le reste de mes petites affaires unes à unes avec mon petit vélo. Je me suis retrouvée dans une nouvelle petite famille :

Felipe, étudiant chilien en anthropologie, et « gérant » de l’appartement.
Cris, étudiante espagnole venue faire son stage au Chili.
Molotov, un labrador sable « trouvé » le 11 septembre dans la rue.
Malgré l’étroitesse de la chambre, la cohabitation s’annonçait bien. Je m’endormais tranquille.

Premier coup dur : je partais en chemin pour le fac, le cœur léger. Mais le chemin à tourné court. En descendant les escaliers où j’avais garé mon vélo la veille, je ne trouve que le cadenas découpé par terre. Welcome, welcome

-Comment ça va?
-A pieds p***in!!

       Je me croyais bien ancrée à gauche, mais j’ai quand même eu un peu de mal avec le communisme alimentaire qui régnait dans l’appart. Les courses sont faites ensemble, et ensuite tout le monde mange pareil. Bon, pourquoi pas… Sauf qu’en fait, les courses ne sont jamais faites. Tout le monde doit partir en fouilles archéologiques pour trouver quelque chose de comestible entre les vieux pots de sauce ouvert, les trois pâtes qui se battent en duel avec deux grains de riz ( combat déloyal, s’il en est) et des biscottes ramollies. Bon, je suis désolée, mais je crois que je vais pas pouvoir, je vous laisse gérer votre pitance, et moi je m’occuperai de mon assiette autrement.
Et pourquoi la brique de lait trône sur le micro-ondes…? Le lait ça se range au frigo!

-Mais au fait, il est où le frigo?
– Il arrive dans deux jours.

       J’ai vite appris par Cris, qui était là depuis Août, que ça faisait déjà un mois que le frigo arrivait dans deux jours. Et, que le gros cube blanc près de la cuisine, ça n’était pas la machine à laver, mais le sèche-linge. La machine à laver avait visiblement pris la poudre d’escampette en tête à tête avec le frigo…
Chile,  la lavadora ya viene 
Felipe, en bon gérant, ne gérait rien du tout. Mais il a fini par rapporter la machine à laver, après fortes protestations.
Moi, excédée de devoir manger pique-nique sur pique-nique pendant deux semaines, je lui ai proposé d’aller voler un Caddie et d’aller nous-même chercher le frigo. On a rangé le chariot dans le couloir de l’immeuble, je pensais qu’on s’en servirait sous deux jours. Maximum. Mais c’est que Felipe a ses horaires… Et quand on s’arrange pour être dispo au même moment, je rentre, j’attends, mais personne ne vient. Le futé m’a même proposé de me laisser l’adresse de l’atelier, si des fois je voulais y aller seule. Bien sur, je me demande même pourquoi je n’y ai pas pensé plus tôt!

La cuisine. Le frigo en moins...
La cuisine. Le frigo en moins…
Ma petite chambre. Avec une table "errante" que j'ai récupérée sur le campus.
Ma petite chambre. Avec une table « errante » que j’ai récupérée sur le campus.

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       Le temps s’est réchauffé, le printemps s’est annoncé, mais le frigo loin de nous est resté.
Rocco a eu 6 ans, je lui ai fait un gâteau. J’ai du aller au supermarché 10 minutes avant de partir pour acheter de la crème pour faire le glaçage. Dures errances dans ma carrière culinaire.

Jamais deux sans trois

       Un déménagement c’est de l’initiation, un deuxième ça devient de l’entraînement. Le changement, c’est maintenant. Et c’est arrivé assez précipitamment. Un matin, Cris, ma coloc avec qui je m’entends vraiment très bien m’annonce qu’elle s’est brouillée avec Felipe, et qu’elle a pris la décision de partir. Bon… Que faire de mon côté? Sans vraiment de réponse, je vais visiter le soir même l’appartement d’une connaissance de Cris. J’arrive donc chez Christián, chilien grisonnant, dont la bonhomie est communicative. L’appart est super, situé en plein centre-ville, la chambre est immense, le lit aussi. Il me prête un vélo avec la chambre. J’ai même un balcon. Et le balcon a même un arbre, un petit. Je saisi l’occasion. Acte non prémédité. En quelques jours après j’ai bouclé mes valises.

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Si vous voulez que je vous transmette mon adresse postale, c’est par ici!


 

*Welcome ( eng.) : bienvenue

* Chile, la lavadora ya viene : Chili, la machine à laver arrive enfin.  VOIR Chile, la alegria ya viene, campagne du « NO » au régime militaire de Pinochet. *

Grain de sable

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Album photo _ vidéo des geysers del Tatio 

       Mes petits chats persans,

J’avais commencé à raconter quelques moments de notre voyage dans le désert d’Atacama, et ça ne s’est pas arrêté là. D’autres surprises nous attendaient encore.

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ATACAMA – Jour deux – Lagunas altiplánicas, Piedras rojas et Reserva de los Flamencos

Pour la première fois nous sortons pour une « expédition » vraiment loin du village de San Pedro. Nous avons fait accord avec l’agence Maxime tour pour qu’ils nous guident dans le désert.

7:00 pétante, départ.

Un petit bus rouge vient nous chercher sur le seuil de notre auberge. Á  bord, on fait la connaissance de Marcelo, notre guide. Le soleil n’est pas encore levé, mais lui, il est déjà à fond. Il ne faut rien de plus pour nous plaire. Un peu plus en retrait, un jeune écossais, qui fait un stage de 6 mois dans l’agence touristique _ en short, évidemment, par moins dix degrés. Il est écossais, mais vit en Allemagne, je vous raconte pas le mélange! Nous passons chercher… Étienne. Enchantés. Un autre français. Sorry Eli, j’ai beau pester tant que peux, les chiquillos suizos sont bien décidés à ne parler que Français, l’Espagnol un peu faible d’Etienne est un prétexte parfait.

        Puis la voiture avale les kilomètres. Encore et Encore. Nous nous avançons sur une piste, au milieu de rien. Fini le bitume, fini les feux rouges, fini les panneaux. Il n’y a plus que le bruit sourd de la voiture qui avance, et son brimbalement qui nous arrache quelques bâillements. Il y’a la ligne de crête grise qui se dessine devant nos yeux mis-clos.

       Presque une heure plus tard, nous arrivons à la réserve des Flamencos. Ce sont des petites lagunes salées dans lesquelles il y a… Des flamants roses!

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       Dans un village un peu plus loin, nous nous arrêtons pour engloutir un bref déjeuner. Je reste coincée dans les tjump aroundoilettes. Ma mauvaise éducation ne m’avait pas interdit d’utiliser les toilettes des hommes, obvio! Forcément, les autres étaient occupées. Puis, cépartimonkiki en direction de Piedras rojas, c’est une des expéditions les plus éloignées de San Pedro de Atacama (SPA pour les intimes). Mais une fois là-bas, c’est à peine si nous pouvons sortir. Le temps est épouvantable, il fait un froid de canard, il y a du vent, de la grêle et des sauterelles ( hihihi!! on est pas mignons en petites sauterelles!?). On sort quand même se dégourdir les papattes, et profiter du lieu assez exceptionnel : un lac bleu fluo dont la rive est faite de grosses pierre ocre.

Tout est bon pour se protéger du froid.
Tout est bon pour se protéger du froid.
C'est la tempête!!
C’est la tempête!!

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Frigorifiés, on quitte Piedras-rojas-sapelsamairepour l’ultime étape de notre journée : les lagunas altíplanicas. Deux grands lacs majestueux, nichés sur le flancs des montagnes. Tout est superbe. J’ai eu l’impression qu’un petit truc à changé au fond de moi. Un petit grain de sable est venu se nicher dans les rouages de mon cœur. En échange, j’ai payé mon tribu au désert. Je lui ai laissé une petite partie de moi, un petit fragment de mon esprit qui restera à errer dans le vent de l’Atacama, qui fera courber la tête à la paja brava. 

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Desktop11       Nous nous entendons à merveille avec notre guide. Je crois qu’il apprécie notre fraîcheur. Il est également formelle, il n’a jamais vu pareil temps dans ce coin, nous aurons eu la neige, la grêle, la pluie (RARISSIME dans le désert, où techniquement, il n’y a pas d’EAU qui tombe du dessus…) et même la tempête.
Nous rentrons à SPA et nous partons en transhumance de l’oreiller. Nous changeons d’auberge, la suivante est réputée moins chère, et nous auront un chambre pour nous seul. Réputée dis-je, parce que nous aurons bien du mal à faire respecter notre accord à la gérante, nous aurons bien des difficultés à ne pas nous faire dépouiller de 4000 pesos au-delà du tarif entendu.

ATACAMA – Jour trois – Geyser del Tatio – 18 Septembre

       Nous sommes le 18. C’est LE jour de l’année au Chili, à Santiago, les rues s’emplissent de viande avinée, de clameur réjouies, d’orgies gargantuesques. Nous n’avons rien vu de tout ça, de toutes façons, les spiritueux n’auraient pas convenu à nos esprits spirituels (mentiras, mentiras…). 

       Le monde appartient à ceux qui se lèvent tôt. J’aurais bien refait le portrait à celui qui a pondu ce charmant petit proverbe. La preuve en image : je souris déjà, mais je dors encore…IMG_0590       4h du mat’, nous attendons devant notre auberge. Attendons, attendons, attendons. Visiblement, tout le monde n’est pas au courant que nous avons changé de crèmerie. C’est le gérant de Maxime tour qui vient nous chercher, c’est lui notre guide de la journée.

       Nous allons voir le lever du jour sur les Geysers del Tatio… Ensuite, nous infuserons un petit peu dans des sources chaudes. Tout est à couper le souffle. Le lever du soleil sur le plateau enneigé… Ouch! On a aussi croisé pas mal de Vigognes, et même quelques lamas! 😀

       Finalement, le soir nous ne ferons pas vraiment la fête, un petit verre de cidre, et hop! Déjà au dodo  à minuit! C’est presque un blasphème un jour de fête nationale, mais il faut dire qu’à SPA, l’ambiance n’encourage pas trop à la fête. Les touristes et les guides se lèvent aux aurores pour partir en expédition. 18 ou pas 18, ils se couchent pour profiter du jour suivant.

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ATACAMA – Jour quatre – VTT et Ojos del salar

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       Dernier jour déjà. Ce séjour dans le désert, c’est un peu comme voir sa vie défiler devant ses yeux avant de passer au-delà. Ça s’évapore en un instantané, mais à la fois c’est comme si ça avait durer une éternité.

       Après deux jours d’expédition éloignées, pour reposer nos corps et nos porte-monnaies, on opte pour deux petites sorties, pas loin de SPA. Le matin nous partons en VTT sur un itinéraire conseillé par un ami. Altitude, soleil, geule de bois, nous crachons bien nos poumons, nous avalons un peu de sable, mais finalement nous arrivons au point culminant, un petit tunnel souterrain qui donne sur… sur rien en fait finalement, à part la vue. Mais, c’était assez drôle quand même! Voulant ralentir la cadence dans la descente pour attendre les autres, je commence à faire des grandes courbes sur le sentier. Fatalement, je dérape. Je fais un soleil, mais atterris sur mes pieds.
Moi c’est Bond. James Bond.
Moi c’est monde. Raymonde.

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       Nous nous empressons de redescendre pour aller rapporter les vélos avant que ne sonne le gong de la fin du temps imparti de location. Pile poile. Ça nous laisse une petit heure pour faire des emplettes dans les 20 magasins de la rue principale, qui vendent strictement la même gnognotte attrappe-touriste. Le pire, c’est qu’on aime ça.

      1Damien jumping6h, Rendez-vous devant l’agence de Maxime tour pour partir à l’ojos del salar, notre ultime sortie… Ce sont des lacs salés, proches de San Pedro, que nous accédons en grand bus. Tout d’abord nous faisons escale dans deux lacs salés différents. Déjà le soleil commence décliner, et le vent se renforce. Seul Damien se baigne dans le deuxième. Puis les bus nous amènent non loin, pour le coucher du soleil.

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       Pour ne rien vous cacher, c’est le tour que j’ai le moins aimé. Ce qu’on a vu était vraiment superbe, comme tout le reste, mais c’est plutôt la façon de la faire qui m’a moins plu. Une dizaine de car bondés de touristes déversent leur chargement directement au bord des lagunes, chaque guide dresse un petite table d’apéritif et sert un rafraîchissement à son groupe. Chacun lorgne le coucher du soleil sur les ojos del salar, entre deux OLYMPUS DIGITAL CAMERAcacahuètes. Pas besoin de marcher, il ne faut juste siroter son Piscosour. J’ai eu un peu l’impression d’être prise dans une chaine de montage pour fabriquer des « touristes heureux ». La procésus n’a pas vraiment pris avec moi…   Pour toutes les expéditions nous étions en petit groupes, avec un guide, un seul véhicule, ce qui nous laissait loin du désagréable effet de « tourisme de masse ».
Je me suis isolée un instant pour apprécier la beauté indicible du soleil tirant sa révérence après son show ( chaud aussi ) journalier dans ce décors incroyable.

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Mais… même les bonnes choses ont une fin. Cette fois-ci la fin nous a duré 24h. C’est le temps qu’il nous a fallu pour faire tout le chemin à rebours, jusqu’à Santiago. C’est étrange la sensation de retrouver la cohue de Santiago. C’est se replonger dans la fourmilière grouillante après avoir fait l’expérience du néant. C’est distant et déjà terriblement familier…

J’espère que vous avez aimé ce petit coin merveilleux du Chili autant que je l’ai aimé moi.

PS : C’est la Saint Marguerite aujourd’hui. Je dis ça par pur hasard bien sur…

crédit photo : Rhéa, Eli, Damien et Tiphaine

*Sorry (Eng) : Pardon
* Chuiquillos suizos (Esp) : les jeunes suisses _ Chuiquillo s’utilise beaucoup au Chili.
*Obvio (Esp) : Manifestement, « bien sur »
* Paja brava : La paille courageuse, qui pousse au dessus de 4000m d’altitude, qui parait comme une peluche tout jaune et toute douce. Mais en fait ça piiiiiiique!
* Mentiras : mensonges
* Piscosour : boisson proche d’un Rhum-sprite

Une petite place pour le désert

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Mes chers petits fennecs ( soyez pas offensés, c’est mignon comme tout un fennec),

Le désert, ça m’a jamais attiré. Il fait chaud, il pousse rien, il fait soif, on est tout seul et on s’ennuie. Le désert, c’est pas pour rien que c’est le désert, pour moi ça doit rester DÉSERT, et donc ça vaut pas vraiment la peine d’y aller. D’autant que le désert d’Atacama est le plus aride du monde. Il n’y fait pas une chaleur écrasante ( dans les 40° C max en été) mais il ne pleut rien… Super!

Et bien, il n’y a que les imbéciles qui ne changent pas d’avis.

 

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Le désert m’a conquise.

Par la variété de ses paysages, par son immensité, par ses couleurs et par ses formes diverses. Dans le désert, le paysage se déroule à perte de vue, et le regard fini par ricocher sur la ligne d’horizon, sur les flancs pentus des volcans. De voir ces montagnes à l’horizon, j’ai à chaque fois eu l’irrépressible envie de les gravir, pour voir encore plus loin sur l’horizon. Je me suis sentie happée par les cimes, j’ai eu envie de me heurter à tous ces obstacles qu’on dirait placés là, comme pour qu’ils soient franchis.

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Le village de San Pedro de Atacama, en revanche m’a laissé très indifférente, un peu rétive même : c’est farci de touristes et d’attrape touriste de partout, le village n’a aucune autre utilité que celle-là. On a dormi dans deux hostal plutôt moyen, par contre, on a super bien mangé, partout où on est allés.

 

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Après avoir dormi dans le bus entre Caldera et Calama, nous avons pris ( harangué au vol, pour être précis) un bus de une heure, pour assurer la liaison avec San Pedro de Atacama. Premiers pas de la désert, et première chaleur écrasante ( l’épisode le plus chaud du séjour en définitive), un peu pénible, additionné à la fatigue du voyage. Mais nous arrivons à l’auberge de jeunesse sans trop de difficulté. Pour finir la journée, nous allons voir quels tours nous pouvons faire pour les 4 jours de notre séjour. Nous partons directement dans l’après-midi.

Direction : Valle de la Luna y  valle de la Muerte. 

C’est un tour tranquille, pas loin de San Pedro, en quelques minutes de bus à peine nous sommes déjà à la valle de la muerte, la guide nous fait nous engouffrer dans un canyon, pour y marcher un instant. Nous passons aussi à côté de la « concression » des trois maries : le vent a poli trois formes dans la roche, qui ressembleairent à trois jeunes filles en prière. Mouais… moi j’ai surtout vu  Packman en train d’essayer de bouffer un nuage ( en haut à droite ci-dessous) . Desktop3

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 Le bus nous recharge ensuite pour aller à la valle de la Luna, qui est en fait un plateau au dessus de cette vallée, nous venons seulement pour regarder le coucher du soleil. DesktopY’a pas mal de monde dans ce petit tour de fin d’après-midi, il est assez accessible, proche de la ville, et donc attire les gens. Lors de notre dernière étape à la valle de la Luna, les touristes font la queue pour se faire tirer le portraits sur la « pierre du coyote » qui surplombe de façon impressionnante la vallée. _Cheese _ sur les souvenirs de vacances on vous verra, aventurier, seul au dessus de l’immensité du désert, la queue de touristes sera remisée hors du cadrage.
Mais en définitive, les espace sont tellement grands que les 250 touristes qui sont montés sur le plateau pour admirer le coucher du soleil ne nous ont pas beaucoup dérangé.

J’espère que vous avez encore faim, car ça, c’était à peine l’ apéritif…

 

crédit photo : Rhéa, Eli, Damien et Tiphaine

Á Bicyclette

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J’ai voulu faire comme Fernand, Firmin, Francis et Sébastien, et surtout comme Paulette… j’ai voulu pouvoir circuler à bicyclette.

*Usa la bici = utilise le vélo
*Usa la bici = utilise le vélo

Á Santiago, le vélo est surement pas de le moyen le plus recommandé. Les voitures circulent plutôt vite. Mais visiblement, depuis trois ou quatre ans, de plus en plus de Santiaguenois l’utilisent. Il y a quelques pistes cyclables, par-ci par-là, souvent un peu mal foutues, trop étroites ou en zig-zag, mais, j’avoue que c’est mieux que rien.
Comme les trottoirs font généralement presque 5 mètres, c’est assez pratique de s’en servir comme piste cyclable de substitution. Il faut seulement compter que le vélo puisse franchir la marche entre le trottoir et la route. J’ai donc opté pour un VTT d’occasion pour répondre aux nécessités de la conduite à Santiago.

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WP_20140804_002Le casque est obligatoire au Chili depuis quelques mois.
Le casque j’aime pas ça.
Le casque il aplatit mes cheveux sur mon crane.
Le casque il m’incruste les barrettes dans le cuir chevelu.
Le casque il me donne un tête d’œuf.

Mais bon, le casque je crois que je vais le porter quand même, par mesure de précaution.

 

 

 

OLYMPUS DIGITAL CAMERADimanche, juste après avoir acheté mon vélo, j’ai voulu monter au Cerro San Cristóbal, un petite colline au-dessus de Santiago, une excursion du dimanche ultra-fréquentée. C’est assez drôle, parce que quand j’entends des cycliste parler ici, ils se représentent la montée au San Cristóbal comme LA sortie du dimanche, LE grand exploit sportif… Bon, c’est à peine 300m de dénivelée, et en 30 minutes j’avais fini, la montée est raide, mais enfin… J’ai survécu sans avoir eu l’impression d’accomplir un exploit.
J’ai pu apprécier la vue sur Santiago, baignant dans les lumières du crépuscules, et profiter des premières tiédeurs du printemps.
HAPPY END.

Oui… Sauf qu’en redescendant, à mi pente, je me suis retrouvée avec un pneu complètement à plat, à presque 10km de chez moi, à la nuit tombée. J’ai commencé un peu à désespérer, et dire que j’ai choisi un VTT en espérant que les pneus soit un peu plus solides que sur un vélo de route…
J’ai même pas eu le temps de commencer à pleurer, à peine quelques minutes plus tard, deux jeunes cyclistes se son arrêté, me demandant s’ils pouvaient m’aider. En dix minutes, ils avaient retourné mon vélo, déjanté la roue, changé et regonflé la chambre à air, qu’ils n’ont même pas voulu que je leur paye.

J’ai du rêver.
Pourtant, en rentrant chez moi, j’ai bizarrement retrouvé un chambre à air percée dans mon sac…

Presque tous les chiliens que je rencontrent me soutiennent que tous les chiliens manquent de savoir vivre. Et pourtant…

Cap sur Valparaiso

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Mes p’tites truites cuites, ( fallait bien trouver une accroche)

Je me décide enfin à publier cet article sur Valparaiso avant qu’il ne finisse de moisir complètement dans mon grenier à brouillons. Il y a un mois ( je vous refourge des news avariés, mea culpa) j’ai passé une journée à Valparaiso, sur la côte pacifique, à un peu plus de 100km de Santiago. J’ai fait équipe avec des amis pour partir à la découverte de cette ville. Départ très matinal, presque toute la dreamteam a profité du voyage pour faire un roupillon…

 

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J’attendais beaucoup de Valparaiso. Valparaiso ne m’a pas déçu. 

C’est une ville porturaire ( mais sans plage) qui s’aggripe sur les flancs de nombreuses colines, on y monte par des funiculaires, ancien héritage de l’abondante immigration italienne.  J’ai été envoutée par la poésie brute qui s’exibe sur tous les murs de la ville, jugez plutôt…

 

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Nous avons eu le courage de trainer nos godasses jusqu’à Viña del Mar, une station balnéaire (moche, mais le répétez pas, ça reste entre nous) à quelques 10km de là.
En chemin, nous avons pu contempler les loups de mer, affalés sur une plateforme à plus de deux mêtres au dessus du niveau de l’eau. Les loups de mers ressemblent à des cornichons gros et gris, avec des toutes petites nagoires qui dépassent (voir figure 1, ci-dessous). QUESTION DE LA MORT : Mais comment diable ont-ils fait pour se hisser si haut?  On a bien fait chauffer nos méninges, et on ne sait toujours pas vraiement, mais on est assez satisfait par l’hypothèse selon laquelle ils attendent la marée haute pour échouer leur surcharge corporelle sur le béton.

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Montages

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Voilà, maintenant je n’ai plus qu’une envie, c’est d’y retourner…


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*Mea culpa (Latin) = la faute est mienne
* Dreamteam (Anglais) = équipe de rêve

Lettre à Kant

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Cher Kant,

Plus jeune je suis allée l’école, et on m’a parlé de toi. De ta tête fort bien faite tu as sorti le concept du sublime.
Devant le spectacle terrifiant d’un objet, la profondeur métaphysique se révèle. Étant témoin du spectacle démesuré de la nature, le sujet éprouve le plaisir brutal du sublime : prenant conscience de son insignifiance physique, l’homme se révèle à lui-même en tant qu’être libre, accédant à l’infini… BLABLABLA  Tu sais, j’aimais bien ce cours, ça faisait très beau sur le papier.

Mais vois-tu, très cher Kant, moi aussi à mon tour j’ai vécu l’ écrasante épreuve du sublime.   

Souvent la Cordillère se dissimule derrière un voile de brume pollution, parfois on ne la voit pratiquement plus, tout le ciel devient gris béton. On se retrouve enfermés sous le firmament, condamnés à respirer notre propre poussière. C’est moche, c’est déprimant. Tellement déprimant que ça a fini par faire pleurer les nuages.

Il y a eu deux jours de pluie diluviennes à Santiago. Quand la paupière du jour s’est doucement levé, je m’attendais à retrouver les yeux vitreux de Santiago, mais c’est un regard limpide qui a croisé le mien. La Cordillère était napée d’un blanc immaculé, elle dessinait une fêlure bien nette sur son écrin d’azur. L’horizon s’est fendu dans un parfait sourire Colgate. Le ciel était resplendissant, découvrant des dents d’un blanc éclatant, prêt à tout engloutir voracement.

Voilà comment j’ai vécu le spectacle violent du sublime, j’ai été oblitérée sous le poids de tant de beauté, je me suis dissoute dans l’immensité de ce qui s’est offert à ma vue.

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« Est sublime ce en comparaison de quoi tout le reste est petit. »  Critique de la faculté de juger

 

Voilà Emmanuel, je te fais également l’insulte d’ajouter des images à cette missive…
Piètre disciple que je fais… Non,OLYMPUS DIGITAL CAMERA non, non, je sais pourtant que le sublime ne peut en aucun cas être capturé dans le truchement d’une représentation. Mais tant pis. Il y a eu la philosophie de l’esthétique, mais depuis  le bulldozer de la communication est passé. Mes excuses.

 

Porte toi bien.
La bise.

Marguerite

 

 

 

 

 

 

 

 

PS : si tu avais été plus sérieux à l’école tu te serai souvenu que ce n’est pas très commode d’écrire des phrases de plus de 10 lignes…

 

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Défaire les valises

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Non d’un poney volant! Cet article attend depuis plus de dix jours, et je le rédige vite fait bien fait avant qu’il n’ai passé la date limite de consommation. Je voudrai pas vous intox-iquer.

Donc, oui, oui, oui, j’ai un nouveau chez moi! J’ai recherché pendant une petite semaine, grâce au Saint Graal de la recherche d’appartements sur Santiago comparto depto, où se retrouvent toutes les annonces de location [ service payant, bande de sales vénales]. Je cherchais une maison ou un appartement à partager entre idéalement 3 à 7 autres personnes, non Français de préférence (de peur qu’ils se mettent à entonner la Marseillaise en pleine nuit. Evidemment.) Le marché de l’immobilier reste assez cher à Santiago, similaire à celui de Lyon au niveau des prix, mais, rien à voir au niveau de ce qui est proposé. J’ai visité des chambres de 6m² sans fenêtre dans une maison de 17, qui se louaient à 300€. Je me suis demandée si pour un prix plus abordable il seraient prêts à me louer la niche du chien. C’est assez drôle, car en faisant un tour sur le blog d’Anne-Sophie ( ressortissante de l’IEP de Lille, tout juste rentrée d’un an à Santiago), je me suis rendue compte que j’ai refais les visites des même appartements qu’elle, un an après, et que j’en suis venue aux même conclusions qu’elle : SUIVANT.
J’ai fait quelques très mauvaises visites, qui ont eu pour effet de me déprimer. Mais ensuite j’ai visité quelques appartements plutôt pas mal.

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Des chambres grandes comme des clapiers à lapins…

Puis, enfin, je suis tombée sur la perle rare. J’aurais pourtant pas parié, vu l’annonce pas franchement engageante vue sur le site. Mais j’ai bien fait de faire le détour pour la visite…. Un appart confort, avec un chambre spacieuse, dotée d’une vraie fenêtre, un loyer très étonnement bas, situé à mis chemin entre le centre et mon campus, presque pas croyable!  J’ai rencontré le propriétaire, qui se trouvait être l’occupant de l’autre chambre. Carlos Rodrigo ( donc en fait, c’est à moi de choisir comment je préfère l’appeler), d’une bonne trentaine d’année, travaillant dans le centre, dans un établissement bancaire public, habitué au Couchsurfing. J’ai bien aimé l’appart, on a discuté une bonne vingtaine de minutes de tout et de rien. Bingo!

Le jour suivant  je lui confirmais mon emménagement.

Mon nouveau chez moi!
Mon nouveau chez moi!

J’ai donc une adresse maintenant.
Antonio Varas 2401
Ñuñoa 
Lettre d’amour, chèque en blanc, lingot d’or, carte postale. J’accepte tout.

 

Défaire ses valises

Des choses simples. Faire une lessive, passer le balais, ranger ses habits dans son tiroir. Des choses simples qui te certifient, qu’en fait, tu n’est pas partie en vacances. Non, non, non.

Émerveillée, j’ai pu me servir pour la première fois de ma vie d’un sèche-linge. Surexcitée, j’ai fait avaler mon linge par la bête, qui l’a ressorti _ roulement de tambour_ s…  Et non, pas de chance! Presque aussi mouillé qu’au départ. J’ai du donc tout étaler sur mon lit.
Bon, j’avais pas du lui demander de sécher mes affaires assez poliment, ou alors le sèche-linge ne parle pas Français…OLYMPUS DIGITAL CAMERA

J’ai aussi collé mes photos contre le mur, au dessus de mon lit, j’ai paré d’icônes la chapelle de ma chambre. Mais enfin, j’ai beau invoquer le Saint Esprit du scotch, le raphia sur lequel sont accrochées toutes les photos ne cesse de se défaire. Je le recolle tous les jours, mais le fourbe profite de la nuit pour se décoller en douce! C’est une épreuve de patience… Et il fera moins le malin quand je le collerai violemment au mur avec du chatterton, ou même pire, quand je finirai pas lui faire subir le supplice de la crucifixion à la punaise! Muahahah _ rire démoniaque!

       Bon, et… puisque ça fait presque deux semaines que j’habite ici, c’est formidable, je peux du coup vous en dire un peu plus sur mon colocataire.
Et bien, en fait, nan… Parce que je ne le vois presque jamais, il travaille toute la journée, et quand il rentre il se faufile vite jusqu’à sa chambre avant que j’ai pu lui dire un mot. Il est timide ou je fais vraiment peur? ( interdiction de valider la deuxième option!) Bon, espérons que les choses changent un peu.

Amour et chocolat!
Marguerite

Mens sana in corpore sano

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     Le délais réglementaire de repos après l’extraction de mes dents de sagesse largement consommé, je n’avais plus qu’une envie, reprendre le sport. Pour mes recherche d’appartement, j’ai déjà pas mal arpenté la ville dans tous les sens. Chaque jours mes pieds m’ont porté sur une dizaine de kilomètres, mais ça… ça compte pas vraiment, c’est pas vraiment du sport.

Joggeuse du dimanche

       J’attendais d’arriver dans mon nouvel appart pour me remettre à courir. Par chance, peu après que j’ ai emménagé, il y a eu deux jours de pluie ( pluie = lavage de l’air = air moins pollué et plus agréable pour la course CQFD). On the road again donc, on vas refaire chauffer la gomme des baskets! Bon… pas de départ sur les chapeaux de roues, j’ai plutôt commencé en douceur, pour éviter que mon corps ne me colle un procès, pour mauvais traitements…  A la nuit tombée (oui enfin… je suis en hiver, la nuit tombe tôt) je suis partie à la découverte de mon quartier pour 25 minutes de course. Deux jours plus tard j’ai fait mon come back triomphant, véritable retour sous les feux de la rampe, ou… sur les trottoirs de ma ville tout du moins.En plein jour, je suis partie courir une bonne heure. L’accueil que j’ai reçu n’a pas été du tout celui auquel je m’attendais.

Oui, je suis une jeune femme et je cours seule.
Oui, bon, d’accord j’ai un polo vert fluo, mais c’est pas moi qui ai choisi la couleur, c’est Odlo…
Oui, ok, j’ai AUSSI un pantalon legging qui est donc  près du corps ( désolée, le voile intégral c’est moins commode pour courir. Nan, en fait je ne suis pas désolée du tout.).
Mais enfin, c’est quand même pas la peine de me regarder comme ça!

Bon, j’ai peut être une peu versé dans la paranoïa, et pris pour moi des coups de klaxonne anodins, mais quand même, pas d’équivoque quand un type se penche à sa fenêtre et me lance un ¡Que rica! … Hahah! quel goujat! Il sait parler aux femmes lui! ^^ Bon, en tous cas, ce n’est pas ça qui m’empêchera de retourner courir. Mieux encore, j’ai décidé que pendant mon année au Chili j’allais m’entraîner au semi-marathon. Bon, c’est fort possible que d’ici deux mois, quand je serai sur les rotules je renonce à ce projet.

       J’ai aussi fait la découverte de la salle de sport. J’avais jamais vraiment bien compris le concept. Des gars avec des biceps déjà près à exploser s’escrimer contre une machine en métal. Je voyais une parenté peu flatteuse entre le gros malabar sur le tapis de course et le hamster qui fait des tours à l’infini dans la roue de sa cage. Tous ces (stupides) OLYMPUS DIGITAL CAMERAcourageux transpirer à grosses gouttes, presque la bave aux lèvres, ça me disait pas trop… Mais il se trouve que sur le campus de la fac d’économie (pas ma fac donc), il y a une salle de sport, ouvert aux élèves, et que j’ai eu envie d’essayer de voire ce que ça faisait.  Verdict : j’ai trouvé ça plutôt cool en fait!  C’est pas grave, je dois désormais assumer mon petit côté hamster écervelé, menfin… si on réfléchi bien on descend bien tous d’un même ancêtre hein!

       Pour continuer l’entrainement de mes jambes j’ai aussi pratiqué la randonné. Ici, toutes les randonnées s’appellent des trakkings. Samedi, l’université avait organisé un trekking dans les contreforts de la Cordillère, pas très loin de Santiago (je sais plus comment s’appelle le lieux exact). Bon, on étais 80, et pas vraiment une équipe de marcheurs, on a passé plus de temps à attendre le groupe dispersé entre les cactus qu’à vraiment marcher, mais… en définitive, c’était vraiment super bien!

Prochain match 

       Je n’ai pas traîné dans ma valise des chaussons, un baudrier et un sac à pof pour du beurre, je compte bien trouver sous peu un club d’escalade. Je ne crois pas qu’il y en ai un à la fac, dommage. J’ai encore besoin de me dégoter un maillot de bain une pièce ici à Santiago, mais j’ai déjà pris l’adresse de la piscine de l’Université du Chili pour bientôt reprendre la natation.


*Mens sana in corpore sano (Latin) = un esprit sain dans un corps sain

*On the road again (EN) = on reprend la route *

*come back (EN)= retour

*¡Que rica! = littéralement, tellement bonne

Santiago mío #2

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Très chers,

Quand je pense à Septembre… j’ai une petite horloge dans la tête qui tique au rythme de la métropole, et là, Septembre _ DONG _ ça sonne l’heure de la Rentrée.
Rentrée qui se décline en premiers pas au Collège, dans une haute école, dans la reprise de la Fac ou de son boulot, dans un master d’IEP, dans une carrière au milieu des petits cailloux, et encore plein d’autres joyeuseté qui annoncent la reprise d’une vie pleine de turpitudes après les congés estivaux.

_Bande de faignant, moi ça fait deux mois que j’ai repris les cours!_  😉

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Je commence enfin vraiment à mettre en pratique le titre de mon article, Santiago devient petit à petit mío… Je commence à connaitre les règles du jeu, j’ai plus vraiment besoin de lire la notice pour assembler les pièces…
Presque deux mois que je mène une vie tranquille à Santiago!

Je commence à bien connaître la ville, il y’a toujours des quartiers (touristiques j’entends) que je n’ai pas visité, des choses que je n’ai pas faite. Il y a deux semaines, j’ai fait visiter la ville à une amie d’amie, venue de Suisse en visite. En lui montrant les axes principaux de Santiago j’ai eu une impression blizzard, je voyais se superposer la vision qui aurait pu être la sienne, d’une ville un peu chaotique, un peu grise et polluée, avec sa logique propre; et ma vision à moi, de la ville dans laquelle je vis et que j’ai appris à vraiment apprécier. Si tu ne vois pas que cette ville est belle, écoute plutôt ce que je te dis, et il faut que tu me fasse confiance et que tu croies que cette ville est belle. Tu vas voir.

Florence, venue en visite de Suisse. Et Damien.
Florence, venue en visite de Suisse. Et Damien, suisse aussi!

Maintenant la langue me pose plus trop de problème, je maltraite toujours les subjonctifs et les passés simples, mais ils n’avaient qu’à pas être aussi mesquins.
J’ai ma carte d’étudiante, ma carte d’identification, il me manque juste ma carte de transport, heureusement qu’il ne faut pas avoir recours à l’administration des transports pour avoir le droit de s’acheter un vélo… J’ai aussi un peu de travail scolaire qui commence à s’amonceler, grandissant surement aussi vite que ma flemme pour le réaliser.OLYMPUS DIGITAL CAMERA

Le 18 au Chili c’est surement pas le numéro des pompiers, le 18 septembre, c’est le jour des Fiestas Patrias, soit fêtes nationales. C’est l’évènement de l’année au Chili, de ce que j’ai pu en comprendre, c’est un peu Noël qui frappe à la porte du Nouvel An le jour de ton Anniversaire, pendant que le 14 Juillet s’occupe du barbecue…

Les drapeaux nationaux fleurissent un peu partout, sur les bus les taxis, dans les rues, sur toutes les maisons. Les magasins préparent des vitrines spéciales Fiestas Patrias, friture et grillades sont de rigueur sur le menu.

Pour le 18, pas de Santiago pour moi. Toute la semaine a été banalisée, et comme ce sera nos seule vacances du semestre, avec 4 amis, nous partons à San Pedro de Atacama. Tout au Nord, dans le désert… 🙂

C’est parti pour plus de 2000km en bus!


* mío = mien

 

Santiago mío #1

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Santiago mío*

Voilà, c’est fait, comme Alice poursuivant le Lapin blanc (en l’occurrence seul mon avion avait du retard), et je suis passée de l’autre coté du miroir, à la découverte de Santiago. Et en effet, j’ai l’impression de me retrouver dans un monde complètement différent, bien loin de la surface de notre réalité française. Tout les standards, les échelles de jugement auxquelles je suis habituées sont à revoir, je suis dans l’autre hémisphère et sans rire, c’est le monde à l’envers.

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La ville
Oubliez ce que vous connaissez de la ville, de ce que peut être Lyon, Paris, ou je ne sais quelle autre ville européenne. À Santiago, les règles du jeu ont été revues et corrigées. L’urbanisme se développe selon la règle de l’offre et de la demande, et il n’y a pas de plan d’urbanisme en concertation qui puisse éviter qu’une immense tour en béton pousse au milieu de nulle part, comme un petit champignon, respectant généralement l’implantation en damier. Le plan de la ville est pensé pour la voiture, avec des artères immenses dans lesquelles il y a énormément de circulation. La ville est très étendue, ses 5 millions d’habitants s’étendent sur une surface énorme. Il y a pas mal de grands immeubles tout gris, en béton gris ( quand en plus il fait gris… c’est la mort je vous jure!), mais ça contraste avec les nombreuses petites maisons de couleur, entourées de jardins. Et surtout la plupart des façades sont égaillées par des couleurs ou des grandes peintures.
Bon, c’est pas vraiment beau. Soit.
Je dirais plutôt qu’il y a une certaine ambiance qui fait la beauté de la ville. Peut être qu’à première vue un lieu parait étriqué et dénué d’intérêt, mais quand un chilien te parle avec entrain de sa ville, tu l’écoute – la magie opère –  et tu apprends à l’aimer à ton tour. Et après la  pluie, tu redécouvres la Cordillère. Elle te quitte jamais des yeux, elle te regarde toujours du coin de la rue…

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L’adaptation
Quand je suis arrivée, le premiers jours, j’ai vraiment cru qu’on m’avait rangé dans un congélateur. J’ai eu froid à peu près 23h et 35 minutes dans chaque journée. Une nuit, vêtue de mon pyjama, un pull, et – comble du glamourissime–une paire de grosse chaussettes, sous deux couettes en plumes et mon duvet, j’ai réussi à avoir froid. A tel point que je soupçonne certains mauvais microbes de m’avoir refilé leur fièvre. Il faut dire que je me suis pris un décalage de moins 30°C dans les dents, entre l’hiver chilien et l’été français. En outre, au Chili, le chauffage central ça n’existe pas, un restaurant, un bar ou une salle de cour chauffée, ça n’existe pas, le double vitrage, ça n’existe pas ( oui j’exagère, mais c’est parce que j’ai eu trop froid d’abord!). La température flirtant avec le zéro, la forte pollution de l’air aidant, je me suis assez vite enrhumée. Mais heureusement, je crois que maintenant ça y’est, le soleil est revenu de vacances.

Ce qui m’a aussi surpris, c’est l’immense trafic qui grouille dans la ville. Des voitures qui ne cesse de circuler, des gens qui bondent les rues aux heures de pointe, et qui se mêlent à la cohue des vendeurs ambulants. Tout ça fait beaucoup à voir, et beaucoup à entendre aussi. La ville m’a d’abord parue extrêmement bruyante. En arrivant, Caroline a pesté contre les alarmes des voitures. J’ai pas vraiment compris. Une alarme c’est quand même pratique, si quelqu’un veux voler notre voiture… Puis, ensuite j’ai compris. En fait les alarmes, je sais pas pourquoi, sont ultra sensibles, et hululent au moindre prétexte, ce qui fait qu’il n’est pas rare d’entendre plus de dix fois par jour une voiture crier au vol, dans l’indifférence de son propriétaire bien sur…

Pour la langue, ça n’a pas été vraiment difficile. Je parle un peu n’importe comment, je suis devenue la reine des périphrase ( tu sais, le truc bleu qui occulte la lumière dans ma chambre…?  -Oui, ton rideau tu veux dire.) et je me débrouille pas trop mal dans le mime non plus. Je fais répéter les choses 10 fois aux gens, mais ils sont cools, ils coopèrent gentiment. Contrairement à ce qu’on m’avait dit, je trouve pas que les chiliens ait un accent si terribles, ils parlent peut être un peu vite, mais dans l’ensemble, ça va. Par contre, je fait des gallicisme en permanence, et quand je me remet à parler français, c’est au tour des ibérismes de se déchaîner.

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L’intégration
OLYMPUS DIGITAL CAMERAAu niveau des démarches, l’intégration a été un chemin de croix. Il faut s’enregistrer auprès de plusieurs bureaux, dans lesquels il y a à chaque fois plusieurs heures d’attente, souvent debout. D’autant qu’au début je me suis trompée de bureau, et j’ai fait une heure de queue pour des pommes. Mais bon, j’ai acheté ma carte d’étudiant, acheté ma carte d’identification chilienne, acheté ma carte de transport ( oui, tout se paye), je peux tranquillement me fondre dans la masse maintenant.

Sinon, l’intégration des élèves étrangers par la fac est plutôt au point. Lors du jour d’intégration, on nous a présenté à nos tuteurs, des élèves chiliens, par petit groupe de 5 élèves étrangers. Lors de ce même jour, j’ai rencontré un groupe d’étudiant étrangers, avec qui je m’entends très bien, que je vois depuis régulièrement. Camilo et Camila, deux colombiens, Jahzeel, mexicain, Eleanor, allemande, et Rhéa, de suisse francophone, mais même entre nous deux, l’espagnol est de rigueur.
Il n’y a pas beaucoup d’étudiants étrangers à l’Université du Chili, on est 220 pour plus de 20 000 étudiants. Ils sont donc assez contents de nous voir, ils sont super avenants.

Enfin, voilà, pour répondre à l’inquiétude de ma mère, à savoir si je me sentais pas un peu seule, si c’est sure, la France me fait un peu défaut, mes proches me manquent, mais sinon, je suis bien entourée ici au Chili…


* Santiago mío : Mon Santiago

Une arrivée taillée sur mesure

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       J’ai la chance exceptionnelle que mon arrivée au Chili se soit passée dans les meilleurs conditions possibles. Je dois une fière chandelle à la famille Tribouillard, Agathe en tête de liste, pour m’avoir introduit à Caroline, qui est française expatriée au Chili depuis presque 5 ans. Je ne la connaissais que par contacts en commun interposés, je trouvait ça super d’avoir une interlocutrice bien placée pour me donner les meilleurs conseils pour arriver en territoire chilien. Dès mars nous avons échangé quelques mails, et Caroline a accepté de m’héberger chez elle le temps que je me trouve un appartement. Caroline et Galo, son compagnon qui lui est chilien, sont même venus me cueillir directement à l’aéroport, tellement parfait! Caroline, prévenante, m’avait donnée rendez-vous dans le grand café inratable de l’entrée de l’aéroport de Santiago. Les vingt heures de voyage m’ayant donné une tête affreuse, moitié vampire, moitié junkie ébouriffée, j’aurais été à leur place j’aurais fui rien qu’en me voyant. Mais pas du tout, Galo et Caroline m’ont récupéré, moi et me effets personnels, et je suis passée du siège de l’avion au siège de leur voiture, pour faire un cours intensif de présentation de la ville. Sous le grand soleil (rare en cette saison, je m’en suis rendue compte depuis) on a parcouru les artères principales de la ville. Ils m’ont tout bien expliqué, mais bien sur au bout de cinq minutes j’étais perdue, et je mélangeais tous les noms de rue, sans avoir la moindre idée d’où on pouvait se trouver dans la ville. A midi, on est allé dans un endroit typique chilien, une « fuente de soda », soit littéralement une source de soda. Non, non, pas la peine de vous imaginer les fontaines Wallace déversant un flux ininterrompu de Coca… La Fuente de soda est en fait un endroit un peu comme un bistrot, où l’on vient boire (de la bière) et manger. J’étais plutôt affamée, et j’ai commandé un espèce d’hambuger typique chilien, dont j’ai oublié le nom, farci d’un grosse pièce de viande, et d’avocat écrasé sous une généreuse nappe de mayonnaise. Mais malgré mon appétit d’ogre, j’ai bien failli ne pas venir à bout du sacré morceau qu’on avait servi dans mon assiette.

 

       Je suis donc arrivée chez Galo et « la Caro » ( le « la » s’utilise souvent pour les noms communs, sans le coté péjoratif du français), dans le quartier Belavista, un quartier central, un peu bobo, avec pas mal de bar et de petits resteaux sympas… J’ai installé mes affaires dans la chambre de Rocco, le fils de Galo, qui passe la moitié du temps chez sa maman. Donc voilà, enfin arrivée à bon port.
En plus de m’avoir ouvert la porte de chez eux sans hésiter, ils m’ont aussi ouvert la porte de la culture chilienne (même si je reconnais aussi que c’est reposant de parler français avec Caroline de temps en temps…). Grace à eux j’apprends le coutumes, les habitudes, le langage, et je rencontre aussi des gens. Grace à Galo, je peaufine mon lexique de l’argot chilien, et il peut aussi un peu améliorer son français ( qui est déjà très bon!) quand on parlent tous les trois avec Caro. Et puis, on parle quand même souvent espagnol, dès qu’il y a des invités, ou avec Rocco, qui à à peine 6 ans connait quelques mots français, mais pas assez pour nous comprendre.

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       J’ai piqué le double de leur clé, j’ai piqué le chauffage d’appoint de la salle de bain pour le mettre dans ma chambre, qui n’est d’ailleurs pas ma chambre mais celle de Rocco, que je leur ai aussi piqué… Je leur inflige mes  horaires pas possibles (oui, parce que ça ‘arrive assez souvent de sortir avec les gens que j’ai rencontré à la fac). Et en dépit de tout ça, ils me supportent, avec un sourire et une bonne humeur intarissable.
UN GRAND MERCI!!

Et désolée pour les photos, si vous n’êtes pas tout à fait à votre avantage…

La folie du ballon rond

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Hier le Chili a marqué l’histoire du football national, en devenant champion en titre de la Copa América.
Depuis le 11 Juillet, la « Coupe d’Amérique » ( latine) était disputée à domicile, dans plusieurs villes du Chili, ainsi qu’à Santiago.

Je ne suis pas très fan de foot, et je n’avais suivi aucun des match de toute la coupe. Eleanor, une amie allemande, m’invitait toutes les semaines à voir les match chez elle, et je trouvais toujours quelque chose de plus intéressant à faire.
Mais pour la final, si le Chili était toujours en lice, je lui avait promis que je serai de la partie. Et le Chili s’est qualifié jusqu’à la finale, face à l’Argentine.acn_copa_america (1)

A 13h hier je me rendais à la piscine, les rues étaient pleines à craquer, les gens se poussaient et se pressaient pour faire les dernières courses et rentrer chez soi. Sur tout les trottoirs, il y avait des vendeurs improvisés pour s’approvisionner en drapeau, en sifflets, en maquillage et en perruques tricolores. Dans toutes les rues, les voitures faisaient glapir leur klaxonne à vau-l’eau, comme un jour de mariage, mais à l’échelle d’une capitale.

Je suis allée déjeuner chez Camila A., une amie chilienne, et je suis repartie de chez elle en direction de chez Eleanor après que le coup d’envoi ait été donné. J’ai pédalé dans les rues désertes, le monde entier était en apnée, en attendant les résultats. Les bars et les cafés, étaient ouverts sur la rue, la télévision allumée, avec des hordes de papis ridés, les yeux rivés sur l’écran. Les quelques taxis qui passaient laissaient derrière eux un sillage sonore de la voix grésillante du commentateur sportif. Le pays entier était comme sous perfusion de football.

Je suis arrivée chez Elea(nor) juste un peu avant la mitan. Pas de but pour le moment. Et la deuxième mitan n’a pas été beaucoup plus animée _ j’en ai profité pour dormir un peu, pour apaiser le mal de tête terrible qui est venu me tourmenter à ce moment là. Quand est venu le temps des prolongation, la tension est monté d’un cran, les quelques amis présents ont commencé à se rouler par terre, et à implorer pour que leur équipe marque. Mais rien à faire, toujours pas de but en vue, tout ça devra se solder en pénal.
Il y a deux point pour le Chili, un seul pour l’Argentine, et deux essais manqués. La Chili marque un troisième point, l’Argentine est disqualifiée d’office. C’est incroyable, mais le Chili l’emporte. J’avoue, j’ai même versé une petite larmichette.
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Ensuite, nous somme allés sur le Plaza Italia, une des plus grandes places de Santiago. Tout le monde est sorti dans la rue, pour célébrer la victoire, la place s’est remplie. Je crois que je n’ai jamais vu une telle scène de liesse, des milliers de drapeaux, des milliers de personnes…
Je me suis pris au passage une bouteille de verre sur la tête, et franchement, ça fait mal. J’ai aussi saisi l’occasion pour monter sur les fameux arrêts de bus vert de la Alameda, ça faisait trop longtemps que j’avais envie de le faire!

¡Chi-chi-chi le-le-le, viva Chile!

C’est pas permis!

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Mes petits bouchons,

Le compte à rebours est lancé, puisque dans moins d’un mois maintenant je serai de retour en France, le 18 Juillet 2015, pour être exact. J’ai également eu les résultats de mes demandes de master, et l’année prochaine, ce sera direction Lyon pour étudier les relations internationales. En attendant l’université du Chili est toujours en grève, et je n’ai que peu d’espoir de retourner en cours avant la fin de mon séjour. Mais comme je dois tout de même rendre des traveaux pour pouvoir avoir des notes. Je dois (enfin… je devrai) donc maintenant étudier toute seule chez moi, ou à la bibliothèque, pour rendre tous mes examens d’ici deux semaines.

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Et grande nouvelle, j’ai eu mon permis!!!
Nan, c’est une blague. XD Mais par contre, j’ai appris à conduir, ça c’est vrai.
Je n’ai pas pu me présenter à l’examen du permis, parce que je n’ai pas pu fournir une certification du niveau d’éducation de « octavo básico » qui correspond à la 4e. NIVEAU 4E PUT***!!! Mon Brevet des collège a piqué une crise et a hurlé dans tous les sens, mon Bac a juste versé quelques larmes solanelles et a jeté son honorable mention à la poubelle, ma Licence (qui techniquement est un Bachelor) a falli naitre prématurément, mais leur émoi n’a servi à rien dans l’affaire.
Je passerai le permis en France. Ou je conduirais sans permis… Muahahahaha!!! Je wri-gol lààà!!

J’espère pouvoir profiter de Santiago et du Chili au maximum avant de devoir repartir. J’ai fait toute une liste de choses que je dois visiter dans la ville, et de choses que je dois faire. Je ne sais pas quand j’aurais l’occasion de revenir, je ne veux pas avoir de regrets. J’ai hate de rentrer en France, et je ne veux pas partir du Chili, je suis tiraillée entre les deux, alors qu’il ne me reste que peu de temps ici…
Ce week-end, je vais à San Fernando, chez Carlitos ( qui s’appelle aussi André ou Jérome, ça dépend des jours), un ami chilien, et la semaine suivante, je traverse enfin la frontière jusqu’à l’Argentine, pour aller à Mendoza! Avec toutes les grèves, j’ai vraiment du mal à organiser mon emploi du temps, en théorie, je devais finir les cours à la fin du mois… Et si j’arrive à rendre tous mes examens, il n’est pas exclu que j’aille à Buenos Aires pour quelques jours début Juin.

Quand à la tenue de ce blog, j’espère que vous avez aimé le récit de mes aventures avec Coline et Adeline. Mais « mon été à l’heure d’hiver » n’est pas encore au bout de son chemin. Très (très, très, très) bientôt vous verrez surgir Agathe, qui a également fait un bref passage au Chili. Idéalement, j’aimerai faire quelques articles sur la culture chilienne avant de partir, notamment sur les spécialités culinaires ou sur les habitudes d’achats.

Restez par là.
Abrazos